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Le directeur artistique du FIBD, Benoît Mouchart, conteste l’accusation de certains auteurs.

31 janvier 2007 20 Commentaires
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A la suite de l’article d’ActuaBD signé Charles-Louis Detournay, « Angoulême 2007 : L’heure des comptes », les réactions n’ont pas manqué dans le forum, en particulier en ce qui concerne le manque de communication entre le Festival et les auteurs. « Un jour, peut-être, écrit le dessinateur Maëster, ils essaieront aussi d’être à l’écoute des auteurs, de les considérer autrement que comme de simples employés des éditeurs et de leur demander leur avis. ».

A la suite de quoi, nous apprenons, toujours sur le forum, que l’Association des Auteurs de BD avait adressé au moment du Festival un communiqué (totalement passé inaperçu) pour se plaindre du rendez-vous manqué entre les auteurs et les responsables de la manifestation angoumoisine. Par ailleurs, Benoit Mouchart affirme avoir rencontré le représentant de l’Association des Auteurs « quelque mois avant le festival », une rencontre entre les parties étant prévue « dans les prochaines semaines. »

Au passage, Benoit Mouchart stigmatise certains « journaux dits ‘spécialisés’ », les accusant d’avoir émis des critiques « destructrices ». Cette remarque fait écho au discours de Franck Bondoux au moment de la remise des prix et aux propos tenus lors de la conférence de presse de fin de festival.

On ne manque pas d’être surpris par la pugnacité de ces diatribes répétées alors que des questions restent encore sans réponse. Est-ce là le rôle du Festival ? Nous ajoutons cette question aux autres.

DP


LE MESSAGE DE BENOIT MOUCHART

Bonjour,

Voici une lettre que nous avons adressée à tous les auteurs invités, rédigée en début de semaine dernière. Il semble que certaines attachées de presse à qui nous avions confié ce courrier ne l’ait pas transmis et nous le regrettons. Je rappelle que Franck Bondoux, Délégué général du Festival, a par ailleurs redit pendant la Cérémonie de remise des prix que le festival était "au service de tous les professionnels, auteurs et éditeurs". Par ailleurs, j’ai rencontré Christian Mattiucci quelques mois avant le Festival, et nous avons convenu d’organiser une réunion dans les prochaines semaines : pas de procès d’intention, donc, merci... (Nous avons eu notre compte dans ce registre, avant même que le Festival n’ait ouvert ses portes. Nous réclamons maintenant, dans l’intérêt de tous, que nous puissions travailler dans la sérénité, et que si des critiques doivent être émises, elles doivent absolument rester dans un domaine constructif et non plus destructeur, comme cela a souvent été le cas, dans certaines colonnes de journaux dits "spécialisés".)

Très cordialement,

Benoît Mouchart


EXTRAIT DE LA LETTRE DU FIBD AUX AUTEURS INVITES A ANGOULEME

Chère amie auteure, cher ami auteur,

Nous sommes très heureux de vous accueillir cette année à Angoulême : c’est votre présence qui assure à notre événement toute sa légitimité auprès du public, dont font partie vos lecteurs. C’est notamment grâce à vous que le rendez-vous du Festival, proposé chaque année à Angoulême, a pu au fil du temps consolider la reconnaissance artistique, médiatique et institutionnelle, unique au monde, dont jouit la bande dessinée en France et de plus en plus, en Europe.

Le Festival d’Angoulême est naturellement au service de tous les professionnels de ce champ de l’édition : nous œuvrons chaque année pour que la bande dessinée soit considérée avec le même respect que tous les autres arts vivants. A ce titre, les expositions et les événements que nous produisons (rencontres, débats et spectacles) n’ont d’autre but que de témoigner de la formidable diversité culturelle de la bande dessinée des années 2000 en France, mais aussi sur tous les continents, au plus près de toutes les problématiques de notre temps.

Plus que jamais l’équipe du Festival s’est donnée comme objectif d’être à vos côtés et à votre écoute en privilégiant les échanges d’idées pour que le Festival d’Angoulême continue d’incarner, dans l’intérêt de tous, le rassemblement de toutes les bandes dessinées.

(...)

Dans l’attente du plaisir de vous rencontrer pendant les quatre jours de cette manifestation qui est d’abord la vôtre, nous vous souhaitons un excellent Festival !

