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41e FIBD, retour à l’orthodoxie

Par Thierry Lemaire le 10 janvier 2014                      Lien  
« {Après une année ludique} », selon les propres termes de Franck Bondoux, le Festival d’Angoulême retrouve son cœur de cible, la bande dessinée adulte, et un « {regard sur le monde} » incarné par le président Willem et les expositions proposées.

La page Astérix et Disney, les expositions phares de l’année dernière, est tournée. Sous la présidence de Willem, qui n’a fait qu’une courte apparition le 27 novembre dernier lors de la présentation à la presse et aux éditeurs de la prochaine édition, le FIBD revient donc à la bande dessinée "sérieuses". Accueilli dans les murs de l’Institut du Monde Arabe et de son directeur Jack Lang, grand promoteur de la bande dessinée pendant sa vie politique, le Festival a présenté le menu des réjouissances pour l’édition 2014. Si Franck Bondoux ouvre l’édito du dossier de presse en posant la question « que va-t-il se passer dans le monde du 9e Art ces dix prochaines années ? », en ce qui concerne le programme des expositions, l’accent est plutôt donné sur le patrimoine et les rétrospectives.

41e FIBD, retour à l'orthodoxie
Nicolas Finet et Jean-Pierre Verney, les deux co-commissaires présentent l’exposition Tardi

L’exposition phare de l’année prochaine est ainsi consacrée à Jacques Tardi et son travail sur la Grande Guerre. Commémorations obligent, le grand spécialiste de la période en bande dessinée est à l’honneur. Depuis près de 40 ans, la Première Guerre mondiale hante le travail de Tardi, avec des titres majeurs comme C’était le guerre des tranchées et Putain de guerre !, qui constitueront d’ailleurs la base de l’exposition, la troisième partie étant focalisée sur les travaux de l’artiste (affiches et illustrations) non publiés. C’est Jean-Pierre Verney, coscénariste de Putain de guerre ! et dont la collection forme l’essentiel des objets exposés au Musée de la Grande Guerre à Meaux, qui joue le rôle de conseiller scientifique, et même de représentant de son ami Jacques, qui ne sera pas présent à Angoulême.

Willem à la barre

Comme à chaque édition, le Grand Prix de l’année aura droit à une exposition rétrospective. Avec « Willem, ça c’est de la bande dessinée ! », 150 originaux présenteront donc plus de 40 ans de carrière de l’artiste néerlandais. Cela permettra à beaucoup de se rendre compte de la variété de son travail, qui ne se cantonne pas au dessin de presse. Parallèlement, un atelier de dessinateurs eux aussi néerlandais concevra pendant le Festival des affiches qui seront placardées dans la ville tout au long du week-end. Sous la direction de Joost Swaarte, l’initiative promet des lectures réjouissantes. Sous les BD, la plage !

Pour ses 50 ans, la jeune Mafalda, aura droit elle aussi à une exposition rétrospective. Très appréciée des lecteurs francophones, la fillette est une star absolue dans l’espace latino-américain et hispanique. Il faut dire que pendant la période de publication de ses strips (1964-73), elle a représenté une opposition pleine de finesse, de profondeur et d’impact sur la population argentine face au régime militaire en place. L’anniversaire sera d’autant plus émouvant que Quino, 81 ans, sera présent à Angoulême pour l’occasion. Un rendez-vous à ne manquer sous aucun prétexte.

Avec Gus Bofa (1883-1968), le Festival va piocher un peu plus loin dans le patrimoine, tout en restant dans les classiques. En intitulant l’exposition « Gus Bofa, l’adieu aux armes », le commissaire Emmanuel Pollaud-Dulian (auteur de l’impressionnant Gus Bofa : L’enchanteur désenchanté, publié chez Cornélius le mois dernier) met l’accent sur le rapport du dessinateur avec la guerre et l’armée. Gustave Blanchot, mobilisé pendant la Première Guerre mondiale, sera comme tous ses compagnons d’infortune fortement marqué par cette expérience et l’exprimera avec génie sous des formes variées (dessins de presse, livres illustrés, eaux-fortes, phototypies, etc) qui seront exposées à Angoulême grâce aux archives familiales des descendants de l’artiste.

