Un nouveau pensionnaire dans la résidence. Comme beaucoup, il fait la gueule. Comme beaucoup, il se sent abandonné. Et comme beaucoup encore, il pense aller plutôt bien, avoir toute sa tête. Ernest se trompe, car Alzheimer est déjà là. Quant à ses nouveaux voisins, ils constituent la galerie de personnages habituelle : des assistés fatigués, attendant les repas, et roupillant à tout bout de champ. Un seul paraît alerte et malin : Émile. Tant mieux, il partage sa chambre. Avec son esprit critique acerbe et son égoïsme impudique, il donne l’impression à Ernest de pouvoir changer les choses...
Paco Roca raconte qu’il a visité nombre de maisons de retraite avant d’écrire ce roman graphique, motivé par la maladie du père d’un ami. Par ses aspects documentaires, le réalisme des situations (ces moments d’ennui interminables...) et le regard très juste sur le personnel soignant, il offre un témoignage rare. Et malgré la belle relation entre les deux principaux personnages, Roca ne sombre pas dans la mièvrerie : les motivations du pétillant Émile n’ont pas que des aspects humanistes et contestataires...
Avec une trame remarquablement construite, La Tête en l’air trouve en permanence des transitions dynamiques, autant dans l’approfondissement des personnages que la progression de la maladie d’Ernest. De quoi donner envie de découvrir le film, déjà couronné de prix en 2012 un peu partout en Europe.
la bande annonce du film (sorti le 30 janvier 2013)
(par David TAUGIS)
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– lire également notre critique parue à l’occasion de la première édition française