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1h25 – Par Judith Forest – La Cinquième couche

Par Morgan Di Salvia le 30 décembre 2009                      Lien  
Première œuvre autobiographique, introspective et impudique, « 1h25 » de Judith Forest brille par la finesse de son propos.

Faire de la bande dessinée quand on s’appelle Forest peut être aussi délicat que de se nommer Picasso et être peintre. Précisons donc d’emblée que Judith n’est pas la fille de Jean-Claude.
Sa première œuvre en bande dessinée (car cette jeune femme est également graphiste et photographe) parle beaucoup de rapports familiaux. Ainsi, après une quinzaine de pages, on fait la connaissance de son père. Ou plutôt, avec la relation e-épistolaire que Judith entretient avec lui. Leurs échanges de courriels vont servir de fil rouge à l’album.

C’est un dialogue de sourds. Lui, homme d’affaires trop occupé pour prendre le temps de s’arrêter. Elle, jeune provinciale inscrite aux beaux-arts, engoncée dans ses habits d’artiste en devenir.
A vrai dire, les premières pages de « 1h25 » laissaient craindre un récit assez convenu.

1h25 – Par Judith Forest – La Cinquième couche
Un extrait de "1h25"
© Judith Forest - La Cinquième couche

Cette première impression était fausse car ce premier album est d’une très grande finesse. En prenant ouvertement modèle sur le Journal de Fabrice Neaud [1], Judith Forest choisit de livrer des parts importantes de son intimité.

A l’entame de l’histoire, on subit quelque peu les agaçants comportements d’étudiants d’école d’art. Heureusement, dès les premiers chapitres, l’auteure porte un regard extrêmement lucide sur les gens qui l’entourent, et se détache de ce petit milieu nombriliste. On assiste alors à une lente maturation, tant de la jeune femme que de l’artiste. Entre le début et la fin du livre, le propos se fait plus précis, plus singulier aussi. Délicat, le dessin de Judith Forest suggère plus qu’il ne décrit, et sert à merveille le récit d’une jeune adulte à la recherche de son équilibre.

Judith Forest a décidé de se raconter avec une sincérité totale : dans ses souffrances, ses espoirs et ses addictions. La sincérité est une vertu qui n’est pas toujours synonyme d’intérêt. Mais « 1h25 » est bien plus qu’un simple livre sincère, c’est une première œuvre brillante.

(par Morgan Di Salvia)

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[1Quatre volumes parus chez Ego Comme X entre 1996 et 2002

 
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3 Messages :
  • 1h25 – Par Judith Forest – La Cinquième couche
    30 décembre 2009 10:07, par marcel

    N’en fait-on pas un peu trop à propos de ce nouveau monument de nombrillisme ?

    Pourquoi l’auteur ne fait-il pas un vrai livre de littérature ou un court métrage voir un film d’auteur en animation ?
    Pas capable ?

    Répondre à ce message

    • Répondu par albobe le 2 janvier 2010 à  20:58 :

      je ne sais pas si ce livre est un nouveau monument de nombrilisme, je ne l’ai pas encore lu. Par contre le graphisme est absolument superbe, du dessin à la mise en page. Il aurait été dommage de n’en faire qu’un livre ou un film. Plutôt trop capable, non ?

      Répondre à ce message

  • 1h25 – Par Judith Forest – La Cinquième couche
    16 décembre 2011 14:50, par Gibs

    J’ai lu ce livre, il n’a strictement aucun intérêt, le dessin est trop scolaire, pas assez abouti pour être intéressant. Comme il s’avère que c’est un canular, il tombe à l’eau puisque l’objet de la farce est médiocre, alors que dans le cas de Frantico, Trondheim a fait une œuvre assez réussie, prenante et déconnante pour attirer l’intérêt, d’où la réussite du canular Frantico.

    Répondre à ce message

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