À 85 ans, de sa chambre d’hôpital où il est soigné pour une leucémie, vivant sous oxygène entre deux chimiothérapies, le dessinateur Siné continue à envoyer des mails vociférants à sa famille et à ses proches. La quatrième de couverture résume tout : on voit la mort, sourire édenté, faux étincelante, approcher Siné sur son lit d’hôpital, ceinturé par les conduits de ses perfuseurs et de son alimentation en oxygène. La camarde lui dit : "- Tu viens, chéri ?" D’un doigt d’honneur, le dessinateur lui répond : "- Plutôt crever !"
Siné, chieur magnifique, continue de semer la zone. Dans ce journal d’un mourant en résistance, il égrène ses humeurs et les anecdote médicales avec une joie rageuse. Elles sont parfois entrecoupées de témoignages croquignolets, comme sa relation avec Bouteflika qui lui enverrait, encore aujourd’hui, alors qu’il dit de lui pis que pendre, du pinard et des dates au Nouvel An ! Ou encore, cette séquence où le trompe-la-mort exulte après sa victoire contre Charlie Hebdo devant les tribunaux. Philippe Val l’a appris à ses dépends : il faut se méfier d’un vieux lion qui meurt, surtout quand il y met du temps...
Dans cet opus, quelques dessins du dessinateur enragé, mais aussi de ses potes de Siné Mensuel qui viennent le soutenir avec de grandes rasades d’humour, à défaut de pinard, puisque désormais, la faculté -qui ne l’a pas toujours- le lui interdit.
DP
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