C’est souvent en examinant des originaux sur les cimaises lors d’expositions que l’on se rend compte du travail fourni par l’artiste, voire même de la technique employée, pas forcément visible une fois l’album imprimé. Que la bête fleurisse, le récit muet de Donatien Mary, fait partie des œuvres étonnantes. D’abord par le sujet abordé, la pêche à la baleine (à l’issue de la chasse, les pêcheurs disaient que la bête "fleurissait" quand elle soufflait des jets de sang). Ensuite par la façon de le traiter, un épais volume sans parole. Enfin par la technique même de réalisation des planches, l’eau-forte. On imagine la somme de travail (et de savoir-faire) pour achever un album entier dont chaque planche est gravée en taille-douce sur une plaque métallique avec un acide. Le résultat est digne d’un graveur professionnel (pour ce diplômé des Arts décoratifs de Strasbourg), et donne au récit situé en plein XIXe siècle, le côté authentique des vieux volumes reliés.
Expo Que la bête fleurisse,
Brasserie de la Mairie,
Place de la Mairie,
jusqu’au 17 mai,
Entrée gratuite.
THL
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