La BD deviendrait-elle la nouvelle langue de bois des politiques ?
Dans la rubrique « c’est la faute aux autres », le maire d’Angoulême utilise avec brio l’image des familles ennemies dans l’aventure de Lucky Luke : Les Rivaux de Painful Gulch créés par Morris & Goscinny pour expliquer la « guerre » entre le Festival International de la Bande Dessinée et la Cité de la BD.
Cité par La Charente libre du 7 février 2011, Philippe Lavaud déclare : « Bondoux et Ciment, il n’y en a pas un pour rattraper l’autre. Les querelles entre O’Haras et O’Timins, j’aime beaucoup dans les BD de Morris. Dans la réalité, c’est moins drôle. Et je peux comprendre que le contribuable ait l’impression qu’on se moque de lui. »
Pourtant, n’était-ce pas Philippe Lavaud qui déclarait à ActuaBD en décembre dernier, en utilisant déjà une image empruntée à Goscinny, qu’il n’y avait « …pas de combat des chefs » entre le Maire d’Angoulême, le Président du Conseil Général, le Préfet de la Charente, le Président de la CCI, la Présidente de la Région et le Ministre de la Culture » ?
Un discours à l’unisson avec celui du directeur artistique du FIBD, Benoit Mouchart qui, de son côté, déclarait, toujours à ActuaBD (Nov. 2010) que « …il n’y a pas de tension, ni avec Philippe Lavaud, le maire d’Angoulême, ni avec Gérard Desaphy, son adjoint à la culture, ni avec le président du conseil général de la Charente Michel Boutant, ni avec présidente du conseil régional de Poitou-Charentes Ségolène Royal. »
Or, comme on sait, il n’en est rien. L’antagonisme est à ce point vif que le contrat n’est pas signé depuis des semaines.
Se félicitant du succès du Festival, Lavaud s’assoit sur les revendications pourtant légitimes de la Cité et sur celle de son président Michel Boutant en espérant que celui-ci revienne à de meilleures dispositions : « Je peux comprendre son mouvement d’humeur mais il ne remet pas en question le fond de la convention » déclare-t-il à la Charente Libre.
Le fond, non, mais son application, oui. Sinon, pourquoi y aurait-il une négociation en cours sous l’égide de la Direction des Affaires culturelles, c’est-à-dire de l’État ?
Le contrat reste donc non signé. Mais que fait donc Lucky Luke ?
DP
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