Avec son énorme sticker arborant le désormais familier faciès à lunettes de Lorant Deutsch, cette nouvelle collection tente de capitaliser sur le prodigieux succès des différentes versions de son Métronome. Ni historien, ni même journaliste, Deutsch vante sa passion pour l’histoire et son béguin depuis tout petit pour la BD comme caution. Difficile de dire si Runberg, co-crédité au scénario, a fourni l’essentiel de la matière scénaristique ou pas...
Sur le fond, l’idée de départ a de quoi séduire : rassembler deux destins de l’histoire de France, à une époque donnée. Un personnage passé à la postérité d’un côté (pour ce premier tome, François 1er) et un autre oublié, ici Charles III de Bourbon.
Sur la forme, Histoires de France ne s’écarte guère des canons du genre : un dessin sérieux et habile, signé Ocaña et rappelant Marini, et une alternance entre scènes de combats, nombreuses, et joutes verbales à grand renfort de champs/contre champs.
Pas désagréable, mais vraiment très scolaire, ce tome 1 n’inspire ni enthousiasme, ni réel ennui. Les auteurs auraient tout de même pu enrichir le volume de quelques éléments historiques factuels...
La suite avec Napoléon en mai 2013 et Louis XIV un peu plus tard...
DT
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Difficile de dire si Runberg, co-crédité au scénario, a fourni l’essentiel de la matière scénaristique ou pas...
Il est évident que la tête de Lorant Deutsch n’est là que pour faire vendre, il n’écrit pas "ses" livres. "Le Paris de Céline" qu’il vient de sortir chez Albin Michel a beau arborer sa tête en couverture, le véritable auteur n’est autre que Patrick Buisson, conseiller de Sarkozy sur la dernière campagne présidentielle et ex-journaliste à Minute (le journal d’extrème droite), nettement moins vendeur.
Même le célèbre Métronome, succès signé Lorant Deutsch contient beaucoup de textes venant d’ailleurs et de Wikipedia (d’où les nombreuses erreurs factuelles dénoncées par les historiens).
Sylvain Runberg a beaucoup de talent, mais est inconnu du grand public, alors qu’un album (même quelconque) signé Lorant Deutsch va plus se vendre que ceux qu’il signe de son nom.
M. Deutsch n’est "ni historien ni même journaliste". La défiance sous-entendue dans cette phrase envers les autodidactes me gêne. Personnellement, je ne pense pas qu’il faille avoir des diplômes pour avoir la capacité d’écrire des livres. Je suis moi-même titulaire d’une maîtrise d’histoire obtenue à la Sorbonne : Croyez-moi, ce n’est pas pour cela que mes scénarios sont exempts d’erreurs historiques !
Par contre, je suis autodidacte en dessin, comme beaucoup de mes collègues et contrairement à d’autres qui ont fait des études d’Art... Eh bien je m’avoue bien incapable de distinguer les uns des autres. Je ne dirai pas que seuls comptent la passion et le travail, mais ils peuvent souvent suffire.
PS : "Jean-Philippe" affirme que le sinistre Buisson est le nègre de M. Deutsch. Ce ne serait pas très étonnant, étant donné les idées politiques de M. Deutsch. Mais est-ce avéré, ou bien s’agit-il seulement d’une rumeur ?
PPS : si on préfère M. Deutsch en acteur, on peut aller l’entendre dans le très beau film d’animation "Le jour des corneilles"
Je ne connaissais pas les orientations politiques de Lorànt Deutsch. Un peu déçu du coup. En tout cas, c’est un bon acteur en effet. Son doublage dans Le Jour des Corneilles est excellent (ainsi que celui de Jean Reno). Je vous recommande aussi de le voir dans le très beau film de Gilles Legrand : Tu seras mon fils, avec Niels Arestrup. Très touchant.
Qu’il soit Royaliste appelant à un retour de la monarchie en France, catholique proche des milieux intégristes et ami avec Philippe de Villiers ne fait pas nécessairement de Lorant Deutsch quelqu’un d’extrème droite.
