Largo Winch II avait inauguré la saison début février, l’année continuera sur un rythme soutenu de sorties cinématographiques liées à la bande dessinée, plus de la moitié concernant des albums franco-belges.
Casting trois étoiles pour Titeuf, le film. La réalisation est assurée par Zep ; la chanson du film (composée par les frères Goldman et Zep) est interprétée par Souchon, Bénabar et Cabrel ; Johnny Halliday fait une apparition ; Jean Rochefort, Maria Pacôme, Zabou Breitman et Sam Karmann prêtent leur voix. Celle de Titeuf est assurée par Donald Reignoux (qui avait déjà fait celle des trois saisons de la série animée, diffusée sur Canal J puis France 3). A première écoute, le choix de Reignoux rappelle la fameuse anecdote du fan de Tintin qui écrit à Hergé après avoir vu les films live du petit reporter : "Tintin n’a pas la même voix que dans les albums". Quant au synopsis, il n’est pas franchement excitant et ressemble plutôt à une présentation de la série à ceux qui ne la connaitraient pas encore, mais gardons-nous de juger avant d’avoir vu le résultat final.
Avec Thor, on est potentiellement pas très loin de Shakespeare. Est-ce pour cette raison que Paramount et Marvel ont confié la réalisation à Kenneth Branagh ? Peut-être. Quoiqu’il en soit, l’idée est séduisante. Tout comme le casting qui comprend le très musculeux Chris Hemsworth dans le rôle titre, et surtout Anthony Hopkins dans celui d’Odin et Natalie Portman dans celui de Jane Foster. Stan Lee est à la production, et on pourra s’amuser à le chercher dans les figurants. Si la partie "Domaine des Dieux" fait un peu carton pâte, la partie dans le monde des humains est nettement plus convaincante. Un avant-goût avec la bande annonce d’un film dont la VF est absolument médiocre.
Dans la série des X-Men, je demande la Jeunesse. Après X-Men, X-Men 2, X-Men, l’affrontement final et X-Men origins : Wolverine, Marvel et 20th Century Fox remettent le couvert avec X-Men First class et explorent les premières années de l’école de Charles Xavier. La série qui a relancé les films de super-héros est donc toujours bankable (on attend d’ailleurs un X-Men 4 : Evolution et un X-Men origins : Wolverine 2 pour l’année prochaine). Pour cet épisode, une floppée de jeunes acteurs, et un seul vieux grognard, Kevin Bacon dans le rôle de Sebastian Shaw.
Depuis le temps qu’on l’attendait, voici enfin la sortie du film d’animation Le chat du rabbin. Le scénario tiré des tomes 1, 2 et 5 est développé par Sandrina Jardel et Joann Sfar. Là encore, la liste des doubleurs a du chien : François Morel pour le chat, Hafsia Herzi (La graine et le mulet) pour Zlabya, Maurice Bénichou pour le Rabbin, Fellag, Jean-Pierre Kalfon, Eric Elmosnino et même Marguerite Abouet. Les premiers visuels sont superbes et laissent présager un succès du tonneau de Persépolis. Le Chat du Rabbin est le premier des projets développés par Autochenille Production, la société d’Antoine Delesvaux, Joann Sfar et Clément Oubrerie. Les prochains long-métrages en préparation sont Aya de Yopougon, Isaac le Pirate et Sardine de l’espace.
Sur la vague du Petit Nicolas, voici l’adaptation cinématographique de L’élève Ducobu, un pari pour une série dont le tirage de l’édition papier tourne de 100 à 130 000 exemplaires suivant les années. Mais certainement un jackpot pour les ventes d’album si la réussite du film est à la clef. Alors qu’on aurait pu s’attendre à un dessin animé, d’autant plus que la série n’a pas connu la déclinaison en série animée pour la télévision, c’est un film live qui est proposé aux spectateurs. A la lecture du pitch (à signaler que Zidrou n’est pas crédité au scénario du film), on découvre une sorte de prequel de la série qui décrit l’arrivée de Ducobu dans son école et l’enjeu de ses tentatives répétées de copiage sur Léonie. Un effort a mettre au crédit des scénaristes. Pour ceux qui l’auraient raté à Angoulême, Elie Semoun joue le professeur Latouche. Les parents de Ducobu sont interprétés par Bruno Podalydes (frère de Denis et grand fan d’Hergé) et Helena Noguerra. Et dans le rôle de Ducobu, on retrouve Vincent Claude, qui jouait Alceste dans Le petit Nicolas, tiens tiens.
