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Henri Filippini : « Battez-vous, nom d’un schtroumpf »

27 novembre 2009 15 Commentaires
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À un mois de la retraite complète, la conscience sociale d’Henri Filippini se met en marche. Les propos du futur ex-éditeur de Glénat dans DBD lui avaient valu sur ActuaBD une sévère réplique du SNAC, un syndicat d’auteurs de BD, reproduite dans nos colonnes.

La polémique s’enflamma, occasionnant un débat de près de 100 posts dans nos forums. C’est précisément dans l’un de ceux-ci que l’éditeur s’étonne de « l’importance des réactions » suscitées par ses propos et se justifie, taclant une nouvelle fois le SNAC :

«  Si je doute de l’action du syndicat c’est parce que j’ai connu le syndicat jadis conduit par Roland Garel qui avait obtenu carte de presse, congés payés, treizième mois, avantages fiscaux... », dit-il.

Cela dit, on peut s’interroger sur la question de savoir pourquoi le compagnon de route de l’ascension de Jacques Glénat attend benoîtement sa retraite pour défendre les droits des auteurs.

Il nous donne en partie la réponse : auparavant, il n’était pas, dit-il, « totalement libre ». Forcément, puisqu’il représentait fidèlement son patron.

Mais au-delà de cela, on se demande ce qui fonde cette démarche « altruiste » si tardive. Est-il bien placé pour interpeler les auteurs qui «  par leur résignation creusent leurs tombes » ? Nous n’en sommes pas trop sûrs.

DP

LE MESSAGE D’HENRI FILIPPINI

« Bonjour, Surpris par l’importance des réactions qui ont suivi mon billet d’humeur, je me permets ces quelques lignes. Avant tout, je suis retraité depuis trois ans et conseiller indépendant chez Glénat jusqu’en cette fin d’année. Ensuite, je serai totalement libre. Ceux qui me connaissent bien, particulièrement les auteurs, savent que je les ai toujours défendus. Si j’ai fait ce billet c’est que ce qui se passe aujourd’hui est grave pour l’avenir de la profession. Plus de la moitié des auteurs gagnent moins que le Smic, sans protection sociale sérieuse. Si je doute de l’action du syndicat c’est parce que j’ai connu le syndicat jadis conduit par Roland Garel qui avait obtenu carte de presse, congés payés, treizième mois, avantages fiscaux... pour les auteurs de BD. Je sais bien qu’il n’y a plus la presse mais ce n’est pas une raison pour se laisser tondre. Dans un mail sympathique à la suite de cette humeur Yann me disait sa désolation en voyant les auteurs riches se moquer de ce que peuvent connaître les plus faibles et les auteurs faibles baisser les bras. J’ai connu une époque où tout le monde se retroussait les manches et obtenait quelque chose. Aujourd’hui, chacun dans son coin laisse les éditeurs modifier les contrats... curieusement toujours en leur faveur. C’est triste... Enfin, sachez que mes propos visent autant les éditions Glénat que les autres. D’ailleurs, les éditeurs ne sont pas les seuls responsables de cette situation. Les auteurs eux aussi par leur résignation creusent leurs tombes plus sûrement que ne le feraient les éditeurs ; Battez-vous nom d’un schtroumpf ! »

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.


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