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Affaire Moulinsart/RTBF : Moulinsart dit que sa bonne foi a été abusée

12 octobre 2007 Commenter
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La société Moulinsart a émis hier un communiqué de presse suite à l’ordonnance du tribunal de grande instance de Bruxelles interdisant la diffusion de certaines séquences du reportage intitulé « Tintin a-t-il vendu son âme au diable ? ». Les journalistes de la RTBF avaient interviewé Nick Rodwell, l’administrateur délégué de Moulinsart, en caméra cachée.

On se souvient que la RTBF avait décidé de ne pas diffuser ce reportage. Moulinsart se défend d’avoir voulu censurer l’émission et souligne que l’ordonnance ne visait la suppression que des seuls passages incriminés, « c’est-à-dire ceux violant l’intimité de la vie privée, de la voix et de l’image, ainsi que la liberté d’expression des deux collaborateurs de Moulinsart, ce qui représente deux minutes du reportage. Il ne s’agissait en aucun cas de faire interdire l’émission dans son entièreté, ce que la RTBF a décidé, seule, de faire en s’autocensurant ».

Moulinsart parle d’une recherche de sensationnalisme de la part des journalistes de la RTBF


Le Communiqué de Moulinsart :

La bonne foi de Moulinsart est abusée

Le 9 octobre 2007, la société Moulinsart a pris connaissance de la diffusion prévue par la RTBF d’un reportage intitulé « Tintin a-t-il vendu son âme au diable ? », pour le lendemain, 10 octobre 2007.

En effet, la RTBF avait pris soin de faire parvenir, avant toute diffusion, une copie de son reportage à de nombreux journalistes afin d’assurer une couverture presse préalable de l’événement. Ces journalistes ont recherché la réaction de Moulinsart à cet égard et ont eu la surprise de constater que ni Moulinsart, ni Nick Rodwell, son administrateur délégué et personnellement mis en cause dans cette émission, n’avaient été informés par la RTBF.

Ce reportage comporte des séquences filmées à l’insu de Monsieur Rodwell et d’un autre collaborateur de Moulinsart, alors même qu’ils avaient refusé toute forme d’interview et qu’aucune caméra ni aucun micro n’était visible. L’objet de l’entretien était de discuter des modalités de collaboration future entre Moulinsart et la RTBF : il s’agissait donc d’un entretien d’affaires, par nature confidentiel, dans les locaux privés de Moulinsart.

Le reportage comporte en outre des reproductions de courriers classés confidentiels par la RTBF elle-même.

On comprend aujourd’hui que la RTBF ne préparait en fait aucune collaboration future, car une pareille mise en scène ne s’improvise pas.

L’emploi de moyens déloyaux pour surprendre la bonne foi de citoyens privés est rigoureusement contraire à la déontologie de tout journaliste qui se respecte. Il est par ailleurs expressément contraire au règlement de déontologie du personnel de la RTBF lui-même.

Ce procédé n’est guère utilisé que pour filmer des malfaiteurs ou des trafiquants. C’est dire l’image que voulait donner la RTBF des personnes ainsi mises en cause.

Les dispositions relatives à la liberté de la presse connaissent des exceptions notamment afin de faire respecter le droit à l’image, l’honneur et la vie privée des personnes, ainsi que leur propre liberté d’expression. La demande soumise par Moulinsart au Président du Tribunal de première instance de Bruxelles le 10 octobre 2007, visait la suppression des seuls passages incriminés, c’est-à-dire ceux violant l’intimité de la vie privée, de la voix et de l’image, ainsi que la liberté d’expression des deux collaborateurs de Moulinsart, ce qui représente deux minutes du reportage. Il ne s’agissait en aucun cas de faire interdire l’émission dans son entièreté, ce que la RTBF a décidé, seule, de faire en s’autocensurant.

La liberté de la presse ne justifie pas qu’un journaliste passe outre le refus d’une personne de se laisser interviewer et enfreigne les règles les plus élémentaires de respect de la vie privée et de la déontologie, dans le dessein d’attirer de l’audimat.

L’envoi préalable du document aux journalistes prouve à suffisance cette recherche de sensationnalisme que l’on ne peut que déplorer au vu de la mission dite de « service public » dont se revendique la RTBF.


NA

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