Mi-monstre, mi-félin, Raowl ne fait pas dans la dentelle : il tranche, il découpe, il raccourcit, il décapite tout ce qui peut se mettre entre lui et le bisou d’une princesse. La première qu’il croise ne le trouve définitivement pas à son goût et s’en va avec quelqu’un d’autre.
Lorsqu’il en sauve une seconde, Raowl décide de ne pas la lâcher, d’autant qu’ils ont finalement plein de points communs ! Alors quand elle est kidnappée dans un château plein de cannibales, il ne va pas hésiter à se plonger dans la gueule du loup !
Tel est le bénéfice des projets collectifs : ils mettent en relation des personnes qui ne s’étaient sans doute pas encore appréciées à leur juste valeur. L’Atelier Mastodonte prépublié dans Le Journal Spirou, puis édité en albums chez Dupuis, a-t-il permis à Tebo de mieux connaître la maison de Marcinelle ? Sans doute, car Raowl est l’une des rares séries entamée par Tebo en dehors de son éditeur historique, Glénat.
Dès les premières pages, la truculence et le dessin libéré de Tebo démontrent toute leur vivacité, comme cela avait pu l’être dans sa précédente interprétation de La Jeunesse de Mickey, auréolé d’un Fauve Jeunesse au FIBD d’Angoulême. Pourtant, au fur et à mesure de la progression du premier récit, l’enthousiasme retombe, car Tebo semble en rester aux clichés...
Heureusement, la suite vient savamment déconstruire ce premier sentiment : l’accumulation de bagarres (voire de violence) des premières pages laisse la place à des individualités riches et savoureuses, en particulier le héros et sa double (voire triple) personnalité.
Au diapason de son dessin dynamique, Tebo fait évoluer ses héros, ce qui les rend tous rapidement très attachants, qu’ils soient bons ou méchants. Puis, l’auteur nous gratifie de truculentes mimiques, où toute l’expression d’un personnage prend forme dans un coup de crayon.
L’auteur détourne les contes de fées avec un plaisir évident... et communicatif ! Un album à mettre entre toutes les mains, des plus petites ou plus grandes, sans retenue, ni préjugé. Et pour ceux qui se languiraient de Captain Biceps, sachez que son nouvel album paraître fin août !
(par Charles-Louis Detournay)
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