Finalement, on s’aperçoit que la parenthèse ludique n’est peut-être pas aussi refermée qu’annoncée, puisque trois expositions sont clairement orientées vers un public jeunesse. Celle des Légendaires (plus grosse vente des Editions Delcourt avec Walking Dead), devrait attirer en masse les foules adolescentes. Que l’on ne s’y trompe pas, le succès de la série dessinée par Patrick Sobral atteint des niveaux que peu de séries ont tutoyé ces dernières années dans l’univers jeunesse. Au rayon des classiques, on trouvera le Journal de Mickey, qui fêtera l’année prochaine ses 80 ans d’existence. Avec un tirage toujours fringant, le journal fait partie des derniers monuments de la presse jeunesse. On attend avec impatience de voir ce que le commissaire Jean-Paul Jennequin a concocté pour lui rendre hommage. Enfin, dans un Musée d’Angoulême réinvesti, l’exposition "Ernest & Rebecca" reviendra sur les aventures de cette petite fille accompagnée de son ami le virus vert, réalisées par Guillaume Bianco et Antonello Dalena.

Ezilda Tribot présente l’exposition sur les Légendaires

Pour être complet, n’oublions pas deux expositions à la tonalité plus grave, sur les violences faites aux femmes. "En chemin, elle rencontre..." présentera les trois tomes du recueil du même nom publiés chez Des ronds dans l’O, qui abordent les violences, le droit des femmes et l’égalité femme-homme. L’exposition "Fleurs qui ne se fanent pas" prendra place dans les caves du théâtre d’Angoulême, et montrera des œuvres de dessinateurs sud-coréens sur l’épineux sujet des "femmes de réconfort" pour les soldats japonais pendant la Seconde Guerre mondiale.
Pour clore le chapitre des expositions, évoquons "Misma" au musée du papier, sur les dix ans de cette petite maison d’édition, ainsi que "Du Transperceneige à Snowpiercer", sur les dessins de Jean-Marc Rochette en écho au film de Bong Joon-Ho.

Citons enfin les concerts de dessins, dont celui de Barbara Carlotti illustré par Christophe Blain, et le concert Melvile, avec les dessins de Romain Renard illustrés musicalement par… Romain Renard lui-même et son groupe. Plus une multitude de Rencontres internationales, mais nous aurons l’occasion d’y revenir avant la fin janvier.

Partenariats obligent, la présentation du Festival a été beaucoup occupée par les représentants de Cultura, de la SNCF, de kisskissbankbank et de la Caisse d’Epargne. On aurait pourtant aimé avoir une sorte de présentation officielle du nouveau trio placé à la direction artistique du Festival au printemps dernier. Ou du moins leurs commentaires sur leur vision de la manifestation pour les années qui viennent. Ce ne fut pas le cas. Nicolas Finet et Ezilda Tribot sont montés sur scène pour présenter quelques expositions, alors que Stéphane Beaujean est resté dans le public. On aurait apprécié également, et pourquoi pas ?, un clin d’œil à Benoît Mouchart, qui est resté dix ans directeur artistique du FIBD avant de poser ses valises chez Casterman. En ce qui concerne la prochaine édition, il n’aurait pas été inutile de préciser pourquoi Akira Toriyama, Prix du quarantenaire en janvier dernier, ne sera pas présent à Angoulême. Et pourquoi aucune exposition ne lui sera consacrée (en attendant 2015 ?), faute d’accord avec lui-même et ses éditeurs. Dans le même ordre d’idée, après les couacs du nouveau mode de scrutin l’année dernière, il aurait été pertinent de faire le point sur la question de l’élection du Grand Prix de la ville d’Angoulême (ce qu’a fait le Festival hier).

