Elle démarre sa vie conjugale à 20 ans dans un petit village. Ce mariage est d’un ennui qui la fait fuir. Un peintre de 30 ans son aîné, Patrick, lui promet un avenir plus palpitant dans une grande ville, Londres.
Il cherchait une nouvelle conquête qu’il pouvait modeler à son image. Elle part donc avec lui vivre à Londres et arrive dans un milieu social différent du sien. Elle y découvre le pouvoir de l’amitié avec Tessa, une sculptrice.
Elle tente petit à petit de s’émanciper de sa condition de satisfaire un homme. Elle qui au début n’avait pas d’ambition ou du moins, ne savait pas qu’elle pouvait en avoir. Elle parvient à s’affirmer et se construire dans ses choix. Lorsqu’elle quitte Patrick, Alison apprend à vivre et à peindre pour elle, à devenir qui elle a envie d’être pour elle-même.
L’intérieur de cette œuvre est en noir et blanc contrairement à sa couverture colorée. C’est un retour dans le passé à travers ce roman graphique qui prend la forme d’un journal de vie. La subtilité et la douceur de l’encre accompagnent bien le propos du récit.
Nous suivons l’évolution d’Alison de son point de vue avec une mise en page variée. Tantôt des souvenirs scotchés accompagnés d’un texte, tantôt des cases de bandes dessinées avec des bulles de dialogue.
L’ensemble paraît très réaliste dans la multitude de précisions et de détails. Le doute sur l’existence réelle de cette Alison Porter persiste jusqu’au moment où, dans les remerciements, Lizzy Stewart indique ses inspirations pour ce personnage fictif.
Cette œuvre d’une grande sensibilité donne à réfléchir sur ce qu’est l’amour, le couple et l’émancipation d’une femme dans les années 70-80.
Au fil des pages, Lizzy Stewart creuse l’écart entre ce que veut la société et ce qu’Alison souhaite.
(par Aurélie MONTEIX)
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.