Qu’il interprète Jean Paul Sartre à l’écran et soit ami avec Eric Cantona en fait donc aussi un marxiste à tendance altermondialiste ?
Qu’il interprète Jean Paul Sartre à l’écran et soit ami avec Eric Cantona
Et qu’il fasse la pub pour YOP, on doit l’interpréter comment ?
"Jean-Philippe" affirme que le sinistre Buisson est le nègre de M. Deutsch.
C’est avéré puisque Buisson est crédité sur le livre. Ce livre sur Céline est dénoncé par les biographes sérieux de l’écrivain comme révisionniste, puisqu’il fait l’impasse l’antisémitisme et les pamphlets antisémites de Céline, ce qui est quand même très génant intellectuellement parlant.
Bonjour,
Une petite mise au point concernant ce livre, dont je suis le co-scénariste. Quand mon éditeur et Lorant Deutsch m’ont contacté il y a un an pour me proposer de travailler sur ce projet avec eux, la polémique sur le "Métronome" (que je n’ai pas lu) n’avait pas commencé ("Libération", "Le Monde" et "Télérama" en faisaient d’ailleurs d’excellentes chroniques alors :) mais nous avons eu une discussion sur les opinions politiques de Lorant ("Royaliste de Gauche", c’est son droit le plus strict, je ne vais pas épiloguer sur ce sujet), qui ne sont pas les miennes. Et comme il l’a d’ailleurs déclaré depuis dans plusieurs communiqués, il était clair qu’il n’avait aucune accointance avec l’extrême droite, et que surtout il n’était pas non plus dans une démarche militante.
De mon côté, j’ai toujours opté pour une ligne rouge morale à ne pas franchir dans mes collaborations : les gens avec qui je travaille n’ont pas à avoir les mêmes opinions politiques que moi, heureusement, mais quelqu’un qui prendrait ouvertement parti pour des idées haineuses, quelles qu’elles soient, d’extrême droite, ou d’une certaine frange de l’extrême gauche (il y en a aussi), fondamentalistes etc, je refuserais de travailler avec ou interromprais toute collaboration en cours si jamais...
Lorant Deutsch connait d’ailleurs mes propres opinions politiques (démocrate, de gauche, internationaliste, féministe, athée pour faire court) et il n’a rien vu à y redire. Le projet venant de lui, il aurait pu contacter un autre scénariste (on ne se connaissait pas avant), ce n’est pas comme s’il n’avait pas le choix de ce côté là, et moi refuser si j’avais senti une orientation idéologique quelconque sur ce projet, ce qui n’est évidemment pas le cas. Et non, je ne suis pas spécialement bien payé sur ce projet (j’ai d’ailleurs cette chance et ce privilège de déjà très bien vivre de mon écriture) mais étant intéressé par l’Histoire (j’ai une maitrise d’Histoire contemporaine, que j’ai fais sur l’extrême droite justement, c’est donc un sujet que je connais) je me suis laissé tenté par le projet, avec plaisir.
Et pour conclure, soyez certains que jamais un livre portant ma (co) signature ne fera l’apologie, d’une quelconque manière, d’idées qui ne sont pas les miennes (royalistes ou autres).
Cordialement,
Sylvain Runberg
No problème Sylvain.
Si on faisait la liste de tout les droits de l’hommiste impliqués jusqu’au coup dans des bombardements de civils, mais à qui on ne demande aucun compte...
Deutsch cultive une forme de réaction sociale, bof, bof,en attendant c’est bien la social démocratie qui accepte que des enfants soient gazés sur Notre Dame des Landes, ou il y a peu, la droite parlementaire républicaine qui proposait à un dictateur le savoir faire français dans la répression...
Alors un royaliste de gauche de papier et de lettre, à côté...
Je ne vois que quelques gardiens du temple bien pensants pour jouer les vierges effarouchées.
Méfiez-vous Jony, le terme "droits de l’hommiste" est typique du vocabulaire d’extrême droite. Vous pouvez railler, mais les Droits de l’Homme (et du citoyen) est l’une des plus grandes avancées de la civilisation humaine.
Absolument.
