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Angoulême 2011 : Jean-Christophe Menu et son double

30 janvier 2011 Commenter
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Angoulême 2011 : Jean-Christophe Menu et son double
Jean-Christophe Menu prêchant devant ses disciples
Photo : Arnaud Claes

Jean-Christophe Menu présentait, ce vendredi 28 janvier au Festival International de la Bande Dessinée, sa thèse d’Arts Plastiques soutenue le 8 janvier dernier à l’Université de Paris I, « La bande dessinée et son double ».

Alors que la salle était pleine et que, pour des raisons de sécurité, on refusait du monde, Menu exigea à son arrivée que l’on laisse entrer toutes les personnes qui venaient l’écouter.

Détaillant et commentant ensuite le sommaire de son ouvrage (édité à L’Association, mais malheureusement pas disponible sur son stand à Angoulême), il évoqua Antonin Artaud, à qui le titre de sa thèse rend hommage. À la fin des années 1980, il faisait en effet le même constat désespéré sur l’état de la bande dessinée qu’en son temps l’auteur du « Théâtre et son double » – un 9e Art aussi pollué par le divertissement qu’autrefois le théâtre par le boulevard.

Dans un silence religieux, ponctué par la discrète sortie d’une partie de l’assistance, Menu parla de rapport entre bande dessinée et enfance, d’autobiographie, d’Oubapo, de la confusion entre classicisme et académisme, de réinterprétation, de détournement, de fiction, de feuilleton, et surtout de fragment, toute son œuvre en étant selon lui constituée (sauf Donjons, pour lequel il s’était mis « au service de [ses] chers amis Trondheim et Sfar »). Une ou deux pages inachevées pouvant, pour lui, être plus intéressantes qu’une œuvre entière, il ajouta : « Normalement on s’occupe de ça après sa mort, moi j’ai la faiblesse de m’en occuper de mon vivant – parce que ça m’intéresse. »

Repérant à travers l’histoire de l’humanité tout ce qui était déjà de la bande dessinée, il insista sur le fait que deux cases, une séquence, suffisent selon lui pour parler de bande dessinée. Il évoqua également le cadre dans lequel il mena les travaux qui ont abouti à cette thèse, depuis les années 1980 : l’université Paris I- UFR Saint-Charles, laboratoire expérimental fondé en pleine utopie post-soixante-huitarde avec l’objectif de faire se rencontrer théorie et pratique.

Répondant à une question, en fin d’intervention, sur la façon dont il appliquait ses conceptions au sein de L’Association (où règne en ce moment un climat pour le moins tendu), il estima que L’Association était « issue de ce mélange entre théorie et pratique ».

AC

Harry Morgan, tel Paul Claudel au second pilier de Notre-Dame, se prosterne devant la Parole Sacrée
Photo : Arnaud Claes

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