Très cordialement,

Franck Bondoux, Delégué général Benoît Mouchart, Délégué artistique Philippe Mottet, Maire d’Angoulême


LE COMMUNIQUE POSTE SUR LE FORUM DE LA MAISON DES AUTEURS EN DATE DU 29/1/07.

Dans le cadre de notre volonté de participer d’une manière constructive au développement du Festival international de bande dessinée, et face à la difficulté que nous avons eu de rencontrer les organisateurs, nous avons envoyé le présent communiqué aux journalistes ainsi que sur le site de l’acbd (www.acbd.fr )

Nous comprenons que les organisateurs ont eu beaucoup de difficultés à
organiser l’édition 2007 du festival (changement d’équipe dirigeante au
cours de l’année, déficit de l’édition 2006, problèmes de communication avec la mairie, gestion du déménagement obligatoire des bulles du Champs de mars vers Monthauzier).

Pour autant, nous pensons que les auteurs sont des partenaires importants – de fait – du festival, au moins à égalité avec les éditeurs, et nous espérons que les organisateurs comprendront leur demande naturelle d’être au minimum tenu au courant de décisions sur l’organisation du festival qui au final les concernent directement.

FIBD 2007 : ET LES AUTEURS DANS TOUT ÇA ?

« Où a-t-on vu que les vaches du salon de l’agriculture avaient leur mot à
dire sur ledit salon ? »

Alors que s’ouvrent ces jours-ci les portes du 34e Festival International de la Bande Dessinée à Angoulême, l’Association des auteurs de bande dessinée [adaBD] monte au front !

L’adaBD est à ce jour la seule association représentative des auteurs de
bande dessinée. Elle est reconnue par les organismes et institutions nationaux partenaires des auteurs que sont les sociétés d’auteurs, les organismes sociaux (Agessa, Maison des artistes, Ircec, etc.), le Centre national de la bande dessinée et de l’image (CNBDI). Son siège social est à Angoulême et elle est donc facilement joignable par le FIBD.

Mais manifestement, le FIBD préfère se passer du partenariat des auteurs.

Aussi l’adaBD fait ici connaître ses désapprobations sur cette 34e édition.

. L’adaBD regrette très vivement d’avoir été mise devant le fait accompli
après avoir suivi les tribulations de la préparation de cette 34e édition
par seule voie de presse.

. L’adaBD déplore certaines décisions prises et aurait aimé être au moins
consultée. Son apport aux réflexions et aux décisions aurait pu être
constructif.

. L’adaBD s’inquiète des changement de lieu qui rendent très difficile les
déplacements et obligent les auteurs à rester dans l’enceinte des dédicaces.

. L’adaBD désapprouve ainsi totalement l’augmentation des tarifs d’entrée qui pénalise le public, les petits éditeurs et rend dans l’esprit du public les auteurs « redevables » de dédicaces. L’adaBD rappelle que les auteurs ne gagnent absolument rien sur les dédicaces, voire même sur les albums vendus dans l’enceinte du salon des éditeur (1).

. L’adaBD s’avoue extrêmement déçue, alors que ses représentants appuyés par le président Lewis Trondheim lui-même ont insisté pour rencontrer l’équipe dirigeante du FIBD et lui faire part de leurs inquiétudes, leurs idées et leurs demandes, voire de leurs griefs, tout au long de l’année 2006, de n’avoir obtenu qu’un seul rendez-vous fin septembre. Rendez-vous qui n’a permis qu’une prise de contact sans véritable dialogue malgré les promesses souvent renouvelées des dirigeants du FIBD (2).

. L’adaBD se demande enfin si le FIBD s’intéresse véritablement aux visiteurs, s’il a une véritable réflexion éditoriale et culturelle.

Pour conclure, l’adaBD exige que le FIBD prenne enfin en compte l’avis des auteurs, acteurs essentiels d’un festival. Sans auteur, pas de festival.

–––

association des auteurs de bande dessinée [adaBD]
www.adabd.com
contact.adabd@wanadoo.fr

–––––––––––––––––––––––––

(1) Albums qui sont trop souvent encore considérés comme exemplaires
de promotion ne donnant pas lieu à rémunération au profit des auteurs.

(2) L’équipe dirigeante se contentant de faire part de ses problèmes en
prétextant, à l’époque, qu’elle ignorait si le festival se ferait, semblant,
en cela, vouloir couper cours à toute proposition de l’adaBD.

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.


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