Pas même encore traduit en Chine, Sergio Toppi y fait l’objet, depuis pas mal d’années déjà, d’un fort engouement de la part de ses plus jeunes collègues chinois, très admirateurs de sa production artistique. C’est tout simplement l’évidence de son talent graphique qui s’est imposée à leurs yeux.
Michel Jans, son éditeur chez Mosquito, a pu ainsi constater l’étendue de la popularité du Milanais en participant fin octobre 2011 à Pékin (Beijing), au 2011 Sino-Europe Comic Festival. Le nombre forcément limité d’albums de Sergio Toppi emmené dans ses valises s’est écoulé très rapidement auprès des dessinateurs et autres amateurs chinois fréquentant l’évènement.
Ce voyage en Chine réunissait divers éditeurs, journalistes et auteurs français, dont Merwan Chabane et François Boucq. [1]
Comme l’explique lui-même Michel Jans : « Cette manifestation organisée par Beijing Total Vision et l’université Beijing Film Academy avait pour but de « favoriser une meilleure compréhension entre les acteurs de la chaîne du livre chinois et français et les étudiants, futurs professeurs et de permettre la mise en chantier de projets d’édition sino-européens. »
Mosquito voit donc la prise de risque financière de sa politique éditoriale et son suivi sur le long terme de ses auteurs aujourd’hui récompensés de façon significative.
La popularité de Sergio Toppi fait même, pourrait-on dire, boule de neige, puisque les rééditions par Mosquito d’autres grands auteurs italiens en viennent aussi les intéresser également à Dino Battaglia ouAttilio Micheluzzi.
La persévérance de ce petit label indépendant de la région Rhône-Alpes en remontre sur ce point aux plus grands éditeurs si prompt à interrompre une série après le premier ou le deuxième tome.
Par ailleurs, les Cinq Jours Bande Dessinée de Grenoble, dont Mosquito est l’organisateur et le festival ami BD dans l’Ain de Bellegarde se préparent à recevoir des délégations de dessinateurs chinois en novembre 2013.
De tels rapprochements vont être mis au point dans les coulisses d’Angoulême 2012. Dans le cadre d’un premier échange, quatre ou cinq artistes chinois seront invités en France pour y faire connaître davantage leur travail. En retour, un nombre comparable de leurs homologues français seront reçus à Pékin.
Ce qui laisse aussi à penser que des collaborations entre auteurs occidentaux et des dessinateurs chinois devraient logiquement s’ensuivre sous la bannière du Moustique.
(par Florian Rubis)
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En médaillon : portrait de Michel Jans en voyage en Chine
© 2011 Dauphylactère
Scènes de la Bible – Par Sergio Toppi – Mosquito – 149 pages, 25 euros
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[1] Pour plus de détails à ce sujet, voir l’article de Frédéric Bosser, François Ier, empereur de Chine, dans dBD n°59, p. 6.
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