Jean-Louis Gauthey sur scène

Et pour conclure, impossible de ne pas parler de l’intervention soudaine de Jean-Louis Gauthey, fondateur des éditions Cornélius. Perturbant le déroulement de la présentation, il monta sur scène pour se livrer à un véritable exercice de stand up, avec un réel bagou. Mais, alors que les auteurs de ce genre « d’incidents » s’opposent à la manifestation qu’ils troublent ou profitent de l’instant pour afficher des revendications, Jean-Louis Gauthey prit la parole pour se faire l’avocat de 9e Art +. Réagissant à la publication le matin même d’un article de la Charente Libre, il fustigea ceux qui montaient en épingle les problèmes de budget ou les querelles de personne. Brandissant la menace d’une disparition du Festival si l’on continuait ainsi à soulever des questions qui fâchent, il déclara que l’événement était un bien commun qu’il fallait, en quelque sorte, chérir. Il conclut en proclamant avec ferveur qu’il fallait pour le Festival, certes de l’argent, du bon esprit et le sens des responsabilités, mais surtout de l’amour. Cette sortie, cohérente avec le fait que les éditions Cornélius sont soutenues depuis des années par le Festival, laissa le public pour le moins perplexe. Franck Bondoux reprit alors la parole en remerciant cet appui confraternel, regrettant qu’on voulut détruire quelque chose qui fonctionnait. Voulant peut-être dire par là, problématique récurrente entre le directeur de 9e Art + et certains médias, que l’organisation du Festival d’Angoulême devait nécessairement être exempt de critiques.

Avant de donner la liste des 62 livres en compétition pour 2014, terminons par une information que le grand public n’a pas forcément en tête à l’heure de la remise des Prix : la composition du Grand Jury qui attribuera les fauves des différentes sélections. En qualité de Grand Prix, Willem est le président de ce jury, et sera accompagné de Jean-Pierre Fuéri (Journaliste à Casemate), Samuel Le Bihan (Acteur), Jean-Claude Loiseau (Journaliste à Télérama), Lisa Mandel (Auteure), Catherine Meurisse (Auteure) et Denis Robert (Journaliste et auteur).

Sélection officielle

Ainsi se tut ZarathoustraNicolas Wild (La Boîte à Bulles / Arte éditions)

Annie Sullivan & Helen KellerJoseph Lambert (çà et là / Cambourakis)

L’Attaque des titans #1 – Hajime Isayama (Pika)

C’est toi ma maman ?Alison Bechdel (Denoël Graphic)

Carnet du Pérou – Sur la route de CuzcoFabcaro (Six Pieds sous terre)

Cesare #1 – Fuyumi Soryo (Ki-oon)

Charly 9Richard Guérineau et Jean Teulé (Delcourt)

Le Chien qui loucheEtienne Davodeau (Futuropolis)

Come PrimaAlfred (Delcourt)

DeadlineChristian Rossi et Laurent-Frédéric Bollée (Glénat)

L’ÉtrangerJacques Ferrandez (Gallimard)

Fenêtres sur rue – Matinées / SoiréesPascal Rabaté (Soleil)

Fuzz and Pluck #2 – SplitsvilleTed Stearn (Cornélius)

GogglesTetsuya Toyoda (Ki-oon)

GoliathTom Gauld (L’Association)

Les Guerres silencieusesJaime Martin (Dupuis)

Hawkeye #1 – Ma vie est une armeDavid Aja, Javier Pulido et Matt Fraction (Panini)

In God We TrustWinshluss (Les Requins Marteaux)

Jonathan #16 – Celle qui futCosey (Le Lombard)

Kililana Song #2 – Benjamin Flao (Futuropolis)

Lastman #1 – Bastien Vivès, Balak et Michaël Sanlaville (Casterman)

Le Livre de LéviathanPeter Blegvad (L’Apocalypse)

Macanudo #4 – Liniers (La Pastèque)

Mauvais genreChloé Cruchaudet (Delcourt)

Mon ami DahmerDerf Backderf (çà et là)

Opus #1 – Satoshi Kon (Imho)

Paco les mains rouges #1 – Éric Sagot et Fabien Vehlmann (Dargaud)

Un petit détour et autres racontars #3 – Hervé Tanquerelle et Gwen de Bonneval (Sarbacane)

La PropriétéRutu Modan (Actes Sud BD)

Le Roi des mouches #3 – Sourire suivantMezzo et Pirus (Glénat)