Vous avez bien raison, et mon expression est maladroite quand des vagues rouges-brunes ou brunes tout court commencent à se soulever.
Mais au regard de la déclaration précisément, nos démocraties bourgeoises c’est pas encore tout à fait ça non plus ^^
"Royaliste de Gauche", c’est un oxymore.
Si vous avez une maitrise d’Histoire contemporaine sur l’extrême droite, vous pouvez saisir l’ambiguïté de voir Lorant Deutsch soutenu (force pétitions à l’appui) par le Bloc identitaire, l’Œuvre française ou Paris Fierté. Ca ne fait pas très "gentil acteur de gauche". Même s’il a été manipulé, avouez que signer un livre sur Céline avec Patrick Buisson n’est pas non-plus façon la plus intelligente de se dédouaner de ces soupçons idéologiques sur le Métronome. Je ne crois pas que Lorant Deutsch soit un imbécile, il sait ce qu’il fait, mais se trouve en porte-à-faux avec l’image qu’il a bâti depuis le début de sa carrière, on le voit très mal à l’aise avec ces questions dans les interviews.
(pour info, tapez "lorant deutsch extrême droite" dans un moteur de recherche)
C’est effectivement très intéressant... "Royaliste de gauche", ça aussi c’est du pipo. Voir des précisions très détaillées sur ce site : http://www.goliards.fr/goliardises-2/la-revolution-version-deutsch-ou-lhistoire-yop/
Décidément, on ostracise (médiatiquement) de plus en plus de monde de nos jours. Ah ! Il est tellement facile de jeter l’anathème sur une personne dans son entier (et définitivement, quel qu’a pu être son parcours de vie) ! Jusqu’à chercher à lui "interdire" de publier ou de collaborer de nouveau avec qui que ce soit (en monopolisant les lieux de débat où il est question de lui).
Comme si les lecteurs n’étaient pas capables de discerner l’insupportable dans les oeuvres elles-mêmes ! Comme si on ne pouvaient pas juste pointer, dans les écrits, les points qui pourraient fâcher. Mieux : avant-même d’avoir lu le nouvel écrit, on le soupçonne déjà d’être louche, uniquement sur le nom de l’un de ses créateurs !
Et cela sous quelle autorité ? Selon quel principe ? Le principe démocratique (qui donne à chacun sa liberté d’expression et de conscience) ? Le principe de la majorité d’idées philosophique (pensée unique) ? Le droit d’être jaloux, envieux, de se créer des têtes de turc bien commodes ? Mais à quelle famille de pensée peut-on appartenir pour oser agir ainsi ? Cette personnalisation de la haine, ces doigts tendus, cela ne nous a jamais joué des tours par le passé ?
Critiquons les idées lorsqu’elles sont exposées, interrogeons et débattons publiquement avec leurs initiateurs lorsqu’on en a l’occasion, mais par pitié, ne mettons pas sur les épaules d’un homme seul le poids d’une haine qui n’a d’existence qu’entre nous et les idées qu’il a pu exprimer à un moment donné !
Seuls ses textes et ses actes peuvent être critiquables. Pas l’homme en lui-même. C’est un raccourci un peu trop facile et partial, qui peut avoir de graves conséquences humaines et politique, car on ne pourra bientôt plus exprimer une idée neuve et originale. Fut-elle sujette à caution.
Par exemple, prenons ce "royalisme de gauche" dont Laurent Deutsch serait favorable. L’idée d’un bon roi débonnaire et social qui n’aurait d’autre choix que d’assurer sa charge, sans les compromissions habituelles d’hommes politiques plus avides d’obtenir du pouvoir que de servir la République, et qui ne craindrait pas de déplaire lorsqu’il le faut (puisqu’il n’y aurait pas d’élections à envisager), ce qui nous aurait permis, par exemple, d’éviter une dette catastrophique... a quelque chose d’attirant en soi. Peut-être délicieusement rétro et utopiste, mais pas tellement plus que le Grand Soir que nous promettent les autres camps. Franchement, où voyez-vous du danger dans une telle prise de position ?
