Ray, un adolescent plein de vie et de curiosité, vit depuis toujours, avec Trice, une jeune femme qui l’a élevé, dans les ruines d’une ville de l’ancien monde. Son plus grand souhait : rencontrer d’autres survivants. Ce rêve d’explorateur va un jour se concrétiser et l’amener à partir en quête de l’humanité.
L’histoire proposée par Shinji Mito, en quatre tomes, publiée au Japon de 2019 à 2020 chez Sûeisha, se révèle classique. Le mangaka explore plusieurs formes d’existences et d’ego, et bien que le récit débute dans une ambiance solitaire et de vastes étendues vides, il évolue rapidement vers un univers plus grouillant de vie.
Des formes de vie de nature différente qui s’affrontent dans un univers de science-fiction qui s’inscrit dans la lignée d’œuvres comme Blade Runner et A.I Intelligence artificielle. Plusieurs visions de l’homme et de la machine traversent ces pages, même s’il s’agit surtout de la survie de l’humanité réduite à une ville-forteresse située quelque part en Europe de l’Est.
La géographie se révèle importante car elle a conditionné l’ambiance graphique. En effet, le mangaka a visité la Turquie, la Roumanie et la Russie pour concevoir un univers urbain chaotique, où la modernité et la tradition se mêle de façon singulière au niveau de l’architecture. En ce sens, les lieux que traversent Ray s’avèrent une belle réussite et contribuent à une saisissante atmosphère de fin du monde.
Interrogeant la place de chacun dans le monde et, de facto, leur relation aux autres, Alma s’avère un récit nerveux et vif qui recherche la lumière et l’espoir dans un monde crépusculaire. Une belle lecture, aussi pleine de fureur que de joie de vivre.
(par Guillaume Boutet)
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