Pop, quel a été votre parcours, comment vous êtes-vous retrouvée coloriste sur Alta Donna ?
J’ai étudié aux Beaux-Arts, puis je suis allée sur le forum CaféSalé, où j’ai rencontré Minikim, qui cherchait une collaboration couleur sur son projet avec Mathieu Mariolle. J’ai donc réalisé les couleurs, et nous avons signé un an plus tard chez Dargaud, et c’était parti pour plusieurs années de travail.
On a vraiment l’impression que votre style et celui de Minikim sont ceux d’une seule et même personne. Les bras de ses personnages en forme de spaghetti cohabitent très bien avec vos tons acidulés. Avez-vous mis en place cet univers à force de travail ou est-ce venu naturellement ?
C’est venu naturellement, les couleurs que j’utilise sont celles qui me tiennent à cœur, et il se trouve que mon univers se marie très bien avec celui de Minikim.
Justement, avez-vous du longtemps travailler cet univers avant de le maîtriser, êtiez-vous partie sur des directions différentes au départ ? Ou ce sont les directeurs de collection qui vous ont recadrée en regardant votre book ?
J’ai vraiment une totale liberté pour les couleurs. On ne m’a jamais dit de reprendre telle ou telle couleur parce que cela n’allait pas. Je produis mes planches, je les rends, et en général, je fais très peu de modifications.
Vous avez suivi une formation aux Beaux-arts, combien de fois avez-vous eu envie de vous pendre lorsque vos professeurs regardaient vos dessins BD avec dédain ?
Je ne produisais pas de BD lorsque j’étais aux Beaux-Arts, donc c’était plus simple. Ce n’est d’ailleurs pas forcément le meilleur endroit pour apprendre à créer de la couleur pour des BD, c’est un domaine que l’on travaille à côté, chez soi. On s’inscrit sur des forums, on teste, on s’entraîne, on commence à se constituer des contacts... Cela fonctionne plutôt comme cela.
Au fur et à mesure, le scénario d’Alta Donna bifurque de nombreuses fois, pour s’approprier l’univers des contes. Le scénario a-t-il été mis en place depuis le départ, ou change-t-il au fil des tomes ?
Mathieu Mariolle a créé l’univers en fonction de Minikim, fantastique, pour qu’elle puisse s’y exprimer, notamment à travers les costumes. Je pense que la trame principale était déjà écrite dès le départ.
Créer des couleurs acidulées, sucrées est-il absolument obligatoire pour une BD pour jeunes filles ? Pensez-vous que vous auriez pu utiliser une autre palette ?
Je n’y ai pas vraiment réfléchi, j’ai utilisé la palette qui me plaisait à moi. Après, il se trouve que cela correspond plus aux jeunes filles, tant mieux, car les adolescentes sont les cibles d’Alta Donna.
Pensez-vous créer des BD pour des filles regardant Totally Spies, toute votre vie ?
Aucune idée, je verrai bien selon les projets qui arriveront. Je ne vais pas m’arrêter à ne créer que des couleurs pastels, cela dépendra si arrive un projet au sujet sérieux me plaît beaucoup, sur lequel on me propose de créer les couleurs. Je peux aussi m’adapter, mais pour le moment, ce n’est pas en projet.
Justement, avez-vous quelques projets sous le coude ?
Je pense que nous allons rester sur Alta Donna pendant encore un petit moment, nous bossons sur la suite.
(par Xavier Mouton-Dubosc)
(par Thomas Berthelon)
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En médaillon : Pop. Photo © Thomas Berthelon
Cette interview a été diffusée dans l’émission radio "Supplément week-end" du samedi 26 septembre 2009.