Encore un prix, me direz-vous ! A Angoulême en plus, où l’on en dénombre déjà tant que certains lecteurs peinent peut-être à séparer le bon grain de l’ivraie.
Il s’agit cette fois de récompenser "la meilleure bande dessinée non-professionnelle sous forme de fanzine ou recueil collectif de plusieurs auteurs différents". Il n’est donc pas question d’interroger l’ensemble du champ de la bande dessinée indépendante et alternative, d’ailleurs bien représentée dans la sélection officielle. Le FIBD donne en effet une définition assez restrictive de ce champ de la BD : c’est "l’édition aussi bien de petits magazines, plus communément appelés fanzines, que de revues de bandes dessinées ou de collectifs édités par et pour des fanatiques de bande dessinée".
Nous sommes donc dans le prolongement d’un prix créé dès 1982 et décerné à l’origine à des fanzines. Philippe Morin, premier lauréat et actuel responsable du prix, expliquait ainsi, en janvier 2015, la survivance de ce prix :
Aujourd’hui, on a de plus en plus de revues faites par des étudiants ou des auteurs semi-amateurs qui font des trucs très poussés, et beaucoup moins mainstream que la production que l’on retrouve dans les rayons des magasins. Et c’est ce qui nous intéresse : ces gens qui vont travailler sur les frontières de la figuration narrative, essayer de repousser les limites. Au point que parfois, on ne sait plus si on est encore dans la BD ! Nous, on part du principe que tant que des images sont utilisées pour raconter une histoire, c’est une BD. Mais on reçoit vraiment des choses étonnantes, où le fond dépend énormément de la forme, et inversement.
La principale originalité de ce prix réside sans doute dans le fait qu’il s’appuie sur un appel à candidature de dimension internationale. Si la majorité des lauréats sont français, d’autres sont suisses, belges, allemands, slovènes, lettons et même chinois.
Le gagnant de l’édition 2017 sera annoncé lors de la cérémonie de remise des prix du samedi 28 janvier. En attendant, voici la liste des 31 candidats :
FH
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.