(vous remarquerez que j’analyse l’idée et non la moralité supposée du bonhomme)
Maintenant lisons cette "Histoire de France" et pointons du doigt les pages qui pourraient attenter gravement à la Nation. En voyez-vous ?
L’idée d’un bon roi débonnaire et social qui n’aurait d’autre choix que d’assurer sa charge, sans les compromissions habituelles d’hommes politiques plus avides d’obtenir du pouvoir que de servir la République, et qui ne craindrait pas de déplaire lorsqu’il le faut (puisqu’il n’y aurait pas d’élections à envisager), ce qui nous aurait permis, par exemple, d’éviter une dette catastrophique...
Bien-sûr, la Belgique, l’Espagne ou le Royaume uni, grâce à leur monarchie n’ont aucune dette, c’est bien connu.
car on ne pourra bientôt plus exprimer une idée neuve et originale.
C’est quoi l’idée "neuve et originale" qu’exprime Lorànt Deutsch ? La monarchie ? Le concordat ? La théocratie ? La populasse qui n’est que haine et violence (comme il l’explique dans le Métronome) ?
La discution sur le sujet tourne surtout sur le fait qu’il y a en gros sur la couv le nom de Lorànt Deutsch et un gros sticker avec sa photo, alors que le scénario est de Runberg et le dessin d’Ocaña. On peut discuter de l’honnêteté du procédé, non ?
Je peux témoigner que Lorant Deutsch a maintes fois demandé à ce que les noms des trois auteurs soient imprimés à la même taille sur la couverture. Il n’a pas été entendu (et je le répète, dans les contrats d’éditions, les éditeurs ont le dernier mot sur les maquettes de couverture, considérées comme un élément de promotion commercial...)
Sylvain
Je peux témoigner que Lorant Deutsch a maintes fois demandé à ce que les noms des trois auteurs soient imprimés à la même taille sur la couverture. Il n’a pas été entendu
Et sur le Céline écrit par Patrick Buisson, Lorànt Deutsch a insisté pour que ce soit une photo de Patrick Buisson en couverture, mais l’éditeur n’en fait qu’à sa tête et a mis une grande photo de Deutsch, c’est vraiment pas de chance, le pauvre. :-)
Pour Sylvain, Royaliste de gauche c’est la Nouvelle Action Royaliste de Bertrand Renouvin, pourtant ils ont appelé à voter Nicolas Dupont Aignan au premier tour de l’élection présidentielle en 2012, alors que Nicolas Dupont Aignan se situe à la droite de la droite.
Oui, je sais Sophie. Mais pour être exact, les dirigeants de la NAR ont appelé à voter Nicolas Dupont Aignan au premier tour de l’élection présidentielle en 2012 ET François Hollande au second tour.
Dire que Nicolas Dupont Aignan est à la droite de la droite, ça se discute, mais c’est un peu forcer le trait je trouve. Ce mouvement est en général (sic ;) plus dans la lignée du Gaullisme historique qu’autre chose, qui est aussi la base idéologique des créateurs de la NAR, ce qui explique son positionnement en faveur de Dupont Aignan.
La droite de la droite, c’est plutôt du côté de La Droite Forte et de la Droite Populaire à l’UMP qu’elle se rassemble, même s’il est probable que certains militants de Dupont Aignan soient aussi tentés par certains aspects de ces mouvements, de même que certains le sont chez Chevènement.
Et Nicolas Dupont Aignan refuse tout dialogue avec le FN - tant qu’il n’abandonne pas "son obsession identitaire", ce qui est - pour ma part -, un appel du pied un peu naïf parce que la xénophobie et l’obsession identitaire sont quand même les matrices du FN, et de l’extrême droite dans son ensemble. Des matrices xénophobes qui polluent le débat politique français depuis plus de 30 ans maintenant, ce qui est évidemment regrettable et surtout dangereux.