Pour les néophytes de l’univers DC Comics, qu’est-ce qu’un green lantern ? C’est un personnage qui détient un anneau vert dont le pouvoir est de créer n’importe quoi par la pensée, pourvu que son propriétaire possède la force psychique suffisante. Les green lantern sont nombreux et forment une confrérie qui maintient l’ordre intergalactique, rien que ça. Le film repose sur le personnage de Hal Jordan, créé en 1959, un pilote d’essai qui reçoit l’anneau d’un extraterrestre mourant. Avec ce film, Warner Bros. commence à explorer des héros bien moins mondialement connus que Spiderman ou Batman. Si le film trouvera peut-être son public aux Etats-Unis, pas sûr que ça fonctionne très bien en Europe. D’autant moins que ni le casting (Ryan Reynolds, vu dans Buried, La proposition, X-Men Wolverine, Tim Robbins dans un second rôle) ni le nom du réalisateur (Martin Campbell, Hors de contrôle, Casino Royal, La légende de Zorro) ne risquent de faire venir les foules en masse. Ce n’est pas grave, Warne Bros. a déjà décidé que Green lantern serait une trilogie.
Qu’est-ce qu’on schtroumpfe ici ? lit-on sur l’affiche. C’est peut-être la question que se poseront les spectateurs dans les salles de cinéma. Doit-on comprendre cet épisode des Schtroumpfs à New York comme une audace artistique ou comme un coup marketing ? Sony Pictures a fait le pari de produire ce film made in USA dont le réalisateur et les acteurs sont américains. L’ambition ira-t-elle au delà d’un vague film de l’été à qui on demandera juste d’être rentable ? Le choix de Raja Gosnell à la réalisation (dont la filmographie se compose de Big Mamma 1, ScooBy-Doo 1 et 2, et du Chihuahua de Beverly Hills) est une première réponse à la question. Le pitch du scénario, fin comme du papier à cigarette, en est une seconde : chassés de leur village par Gargamel, les Schtroumpfs débarquent dans notre monde, au beau milieu de Central Park. A la vue de la bande annonce, on pourra être amusé de voir les Schtroumpfs en 3D. On sera certainement particulièrement schtroumpfés par l’histoire.
Tiens, ça faisait longtemps qu’on avait pas eu une histoire avec des nazis. Avec Captain America, nous voila plongés dans les combats de la Seconde Guerre mondiale. Un jeune homme trop malingre est réformé par l’armée, mais comme il désire vraiment se battre pour son pays, il accepte la proposition d’un général et participe à une expérience pour devenir un super combattant. Captain America est né. Son adversaire pour ce film ? Un certain Crâne rouge, ancien nazi qui dispose du Cube cosmique, un artéfact qui peut matérialiser tout ce qu’il imagine (non, rien à voir avec Green lantern). Le casting est bétonné : un méchant joué par Hugo Weaving (Matrix, Le seigneur des anneaux), un général interprété par Tommy Lee Jones, un film réalisé par Joe Johnson (Jurassic Park III, Jumanji, Les aventures de Rocketeer, Chéri j’ai rétréci les gosses), Samuel L. Jackson dans un rôle secondaire et Stan Lee en figurant. Il ne devrait donc pas y avoir énormément de surprises. Captain America sera efficace, avec son petit côté vintage.
Et voila donc les aventures de Tintin réalisées par Spielberg. Forcément excitant puisqu’un réalisateur de cette trempe a porté son dévolu sur le petit reporter, mais doublement casse-gueule. Aux Etats-Unis d’abord, car l’ami Steven va devoir convaincre ses compatriotes avec un héros qui n’est ni dans le catalogue Marvel ni dans celui de DC Comics. En Europe francophone ensuite, car il s’attaque à un monument culturel. Que sait-on pour l’instant de ce projet ? Que le titre est Le secret de la Licorne mais qu’il s’inspire aussi du Crabe aux pinces d’or (flashback sur la rencontre avec le capitaine). Qu’il est entièrement réalisé en image de synthèse et en motion-capture. Que Jamie Bell (Billy Elliot) prêtera ses mouvements à Tintin, Andy Serkis (Gollum dans Le seigneur des anneaux) au Capitaine Haddock, Daniel Craig (James Bond) à Rackham le Rouge, Gad Elmaleh à Omar Ben Salaad. Qu’il y aura une suite réalisée par Peter Jackson et un troisième volet avec Spielberg et Jackson à la baguette. Pour l’instant, seulement quelques images à se mettre sous la dent.
Le même jour que le Tintin sortira donc Poulet aux prunes, qui essaiera de faire aussi bien que Persepolis. Cette fois, pas de dessin animé mais un film live. Pour l’instant, peu d’informations à son sujet. Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud sont toujours aux manettes. Le film est une adaptation de l’album du même nom (meilleur album à Angoulême en 2005). L’histoire de ce violoniste iranien qui perd le goût de vivre et décide de s’allonger pour attendre la mort. Le casting est impressionnant : Mathieu Amalric, Jamel Debbouze, Edouard Baer, Chiara Mastroianni, Isabella Rossellini, Eric Caravaca, Maria de Medeiros. Les références affichées par Paronnaud pour ce film vont vers le "old school", Hitchcock, Murnau, réalisé en cinémascope, avec des passages en technicolor. On attend impatiemment les premières images.
(par Thierry Lemaire)
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En médaillon : (C) Moulinsart / Sony Pictures Releasing France
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