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Dimitri Kennes : une question de fond...

24 janvier 2006 Commenter
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Dans le cadre de la relance de l’hebdomadaire Spirou [1], le patron des éditions Dupuis, Dimitri Kennes annonce une baisse conséquente des ventes du fond Dupuis. Un constat qui aiguillonne l’éditeur de Marcinelle.

La polémique fait rage dans les forums depuis que GFK a publié une enquête qui laisserait ressortir une stagnation des ventes de la bande dessinée. Une récente déclaration de Dimitri Kennes à notre confrère Daniel Couvreur du Soir de Bruxelles donne encore un nouvel éclairage à ces échanges : «  [La relance de Spirou] est un pari financier, dit le directeur des éditions Dupuis,mais avec une stratégie derrière. Et 2005 a été une année exceptionnelle avec des bénéfices à tous les étages. Mais il faut se méfier de l’arbre qui cache la forêt. Dupuis est l’éditeur où les ventes d’anciens albums pèsent le plus lourd. Nous avons le fond le plus important, et de ce côté-là, les ventes sont en chute libre. Nous sommes passés de 5 millions à 3,5 millions d’albums, tandis que les mangas grimpaient à 40% du marché. Je n’ai rien contre les mangas qui contribuent ainsi à la bonne santé des éditeurs de BD francophones. Mais cela pose des problèmes de visibilité. Il n’y a plus de place chez les libraires que pour les mangas et les nouveautés ».

Dans ces conditions difficiles, le journal de Spirou redevient un atout majeur pour Dupuis : une vitrine pour présenter le fond historique de l’éditeur à la jeune génération et tenter de les séduire à l’heure où « Vendre un album d’un nouveau héros à dix euros implique un euro de dépense marketing. A ce tarif-là, la dépense engagée dans le lancement de Spirou Hebdo n’est pas du tout excessive » déclare-t-il au quotidien bruxellois.

Il convient de souligner qu’une partie des "bénéfices à tous les étages" annoncés par Dupuis ont sans doute été obtenus grâce aux économies d’échelle résultant de la fusion. Plusieurs départements de Dupuis ont été jumelés avec ceux des autres maisons d’édition du groupe Média Participations. La synergie avec Dargaud / Lombard a des implications à chaque échelon du métier de l’éditeur -comme par exemple la fabrication, le stockage, la négociation avec les acheteurs des grandes surfaces- engendrant ainsi une diminution des coûts dans chacun de ces postes.

NA.

Le directeur des éditions Dupuis, Dimitri Kennes, souhaite apporter l’éclaircissement suivant, suite à l’article publié sur actuabd.com :
« Différents départements ont été déficitaires ces dernières années : l’audiovisuel, le marketing direct, les droits dérivés, les droits internationaux et le remplacement presse. Ceux-ci sont aujourd’hui bénéficiaires et contribuent largement à la bonne santé des éditions Dupuis. La restructuration opérée au sein du personnel (les licenciements) n’ont pas d’effets sur le bilan 2005, vu qu’ils ont eu lieu l’année d’avant. Il n’y a eu aucune saignée de ce côté-là. Quant à la synergie adoptée avec les autres sociétés du groupe Média-Partipations (Dargaud & Lombard), elle n’a que de faibles conséquences sur les chiffres de cette année-ci. Ce qui, on l’espère, ne sera pas le cas l’année prochaine…  »

En médaillon : Dimitri Kennes (et Spirou) - Photo (c) Dupuis

[1publié dans le Soir du 21 janvier dernier

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