Cela dit, je rappelle que "François 1er et le Connétable de Bourbon" est un récit de fiction historique et qu’il serait vain d’y chercher autre chose, mais c’est si ça permet de discuter un peu de politique, de manière constructive, sur un forum BD, pourquoi pas ? ;)
Sylvain
en tant qu’éditeur de ce projet, et à l’origine de l’idée de la série, je ne peux qu’appuyer ce que Sylvain vient d’écrire. Ce fût un réel plaisir de travailler ensemble sur ce projet et Lorant est certainement passionné, mais absolument pas militant ! La ligne retenue sur ces ouvrages que je vous invite à lire est justement de ne pas "prendre parti" mais d’exposer, en une fiction historique, des destins lumineux ou brisés, mais passionnant à découvrir.
Lorant est certainement passionné, mais absolument pas militant !
Quelqu’un qui milite pour un retour de la monarchie en France et dit que la religion joue un grand rôle dans la vie des gens et qu’un concordat est nécessaire (dans l’émission de Ruquier sur France2) est selon toutes les définitions, un militant.
Faire une fiction historique c’est inévitablement prendre parti. Je ne mets pas en doute vos intentions d’éditeur et de producteur de récits. Mais le sujet, le filtre narratif auquel l’Histoire est soumise n’en fait pas une oeuvre neutre- ce qui n’existe pas en Histoire. Le choix de vos collaborateurs peut-être mis sous la loupe, non pas pour tirer à boulets rouges sur l’oeuvre mais pour comprendre aussi de quelle manière est contée l’Histoire et par quel prisme elle passe. Sans être militants vos collaborateurs n’en sont pas moins des êtres humains, pour cela votre publication a certainement un réel intérêt -sinon historique du moins socio-politique.
C’est dommage de ne pas prendre parti.
Bonjour,
Pour remettre un peu de perspective dans les conversations, il y a ici différents sujets qui n’ont pas forcément de rapport entre eux.
"Le Connétable de Bourbon et François 1er" est une fiction historique, pas un essai d’Histoire, et il n’y a pas de parti à prendre. Il ne s’agit pas de dire s’il faut préférer le Connétable à François 1er ou l’inverse (personnellement, les deux sont à l’opposée des valeurs qui sont les miennes et m’apparaissent parfois même plutôt antipathiques, et c’est aussi ce qui les rends intéressants à mes yeux), il y a évidemment des choix d’auteurs mais qui sont plutôt d’ordre narratifs, et absolument pas idéologiques. Les choix des personnages sont liés à des destins propices à une mise en fiction tragique, épique, hors du commun, et à priori peu connus si ce n’est hors du cercle des spécialistes. Et il en sera de même pour les prochains.
Je n’ai pas lu le "Métronome", qui n’a rien à voir avec le projet que nous co-scénarisons avec Lorant Deutsch, et j’entends bien les critiques qui lui sont adressés, mais pour rappel, au moment où mon éditeur et Lorant me contactent sur ce projet, à la fin de l’été 2011, voilà ce qu’on pouvait en lire, et vous remarquerez que les titres ci dessus ne sont pas forcément situés à Droite de l’échiquier politique :)
« Un récit enlevé de l’histoire de France vue de Paris, entre vulgarisation et effluves d’une réelle érudition »(Libération)
« Cette série donne envie de chausser ses meilleures baskets pour parcourir la ville » (Le Monde)
« Une prouesse technique et ultra pédagogique » (Télérama)
Lorant Deutsch n’est pas d’extrême droite, il ne partage pas ces valeurs là, c’est une conversation que j’ai eu en direct avec lui, contrairement à beaucoup de gens qui parlent de lui sans le connaitre. Sa vision c’est qu’à l’exemple de la Grande Bretagne, les citoyens d’une démocratie pourrait se retrouver plus facilement autour de la figure d’une famille royale que d’un drapeau. Je ne partage pas cette optique, l’idée même de l’attachement à une nation m’est d’ailleurs assez étrangère, la notion de monarchie est à des années lumières de ma vision du monde, mais voilà, il a le droit de penser cela et même de le dire.
Que divers organisations d’extrême droite aient pris la "défense" de Lorant Deustch, il n’y peut rien et a d’ailleurs dans une tribune (dans le Nouvel Obs de mémoire) dénoncé cette instrumentalisation par des groupes dont il ne partage pas les idées.
