On savait que Jean Graton s’autoéditait depuis quelques années. On raconte que lorsqu’il avait commencé à publier Michel Vaillant aux éditions du Lombard, son éditeur Raymond Leblanc lui avait dit : « Dans vingt ans, vous roulerez en Ferrari ». Vingt ans plus tard, le bolide était plutôt conduit par l’éditeur. C’est pourquoi l’auteur a fini par se publier lui-même. Au fil des ans, c’est son fils Philippe Graton qui a pris le volant, accompagné de dessinateurs signant sous le pseudonyme commode de « studio Graton », tous priés de dessiner dans le style du maître. Ceci n’a pas empêché de sincères amitiés de se nouer, cimentées par une passion commune pour le sport automobile.
D’où cette nouvelle collection intitulée « Essai libre » et dont la forme, signe des temps, est celle d’un roman graphique de 128 pages. Le premier titre s’intitule « La station indienne ». Il est signé Christian Papazoglakis, l’un des piliers des studios Graton, mais qui intervient ici dans un style plus personnel, plus jeté à tout dire, à mille lieues de la Ligne Claire impeccablement carrossée du Grand défi. En plus, ses pages sont peuplées d’héroïnes plutôt sexy et qui ne s’en laissent pas compter, autre différence notable avec l’univers de l’héritier des usines Vaillant. Evidemment, label oblige, les histoires parlent de bagnole et de compétition, cahier de charge obligatoire pour un album signé Graton.
DP
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