Nous venons d’apprendre le décès de Jirô Taniguchi, survenu ce 11 février 2017, il avait 69 ans.
Véritable passeur entre le manga et la bande dessinée occidentale, Taniguchi avait bâti une œuvre d’une grande variété de tons et de genres : Blanco, Le Journal de mon père, Quartier Lointain, Le Sommet de Dieux, Icare, Le Promeneur et tant d’autres. Il était pourtant le premier étonné de l’engouement suscité en France par son travail.
Pour vous en donner une idée, au moment de sa venue au FIBD d’Angoulême en 2015, l’ensemble de ses titres publiés en français par les éditions Casterman s’étaient vendus à plus d’un million d’exemplaires, ceci sans compter les titres parus chez Seuil (Au temps de Botchan), Kana (Seton, Trouble is My Business, Ice age chronicle of the earth, Tokyo Killers sans oublier Icare écrit par Moebius), Futuropolis (Les Gardiens du Louvre), Rue de Sèvres (Elle s’appelait Tomoji), Panini (Kaze no shô - Le livre du vent), etc.
Taniguchi reçut d’ailleurs le prix du scénario pour Quartier lointain au FIBD d’Angoulême en 2003. Et un an plus tard, le jury du forum du cinéma, à Monaco, lui décerne le prix de la meilleure BD adaptable. Puis, il fut honoré par la médaille de chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres reçue en 2011. On se souvient d’ailleurs également de l’adaptation cinématographique de Quartier Lointain par Sam Garbarksi, incroyable transposition européenne de ce récit nippon, démontrant l’universalité des thématiques portées par Taniguchi.
Par la biais de son attachée de presse Angèle Pacary, Casterman rappelle que "Jirô Taniguchi était profondément bienveillant et doux. Si l’humanisme qui traverse toute son œuvre est familier de ses lecteurs, on connaît beaucoup moins l’homme, d’un naturel réservé et plus enclin à laisser ses récits parler à sa place. Le regard de Jirô Taniguchi s’illuminait dès lors que la conversation portait sur la bande dessinée. C’est l’un des rares sujets qui le voyait, lui d’ordinaire discret et peu prolixe, s’éveiller avec fougue et passion. Il aimait à témoigner de sa vive admiration à l’égard des auteurs occidentaux qu’il considérait comme des maîtres, et s’empressait de partager des anecdotes savoureuses sur les circonstances dans lesquelles il avait découvert leur travail. Il nourrissait également un intérêt profond pour les formes les plus récentes du neuvième art, toujours avide de voir où la bande dessinée allait, curieux de voir éclore de nouveaux talents."
Nous reviendrons bien entendu sur son exceptionnelle carrière dans les heures qui viennent. Nos pensées vont à son épouse et à ses proches.
CLD
Photos : Nicolas Anspach
De Taniguchi, sur ActuaBD :
Les Rêveries d’un gourmet solitaire
Tokyo Killers
"Ice Age Chronicle of the Earth" : Jirô Taniguchi fait de la SF à la Métal Hurlant
Elle s’appelait Tomoji
Les Contrées sauvages
Trouble is my business T1 et T2
Les Enquêtes du limier
Jirô Taniguchi, entretiens pudiques
Jirô Taniguchi, une anthologie
Enemigo
« Il faut apporter une nuance dans l’état intérieur des personnages pour susciter l’émotion » (Entretien en novembre 2010).
Les Années Douces T1
(Le Chien) Blanco
Un Ciel Radieux
Encyclopédie des animaux de la préhistoire
Garôden
Le Gourmet Solitaire
K
Mon Année T1
Le Promeneur
Quartier Lointain T2
Le Sauveteur
Seton, le naturaliste qui voyage T4 et T2
Le Sommet des Dieux T3 et T2
Au Temps de Botchan
Un Zoo en Hiver
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