Le choix de Lorant Deutsch de travailler avec Patrick Buisson, je l’apprend alors que nous sommes déjà en train de travailler sur le T2 de la collection, l’écriture du T1 est déjà terminée. Je lui en parle, en lui signifiant que les idées politiques de Patrick Buisson, je les trouve absolument détestables, il comprend mon point de vue mais me confirme qu’il ne les partages pas et que c’est leur admiration pour Céline et Paris qui les a réuni ici (et notez que si Lorant Deutsch était l’idéologue que certains affirment qu’il est, il aurait pu me virer aisément du projet à ce stade là, après tout, c’est lui qui en est l’initiateur).
Voilà pour moi,
Bien cordialement,
Sylvain
Monsieur Runberg, je comprends bien que vous vous retrouviez coincé dans une collaboration (sans mauvais jeu de mot) malsaine avec quelqu’un qui avance masqué, et que vous tentiez de vous dédouaner, mais quoiqu’en dise Lorànt Deutsch, et bien qu’il s’en défende, les opinions et les idées qu’il développe (peut-être pas dans ces BD, après tout c’est vous qui faites le travail, il se contente d’être un VRP médiatique) sont bien proches de l’extrême-droite, que ce soit sur la monarchie, la religion (concordat) ou le révisionnisme historique dans le Paris Céline, où l’écrivain et ses amis Robert Le Vigan ou Jacques Doriot sont présentés comme de sympathiques déconneurs, alors que ce sont des antisémites actifs ayant des morts sur la conscience. Lorànt Deutsch se recueillant en photo sur la tombe de Céline dans ce livre, c’est plus que douteux. Il peut dire ne pas être d’extrême droite, mais il en est tellement proche, tellement engagé avec eux, qu’il est permis d’en douter .
Jean-Philippe,
Je ne suis pas coincé dans quoi que ce soit et je n’ai à me dédouaner de rien du tout. L’Extrême Droite, ça fait près de 25 ans que je la combat et que je l’étudie, aussi, car pour lutter contre ces idées haineuses, il faut aussi pouvoir en comprendre les racines et les mécanismes.
Jamais Lorant Deutsch n’a exprimé devant moi ou notre éditeur une idée que se rapprochait un tant soit peu du corpus idéologique de l extrême droite (être catholique et vouloir un concordat, être royaliste, ça ne veut absolument pas dire être d’extrême droite, même si ça ne fait pas de toi un révolutionnaire, je te l’accorde) et il l’a d’ailleurs exprimé clairement dans la presse.
Jamais il n’a trouvé quelque chose à redire quand j’évoquais mes propres opinions politiques, et pour avoir souvent rencontré des gens d’extrême droite, je peux dire qu’en générale, des réactions dans ces cas là, il y en a, et de très violentes parfois. Et surtout une collaboration (sans mauvais jeu de mot aussi) avec moi serait tout bonnement impossible, car enfin, pourquoi s’embarrasserait-il d’un co-scénariste qui ne laisserait passer aucune des idées qui selon toi sont les siennes ? Lorant Deutsch sur ces questions a toujours été très clair avec moi : cette collection a pour objectif de mettre en récit des destinés particulières, pas de faire de l’idéologie, dans un sens ou dans l’autre.
De ce fait, jamais Lorant Deutsch n’a tenté durant l’écriture (conjointe) de ce premier tome d’imposer une idée qui aurait une quelconque assise idéologique, ni une approche historique qui ne serait pas la mienne (qui est dans la continuité de celle de l’Ecole des Annales) même si en soit ce n’est pas le propos de ce récit, qui je le rappelle est une fiction historique.
Et comme déjà dit plus haut, si un jour, par mésaventure, une personne avec qui je co-signe un livre s’avérait prendre publiquement position pour des idées qui sont en opposition fondamentale avec mes valeurs, et bien la décision à prendre pour ma part serait simple et sans appel. La collaboration serait interrompue.