Saga #1 – Fiona Staples et Brian K. Vaughan (Urban Comics)

Les Temps mauvais – Madrid 1936-1939Carlos Giménez (Fluide Glacial)

La Tendresse des pierresMarion Fayolle (Magnani)

VaporMax (L’Apocalypse)

Les Voleurs de Carthage #1 – Le Serment du TophetHervé Tanquerelle et Appollo (Dargaud)

Jeunesse

Agito Cosmos #2 – Pro HumanitaeFabien Mense et Olivier Milhaud (Glénat)

Battling Boy #1 – Paul Pope (Dargaud)

Carnets de Cerise #2 – Le Livre d’HectorJoris Chamblain et Aurélie Neyret (Soleil)

Détective RollmopsOlivier Philipponeau et Renaud Farace (The Hoochie Coochie)

Jane, le Renard et moiIsabelle Arsenault et Fanny Britt (La Pastèque)

Kairos #1 – Ulysse Malassagne (Ankama)

Klaw #1 – EveilJoël Jurion et Antoine Ozanam (Le Lombard)

Louca #1 – Coup d’envoi - Bruno Decquier (Dupuis)

Le Monde de Milo #1 – Christophe Ferreira et Richard Marazano (Dargaud)

Space Brothers #1 – Chûya Koyama (Pika)

Walhalla #1 – Terre d’écueilsMarc Lechuga et Nicolas Pothier (Glénat/Treize Étrange)

Zita, la Fille de l’espace #1 – Ben Hatke (Rue de Sèvres)

Patrimoine

Amy et JordanMark Beyer (Cambourakis)

Cowboy HenkHerr Seele et Kamagurka (Fremok)

Fritz the CatRobert Crumb (Cornélius)

Frontline Combat volume 2 – Collectif – Harvey Kurtzman (Akileos)

Jack Kirby AnthologieJack Kirby (Urban Comics)

MelodySylvie Rancourt (Ego comme X)

Nancy – 1943-1945Ernie Bushmiller (Actes Sud / L’An 2)

Poissons en Eaux troublesSusumu Katsumata (Le Lézard noir)

Spirou par Y. ChalandYves Chaland (Dupuis)

Les Trois RoyaumesLuo Guanzhong (Fei)

Polar

Heartbreak ValleySimon Roussin (Editions 2024)

Lartigues et PrévertBenjamin Adam (La Pastèque)

Ma RévérenceRodguenWilfrid Lupano (Delcourt)

Scalped #8 – Le Prix du salutR.M. Guéra et Jason Aaron (Urban Comics)

Tyler CrossBrüno et Fabien Nury (Dargaud)

(par Thierry Lemaire)

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22 Messages :
  • 41e FIBD, retour à l’orthodoxie
    19 décembre 2013 15:17

    L’anniversaire sera d’autant plus émouvant que Quino, 81 ans, sera présent à Angoulême pour l’occasion.

    Ce sont les auteurs de PicoBogue qui vont serrer les fesses !

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  • 41e FIBD, retour à l’orthodoxie
    20 décembre 2013 13:13, par Oncle Francois

    Amusant, cet article de la Charente qui précise :" On croirait un prof menaçant deux élèves refusant de travailler ensemble. La semaine dernière, Michel Boutant, le président du Département, a sommé Franck Bondoux, directeur de 9eArt+, et Gilles Ciment, directeur de la Cité de la BD, de travailler ensemble à la réalisation d’une expo pendant le festival. Sinon, ni l’un, ni l’autre n’auront de subvention, les 120.000 € promis.". Un comprtement de sales gamins qu’il convient de sanctionner.

    Comme si les caisses de l’Etat n’étaient pas assez vides, il faut en plus que deux responsables refusent de travailler main dans la main, pour des questions d’ego mal placés et de susceptibilités. Avez vous entendu de l’austérité, Messieurs ?

    Je ne me pose pas la question pour monsieur Gauthey sur la scène qui remporte chaque année une distinction, en dépit d’un catalogue peu étoffé.

