Il va en mettre un temps à donner sa profession, Serge. Vétérinaire, personne ne l’aurait prédit. Comment deviner qu’il exerce un tel métier, passant son temps à lire, se balader, et serviable comme pas deux en plus !
Et avec ça, passionné de cuisine, la Grande, comme on en goûte à Paris...
Le Québec enneigé est toujours aussi imposant dans ce travail à quatre mains de Loisel et Tripp. Impossible de ne pas partager l’engouement des auteurs pour ce pays.
Magasin Général, c’est un peu la version BD de Bagdad Café, où on voit un étranger faire le bonheur de toute une communauté et apporter de la joie autour de lui. On ne peut pas parler d’action ou de trame dramatique ici. La vie s’écoule, et les habitants du village mènent leur vie tranquillement.
Seul événement réel : l’ouverture d’un restaurant gastronomique dans ce patelin isolé, avec menu princier et couverts de luxe. Les préparatifs, l’organisation de la salle, la préparation des mets sont décrits avec une maestria impressionnante.
Le dessin croisé de ces deux grands du neuvième art que sont Loisel et Tripp regorge de détails, que ce soit pour les décors ou les personnages. Il s’affirme à la fois chaleureux, rond et sensuel.
Si la lecture de Serge s’avale tel un bon plat du terroir, on regrette tout de même le sur-place de la relation de séduction entre Marie et Serge, et le jeu de regards un peu trop systématique des deux protagonistes principaux.
Evidemment, l’histoire ne s’arrête pas là, et les lecteurs se doutent que cette relation est faite pour évoluer.
(par David TAUGIS)
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.