Cordialement
Sylvain
et notez que si Lorant Deutsch était l’idéologue que certains affirment qu’il est, il aurait pu me virer aisément du projet à ce stade là, après tout, c’est lui qui en est l’initiateur).
Ah bon, il en est l’initiateur ? Parce que plus haut votre éditeur Jean-Philippe Salmon le 6 décembre à 18:42, écrit
en tant qu’éditeur de ce projet, et à l’origine de l’idée de la série,
Alors qui a eu l’idée ? L Deutch ou JP Salmon ?
Jean-Philippe Salmon m’a au départ contacté à la fin de l’été 2011 en me proposant de co-scénariser un projet de fiction historique dont ils avaient discuté avec Lorant Deutsch, autour de duo de personnages que Lorant avait choisi et voulait développer, des personnages ayant eu des destinées opposées mais qui se sont confrontées : François 1er/Le Connétable est le premier duo évoqué. Après en avoir discuté avec eux quelques temps, sur la teneur du projet, son contenu, j’ai accepté car je l’ai trouvé stimulant, tout simplement.
S.
Lorant Deutsch n’est pas d’extrême droite, il ne partage pas ces valeurs là,
Lorant Deutsch n’est peut-être (je dis bien peut-être)pas d’extrême droite, mais il partage complètement ces valeurs là, il ne s’en cache pas d’ailleurs. Je ne dis pas qu’il partage TOUTES les valeurs de l’extrême droite, mais bon nombre d’entre elles, c’est d’ailleurs pour ça que les groupes d’extrême droite le soutiennent, elles le reconnaissent comme un des leurs. Je ne dis pas que Mr Deutsch est raciste ou fasciste, mais le livre qu’il a sorti sur Céline est plus qu’ambigu sur bien des points, et typique de la pensée d’extrême droite, niant même tout antisémitisme de la part de l’écrivain (un comble).
Il peut nier être proche de l’extrême droite, mais les faits sont là, et le large public qui le suit n’en a cure, dans la France de 2012 avec la droite décomplexée et le Front National au plus haut, il est dans l’air du temps, on peut le déplorer, mais c’est ainsi.
Le livre sur Céline (écrit par Patrick Buisson qui est lui lié à l’extrême droite et depuis longtemps) est effectivement douteux et pour moi, c’était là vraiment porter le flanc à ce type d’accusation(pour être précis, le livre ne réfute pas l’antisémistisme de Céline, mais il le passe pratiquement sous silence). C’était, au minimum, très très maladroit, et criticable.
Si les groupes d’extrême droite le "soutiennent", c’est qu’ils cherchent à surfer sur une vague médiatique pour faire parler d’eux, c’est classique, et il a publiquement réfuté ces soutiens là.
Et encore une fois, je n’ai jamais entendu Lorant Deutsch exprimer une seule idée liée à l’extrême droite : "droit du sang", nationalisme, préférence nationale, xénophobie, antisémitisme, islamophobie.
Pour le reste, je ne partage pas sa vision politique, mais il se situe dans la mouvance du "royalisme de Gauche", comme la Nouvelle Action Royaliste de Bertrand Renouvin (qui est en fait au départ plus proche du Gaullisme que de la Gauche), mouvement qui a appelé à voter Nicolas Dupont Aignan au premier tour de l’élection présidentielle de 2012 puis François Hollande au second tour, dont les militants se situeraient plutôt "à gauche" de l’échiquier politique : engagement dans les collectifs de lutte contre la xénophobie, campagne pour le droit de vote pour des étrangers aux élections locales, approche anti-libérale et keynésienne en économie.
Pour ceux qui veulent lire ce qu’en dit le principal intéressé dans le texte, et pas par vision interposée, voilà le résumé d’une intervention de Lorant Deutsch invité par la NAR durant l’été 2011. Je ne partage pas du tout ses idées mais il n’y a rien là qui se rapproche de près ou de loin de l’extrême droite :
http://www.innovation-democratique.org/Avec-Lorant-Deutsch.html
Cordialement,
Sylvain
Appelé à voter Nicolas Dupont Aignan c’est être de gauche ???
Diantre ! Et Marine Lepen est communiste ?
