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Angoulême 2009 : Censure au Centre International de la Bande Dessinée et de l’Image

27 janvier 2009 7 Commentaires
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On l’apprend en lisant le Blog de La Charente Libre consacré au Festival : L’exposition consacrée aux artistes sud-africains a été censurée par la direction du Centre International de la Bande Dessinée et de l’image (CIBDI) qui a demandé au commissaire de l’exposition le journaliste du Point et de Chronicart Romain Brethes de retirer deux agrandissements et trois planches, jugées « trop pornographiques ».

« En décembre, raconte La Charente Libre, Romain Brethes […] pensait pourtant avoir trouvé un compromis. Il avait accepté de supprimer les deux agrandissements. » Mais revenant finir son exposition mardi, le journaliste s’est vu intimer l’ordre par Gilles Ciment, Directeur du CIBDI, de retirer les trois autres illustrations. « Il ne voulait pas voir ça chez lui » rapporte le commissaire.

Le directeur artistique du Festival, Benoit Mouchart soutient, à titre personnel, son commissaire : «  Cela veut dire qu’aujourd’hui, on ne pourrait pas publier Hara-Kiri […] Ce ne sont pas des images pornos gratuites comme on peut en trouver sur internet. Elles ont du sens. L’année dernière au théâtre, pour l’expo consacrée à 35 ans de Grands Prix, on avait montré des choses autrement plus choquantes, avec une tournante de Vuillemin ou une levrette de Crumb.  » Comparant ces dessins au cas du tableau de Courbet L’origine du monde exposé au Musée d’Orsay, il ajoute : « Légalement, Gilles Ciment a sans doute raison. Je me soumets à sa décision puisqu’il est chez lui. Mais je pense qu’à l’avenir, nous ne ferons plus d’expo de BD adulte à la CIBDI  ».

Le directeur du CIBDI réfute le cas de censure, invoque la responsabilité de l’institution publique «  Dans une galerie d’art, ce serait différent. Je ne suis pas puritain mais je refuse que des enfants, en se baladant dans la CIBDI, tombent sur ce genre de dessin. C’est comme si on demandait si on est d’accord pour passer un film porno à 16h30 sur une chaîne pour enfants  ». Curieux argument qu’il développe en invoquant cette fois des raisons techniques, considérant que le simple avertissement au visiteur préconisé par le festival ne serait pas suffisant : « Il fallait prévoir ou des vigiles, ou un dispositif scénographique du type œilletons en hauteur  ».

Et installer l’expo –clairement pour adultes, car le dessin d’humour en Afrique du Sud n’est pas exactement une exposition familiale- dans une salle où les enfants n’auraient pas accès, était-ce impossible ?

Le commissaire de l’expo, un peu penaud, n’a plus eu qu’à prévenir les auteurs sud-africains exposés et déclare boycotter l’inauguration des expos mercredi soir.

DP

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