De la bande dessinée flamande, nous connaissons les grands classiques : Suske & Wiske (Bob & Bobette) ou Jommeke (Gil & Jo), quelques originaux frappadingues comme Herr Seele & Kamagurka, et, dans la nouvelle génération, quelques dandys éthérés du type Brecht Evens.
Il faut pourtant regarder aussi la génération montante des réalistes dont Ken Broeders est l’un des représentants. Dans la lignée d’illustrateurs orfèvres de la couleur directe, Broeders nous campe l’Empire Romain à son apogée, mais qui porte déjà les stigmates de sa corruption.
En choisissant d’incarner le destin de l’empereur néoplatonicien qui voulut rétablir le paganisme dans l’empire, Broeders dispose d’un terrain riche en aventures et en réflexions diverses.
Bien loin des clichés laissés par César, son règne reflète tous les problèmes rencontrés par un empire gigantesque qui court de l’Allemagne à la Perse et dont l’identité spirituelle est encore incertaine. Qualifié d’ "asposat" par les historiens chrétiens, il semblait plutôt tolérant vis-à-vis des religions, au point que Voltaire ou Erik Ibsen entreprirent de le réhabiliter.
Moins habile que Jean Dufaux et Philippe Delaby, Broeders nous dresse cependant une fresque prenante qui a l’avantage de se dérouler dans une période peu documentée dans le domaine de la bande dessinée.
(par Didier Pasamonik - L’Agence BD)
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