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    • Répondu par Kev El Diablo le 20 décembre 2013 à  15:08 :

      en dépit d’un catalogue peu étoffé

      Peu étoffé, mais que de la qualité, dans la forme comme dans le fond, normal qu’il soit récompensé.

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      • Répondu par KP le 21 décembre 2013 à  16:59 :

        Un catalogue composé en grande partie de rééditions... toujours facile de venir se la jouer "indé" quand on a une prise de risque qui avoisine le néant...

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        • Répondu le 21 décembre 2013 à  18:52 :

          Voilà un commentaire aigri et plein de jalousie.

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          • Répondu par mortikusp le 28 janvier 2014 à  18:20 :

            Il est amusant de voir que la prise de risque avoisine le néant quand il s’agit d’aligner des clichés et des préjugés à l’emporte-pièce.
            C’est malheureusement logique, le travail remarquable d’édition de jeunes auteurs de Cornélius (je vous renvoie à leur catalogue ou à votre libraire de qualité le plus proche) passe complétement inaperçu (tout autant à Angoulême que dans les médias d’ailleurs). On en est toujours à Cornélius, éditeur de Crumb et de Mizuki.
            Triste et décourageant pour l’éditeur j’imagine.

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  • 41e FIBD, retour à l’orthodoxie
    20 décembre 2013 18:43

    La page Astérix et Disney, les expositions phares de l’année dernière, est tournée.

    Ah bon ? Donc l’expo pour les 80 ans du Journal de Mickey, ça compte pour du beurre ?

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  • 41e FIBD, retour à l’orthodoxie
    21 décembre 2013 17:37, par KP

    Alors que je me désole en lisant les noms qui compose le jury de cette édition (un obscur rédacteur de journal télé, deux chroniqueurs de magazines BD que personne ne lit, un écrivaillon dont le seul mérite et d’avoir mouché Philippe Val et Edwy Plenel mais dont le rapport avec la BD m’échappe, etc...)je tombe sur ce bout de phrase qui me gonfle plus particulièrement : "...Lisa Mandel (Auteure), Catherine Meurisse (Auteure)". Bonjour la langue de bois, bonjour la faute de français !
    Alors pour ta gouverne ami Thierry, sache que l’on n’écrit pas "auteure" mais "auteur". On n’est pas au Canada, calice !
    Ce n’est pas parce qu’en face, de l’autre coté de l’atlantique, ils font des complexes orthographiques qu’il faut faire pareil !

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    • Répondu par Thierry Lemaire le 21 décembre 2013 à  19:24 :

      Bonjour ami KP (si je comprends bien ces initiales),
      sache (pour ta gouverne ?) que si l’Académie française est contre (tout contre ?), le Larousse accepte le féminin "auteure". Aux vieilles barbes du quai de Conti, je préfère notre bon vieux dictionnaire. Et de toutes façons, auteure, moi ça me plaît bien, même si (parce que ?) ça en gonfle d’autres. ;)
      Quant à tes critiques sur la composition du jury, je te trouve (comme souvent ?) un peu excessif. Jean-Claude Loiseau est une de nos meilleures plumes (ben oui) et Denis Robert a quand même scénarisé un très bonne série autobiographique en 4 volumes et 2 autres bandes dessinées. En revanche, je suis surpris que tu n’aies pas tiqué sur la présence de Samuel Le Bihan, qui me paraît 100 fois moins légitime que tous les autres. Mais je trouve que le regard d’un néophyte n’est pas forcément à évacuer d’un revers de manche.

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      • Répondu par KP le 21 décembre 2013 à  21:17 :

        Le Larousse accepte tout est n’importe quoi, ce n’est pas le problème... J’estime (à l’instar des vieux croutons de l’académie) que ce néologisme pue la langue de bois. Si on suit ta logique on appellera bientôt les sages-femmes de sexe masculin, "les sages-hommes"... Je pouffe.
        ...

        Jean-Claude Loiseau écrit dans (ou , "pour") Télérama, un vulgaire magazine télé qui flatule plus haut que ses pages. Un journal qui préférerait déposer le bilan plutôt que de parler de BD populaire (Thorgal, Valérian, Seuls, etc.)... rien que pour ça il mérite la bastonnade,le pal et le pilori... en même temps !
        ...

