Le club Les Amis de LE RALLIC vient de sortir en albums photocopiés trois titres western du dessinateur Etienne Le Rallic (1891-1968).
Tout d’abord : Etranges Aventures de deux Cow-Boys paru initialement dans Diabolo Journal en 1912. Il s’agit sans doute de la première bande dessinée de Le Rallic. Les textes sont sous les images, à l ‘ancienne, quand la B.D. hésitait encore entre sa narration spécifique et l’illustration de textes. Les planches se découpent en bandes régulières de 3 cases sur 4 bandes de hauteur (dont une réservée au titre et résumé une page sur deux). Deux cow-boys, Harry-Cover et Jim Nastick, partent à la recherche de leur camarade Jo Kryss enlevé par une bande de Peaux-rouges. Le dessin est assez simple, tout comme le sont les décors. Mais tout est assez solidement construit, les personnages, les chevaux, les décors : tout est bien en place et tient parfaitement debout. En ce sens, Le Rallic est déjà un bon dessinateur de style réaliste.
Si cette bande dessinée se lit plaisamment et sans difficulté particulière, le ton est parfois un peu choquant quant au peu de considération qui est donné de la vie des Indiens : Ainsi par exemple lors d’une scène où dix prisonniers sont pendus « aussitôt » et « en un instant » car ils étaient gênants. Sans doute est-ce très réaliste de l’époque, mais le ton assez désinvolte fait tout de même quelque peu froid dans le dos.
Ensuite, regroupés en deux albums, trois aventures de RUDY LE JUSTICIER parues initialement en 1954 et 1955 dans Aventures Film des éditions Artima : Rudy le Justicier, Olga, cheftaine du gang de New Mexico, et La piste tragique.
Dans la première histoire, Rudy débarque dans la ville de Browntown à la recherche de travail. Il y rencontre Mildred avec laquelle il désire se marier, mais le maire corrompu s’y oppose et le fait arrêter… Finalement, le maire et sa bande finiront derrière les barreaux et Rudy épousera la belle Mildred. Mais, fort de cette injustice qu’il a subie, et devenu riche financièrement (donc libre de ses mouvements) , il décide de se vouer au rôle de redresseur de torts.
Dans la deuxième histoire, Rudy démasque une bande de hors la loi dont la cheftaine jouait de sa ressemblance avec sa sœur jumelle pour la faire accuser à sa place. Enfin dans le troisième épisode, sur la piste que le mène à Copper-Mine Rudy découvre le cadavre d’un homme, le plus riche propriétaire de la région. Il va alors mener l’enquête pour retrouver ses assassins.
Les dessins sont ici beaucoup plus détaillés et les personnages parfaitement campés (dessins superbes des chevaux qui étaient la passion de Le Rallic). Le découpage régulier des planches en gaufrier de 6 cases par page et la présence de bulles (plus de textes sous les images…) donnent une impression assez moderne à la lecture. Si les histoires - textes de Lortac - sont classiques et morales, cela se lit pourtant avec beaucoup de plaisir pourvu que l’on apprécie les westerns…
Etienne Le Rallic, né en 1891, fut un des pionniers de la bande dessinée française. Il fut célèbre jusque dans les années 60 pour ses bandes dessinées (Il collabora notamment avec Marijac – Poncho Libertas (1945-1948), le Capitaine Flamberge (1948-1951), le Fantôme à l’Eglantine (1951-1952).) et son travail d’illustrateur.
Aujourd’hui, hélas, il semble un peu oublié des bédéphiles…
FB
Voir en ligne : Un site sur Etienne Le Rallic
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