Lancée en 2013, cette manifestation s’inspirait d’une manifestation anglo-saxonne, le Free Comic Book Day. L’idée était aussi de s’inspirer de la Fête du cinéma qui existe depuis 1985. Au début, huit éditeurs s’étaient rassemblés pour offrir 100.000 BD au travers de 800 librairies. Objectif ? Faire venir le plus possible de monde en librairie en 48 heures.
La chose a évolué. Exit la gratuité, bienvenue le prix symbolique d’un euro. Ce sont maintenant 13 éditeurs qui sont en lice avec, pour la première fois, des mangas avec les labels Kaze et Kana. "Cela n’a pas été facile de convaincre les Japonais, nous dit Moïse Kissous, le président de Steinkis Groupe (Jungle et Steinkis) qui pilote cette opération. Mais on a constaté que deux Français sur trois allaient au cinéma, tandis qu’un Français sur deux seulement lit des bandes dessinées. Il fallait faire quelque chose."
L’éditeur convient qu’un genre de BD est manquant dans le panel : le roman graphique. Une réflexion est menée pour l’intégrer. "Il faut que l’on recrute les lecteurs de demain, affirme Kissous, que cet événement devienne l’autre temps fort de la BD après la période des fêtes et Angoulême."
L’opération marche-t-elle ? Interrogé, Moïse Kissous n’en sait rien : "Le chiffre d’affaire a progressé en 2015, mais on ne peut pas dire si cette opération en est la cause. C’est du long terme." Les libraires de BD présents lors de la présentation de presse le confirment cependant : "Cela a fait venir dans nos librairies des gens qui n’y venaient pas. Oui, nous sommes gagnants."
L’affiche se veut grand public : Lucky Luke succède à Spirou, le héros mis en avant l’année dernière. "On mise sur la notoriété", dit Kissous. Cette année, 230.000 albums à un euro seront proposés dans 1300 points de vente qui incluent le réseau Canal BD mais aussi des grandes enseignes : FNAC, Cultura, Centres Leclerc, Gibert... L’offre numérique n’est pas oubliée : la plateforme Iznéo est dans la boucle.
Les 1€ serviront à financer une action dans les écoles : 65.000 exemplaires seront offerts gracieusement aux écoles, collèges, lycées et bibliothèques. Les 48hBD deviennent même partenaires de l’ONG "Bibliothèques sans frontières" dans le cadre d’une action organisée à Calais du 24 au 27 mars 2016. Un responsable de l’association nous apprend que les migrants de ces camps de réfugiés restent jusqu’à 17 ans dans ce genre d’équipement, "sans accès à la culture".
L’idée est de monter aussi avec les auteurs des dédicaces de proximité. Ils dédicaceront dans les librairies de leur quartier mais animeront aussi, et ceci pour la première fois, des actions culturelles qui seront financées avec le soutien d’institutionnels comme le CFC, l’ADAGP ou la SOFIA.
Deux parrains cette année : Florence Cestac et Davy Mourier. Une femme et un homme. On a vérifié, dans le quota des 13 albums diffusés, les auteures sont bien représentées. Une leçon a été tirée !
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.
Participez à la discussion