"puis François Hollande au second tour"
Certain(e)s ne lisent bien que ceux qu’ils veulent :)
puis François Hollande au second tour"
Certain(e)s ne lisent bien que ceux qu’ils veulent :)
En l’occurence on y lit surtout "Contre Nicolas Sarkozy", l’ennemi de Dupont Aignan.
Que voila un débat passionné donc passionnant. Je comprends les deux positions, celle du co scénariste et celle du lecteur, je me permettrais d’en donner une troisième. Je ne connais pas Lorant Deutsch personnellement ni Sylvain Runberg mais est ce important ? je trouve qu’il faut dissocier l’auteur de l’oeuvre, Céline était un collaborateur de la pire espèce ça n’en fait pas un écrivain raté pour autant. Je ne connais pas les positions politiques de monsieur Deutsch et à la limite, elles ne regardent que lui. Il préfere la royauté à la République, c’est son droit, ils les expriment en tant que personnage public, ça ne me choque absolument pas, je suis plus proche de l’idéologie défendue par Sylvain mais chacun doit pouvoir exprimer ses opinions en toute liberté, après, on adhère ou pas. Là, nous sommes en présence d’une oeuvre de bande dessinée, il faut donc juger la BD et pas les auteurs. Le mélange des genres m’énerve un peu, le groupe Noir Désir ne doit plus exister car le chanteur a commis un crime, doit on bannir les oeuvres de Verlaine car il a tiré sur Rimbaud ? Il faut impérativement séparer l’oeuvre de l’artiste. Si la BD est bonne, que ce soit un royaliste, un extremiste de droite ou le pape qui l’a écrite, on s’en fout ! Je me donne le droit d’aimer "voyage au bout de la nuit" sans aimer son auteur, je me donne le droit d’aimer l’esprit de Woody Allen sans aimer ses films, Sylvain qui semble bien différent idéologiquement de Lorant a co-scénarisé cette BD, pourquoi donner au second plus d’importance qu’au premier ?
Dans tous les cas, refuser une oeuvre parce qu’elle est écrite par un personnage peu recommandable (je ne parle pas du cas précis de cette bd) est un acte de censure très dangereux, qu’un royaliste parle de la royauté ne peut etre qu’une bonne chose, il est sur son terrain de compétence et qu’un républicain l’assiste est encore une meilleure chose, ça créait un équilibre qui me laisse à penser que cette BD doit etre de qualité ;)
Il est dommage que le Principauté de Dombes, dont Charles III de Bourbon était souverain, ne soit pas citée.
La carte géographique ne mentionne pas cet état.
Il ne faut pas oublier que le Connétable de Bourbon était titulaire d’un droit exceptionnel. Il était, tout à la fois, sujet du roi et chef de ses armées et l’état indépendant, la Principauté de Dombes, se situait en terre d’empire.
La position de Charles était un peu semblable à celle du président du Cortes de la Principauté d’Andorre. Cet état est bicéphale, sont princes, l’évêque d’Urgel et le président de la République française.
En cas de conflit armé entre l’Espagne et la France, si le président se rallie à l’un ou l’autre camp, pourra-t-il
être qualifié de traître ?
De plus, 2 traités, acceptés par François Ier ont porté une clause de restitution des bien du Connétable, le traité de Madrid et le traité de Cambrais ou Paix des dames.
Dernier point, les biens du du Connétable ont été restitués à ses descendants, 40 après sa mort. N’est-ce pas une réhabilitation ?
Durant la période de possession illégitime des biens du Connétable, par le roi de France, la Principauté (ses biens et revenus) a été mise sous séquestre, comme prise de guerre.
Voilà des argument qui eussent pu asseoir, de façon plus solide, cette épopée.
A. Dubuis
Quelqu’un a eu le mauvais goût de m’offrir cet album. Que c’est mauvais ! Même pas nul, juste sans aucun intérêt. Dessin quelconque, dialogues mal écrits, histoire vide, on dirait un vieil Oncle Paul en pire, genre dessiné par Mittéi et scénarisé par Seron.