        Quant à Denis Robert, je compte à son actif une série abandonnée, une autre totalement insignifiante et une troisième qui a été réécrite par Lindingre (et dont l’intérêt m’échappe... mais bon).

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        • Répondu par max le 22 décembre 2013 à  10:32 :

          Cher KP d’épée, vous avez entièrement raison.

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      • Répondu par Michel Dartay le 21 décembre 2013 à  21:25 :

        Bonsoir Thierry !
        Merci pour le compte-rendu étoffé de cette présentation, ainsi que pour les infos sur la composition de ce jury inattendu. Ceci dit, pourrais tu préciser qui a établi cette fameuse liste ?

        Amitiés

        Michel

        Répondre à ce message

    • Répondu le 21 décembre 2013 à  20:59 :

      Le féminin de auteur est autrice, pas auteure, ou alors il faut dire une acteure, une instituteure etc...

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      • Répondu par Sergio Salma le 22 décembre 2013 à  01:57 :

        Dire auteur pour une femme c’est vraiment très con. On s’en fout que ces vieux cons ne l’acceptent pas encore. Si on tenait compte de ce que ces vieilles choses pensent de la vie... Si cette assemblée de morts-vivants le dit c’est que c’est la Vérité ?! Ça va pas non ?! Je suis content d’être venu voir les commentaires d’Actua BD aujourd’hui tiens. On dit une auteure. Et puis c’est tout.

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        • Répondu par Rody le 22 décembre 2013 à  16:57 :

          Et vous dîtes aussi une acteure, une professeure,une instituteure, une dessinateure ?

          Répondre à ce message

          • Répondu le 22 décembre 2013 à  17:18 :

            Ce débat devient aussi désolant que la liste des noms qui compose le jury du FIBD !

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            • Répondu le 22 décembre 2013 à  19:47 :

              Si on veut féminiser les noms de métiers, faisons-le dans les rêgles de la grammaire française, pas en rajoutant un stupide E qui ne veut rien dire, qui ne s’entend pas à l’oral et donne juste l’impression que celui qui parle ou écrit est un analphabète.

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              • Répondu par Sergio Salma le 23 décembre 2013 à  17:09 :

                Non. Pas forcément.

                La langue française est bourrée d’exceptions. Quant à votre "on n’entend pas le e " il y a des dizaines d’autres cas ( les suffixes en el, elle par exemple). De plus , suivant votre idée, il n’y aurait eu aucune adaptation de mots importés s’il avait fallu " écrire et parler dans les règles de l’Art de la langue française". Il y a une belle et scandaleuse quantité de termes qui n’ont tout simplement pas trouvé de féminin pendant très longtemps ; jusqu’au moment où les vieux croûtons de l’académie ou autres instances uniquement composées représentées vieux messieurs coincés ont enfin lâché du lest. Que ce soit pour le féminin ( docteur n’avait pas d’équivalent simplement parce qu’au moment de la naissance du mot il était inconcevable qu’une femme le devienne !) ou pour toute utilisation de substantifs considérés comme impurs pendant des dizaines d’années et qui sont maintenant dans le langage commun.

                Autrice n’a jamais été prononcé. Alors que George(!) Sand est connue depuis 150 ans. Auteuse me semble un peu bizarre mais pourquoi pas. Auteuresse est un peu alambiqué. Je vote pour auteure même si votre raisonnement se tient en partie bien sûr.

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                • Répondu le 23 décembre 2013 à  20:36 :

                  La langue française est bourrée d’exceptions.

                  C’est pas une raison pour en rajouter un couche, surtout si c’est pas beau à l’oreille.

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                  • Répondu par Miro le 27 janvier 2014 à  16:24 :

                    moi, quand je rencontre mon avocate, je lui dit : "bonjour maitresse !" :-)

                    Répondre à ce message

    • Répondu par Brico le 23 décembre 2013 à  02:46 :

      En tout cas je me réjouis qu’il y ait dans ce jury plusieurs dessinateuses et un monsieur qui fait de la pub pour du parfum.

      Répondre à ce message

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