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5e Pulp Festival à la Ferme du buisson, le festival qui fait sortir le dessin de ses cases

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 3 avril 2018                      Lien  
Créé en 2014, Pulp Festival se veut un lieu de croisement de toutes les disciplines artistiques avec la bande dessinée. Par quelles voies ? « En adaptant pour la scène des romans graphiques, en abordant de nouveaux territoires narratifs à travers des expositions immersives. » Avec en exergue un précurseur du genre : Philippe Druillet.

La Ferme du Buisson, c’est avant tout une scène nationale de théâtre et de spectacle «  rompue aux croisements entre les disciplines artistiques » dit son directeur Vincent Eches.

Les spectacles tiennent donc une place royale avec la création de Trois Ombres de Cyril Pedrosa (Ed. Delcourt) adapté par Loo Hui Phang (par ailleurs grande ordinatrice de cette manifestation) dans une version scénique de Mikaël Serre où se mêlent dessin sur scène, musique, vidéo et théâtre.

5e Pulp Festival à la Ferme du buisson, le festival qui fait sortir le dessin de ses cases

On y retrouve aussi Zaï Zaï Zaï Zaï adapté par Paul Sandoz et Paul Moulin d’après Fabcaro et mis en scène par ce dernier pour le Théâtre de Rungis en novembre 2017, de même qu’une version de Macbeth en théâtre de marionnettes filmées, une « bande dessinée en mouvement » et un « Dessinathlon » : « la plus grande compétition mixte de dessin et de danse jamais organisée, mêlant dessinateurs pro et public, avec comme mot d’ordre : dessinons, dansons, buvons ! », imaginé par Loïc Sécheresse avec, au dessin, Glen Chapron, Thomas Gochi, Tangui Jossic, Annaïg Plassard, Loïc Sécheresse, Olivier Texier et Sébastien Vassant.

Des spectacles mais aussi des expositions… spectaculaires !

À commencer par une magnifique rétrospective Philippe Druillet, La Nuit transfigurée, sa première grande rétrospective en région parisienne conduite par le fonds Édouard et Hélène Leclerc qui réunit, grâce notamment aux pièces de nombreux collectionneurs planches originales, peintures ou sculptures de celui qui par son style « hurlant », ses héros dantesques et ses univers fantastiques a été de ceux qui ont le plus marqué le tournant des années 1970, en France et dans le monde. Son attachement à la bande dessinée a fortement contribué à la faire entrer dans le monde de l’art. Un moment exceptionnel.

David Prudhomme, dans son exposition Sumos création, nous donne à voir les dessins qu’il a réalisés lors de son immersion dans le monde des sumos, à Fukuoka, au Japon en novembre 2012. Ces centaines de dessins avaient fait l’objet d’une première exposition à Bordeaux en 2013 lors du festival Regard9. Ici, c’est une exposition largement augmentée et remodelée qui nous est présentée. Face à une telle beauté, on ne peut pas lutter !

Peut-on mettre Florence Cestac au même niveau ? Bien sûr que si ! Alors que le mouvement Underground européen se fixait en France, en Belgique et en Hollande sur les modèles de l’école de Bruxelles et de Marcinelle, Florence Cestac, à l’instar de Crumb et de quelques Hollandais fixait sa référence sur les Big Noses de Segar et de Disney. Dans l’exposition Big Nose Art, elle nous ouvre son cabinet de curiosité : bandes dessinées bien sûr, mais aussi des sculptures, des trophées, des croûtes de peintres ignorés et même des boîtes de camembert revisitées à sa façon, une sorte de « Comics Ready Made » Dada-Pop, néo-Duchampo-warholienne. Sans oublier sa Marianne qui trône nez en patate au vent dans la salle des mariages de la Mairie d’Angoulême !

Beirut Strip Extended nous offre un échantillon de l’incroyable qualité et de l’infinie diversité de la scène de la bande dessinée libanaise. La Ferme du buisson a réservé un espace –des anciens box pour les chevaux- pour « l’écurie beyrouthine ». On y retrouvera les signatures d’Alex Baladi, de Sandra Ghosn, de Joseph Kai, de Mazen Kerbaj (le dessin ci-dessus), de Raphaelle Macaron, de Barrack Rima, de Jana Traboulsi et de Lamia Ziadé -par ailleurs une formidable écrivaine, de même que du collectif Samandal dont nous vous parlions récemment.. Rien que cet ensemble vaut le déplacement.

Cul-te

L’exposition « BD Cul – Derrière la porte ouverte », si elle est évidemment réservée aux adultes, elle particulièrement salutaire en ces temps de puritanisme ambiant venu des USA où la nécessaire lutte contre les violences faites aux femmes cache parfois un agenda caché : celui de réprimer l’expression d’une liberté sexuelle –une liberté tout court- gagnée de haute lutte par les mouvements des droits civiques, notamment féministes et LGBT. En ce sens, la revue BD Cul des Requins-Marteaux, préserve, grâce à l’humour, l’une de nos libertés fondamentales que la plupart des églises et des régimes autoritaires du monde entier ont toujours essayé de réprimer. L’Esprit Ferraille appliqué au sexe, ce sont nos plus grands éclats de rire depuis Hara Kari, c’est dire. Il a « porte ouverte » à la Ferme du buisson ce week-end.

On ferme le ban avec une reprise de l’exposition « Le Meilleurissime repaire de la Terre  » de Oriane Lassus (Ed. Biscoto). Nominée au dernier Festival d’Angoulême 2018, l’autrice y avait même fait l’objet d’une exposition présentée dans le Pavillon Jeunes Talents., Sa BD, prépubliée dans le journal Biscotto, fait l’objet d’une mise en situation de la chambre de son héroïne Leïa et du contexte de l’histoire avec la présence d’un fourmilier et de fourmis, prétexte à une pédagogie sur ces animaux particulièrement étonnants.

L’écran n’est pas absent non plus de ce festival avec la projection de films, de dessins animés, de documentaires sur la BD, tandis qu’une librairie éphémère, le Magic Salon, permettra d’acheter les œuvres des artistes mis en valeur par ce rendez-vous devenu incontournable dans la scène de la bande dessinée contemporaine.

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

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Code EAN :

6, 7 et 8 avril à LA FERME DU BUISSON, NOISIEL
Expositions en place jusqu’au 21 avril 2018

PLUS D’INFOS SUR LE SITE DE L’ÉVÈNEMENT
La Ferme du Buisson - Scène nationale de Marne-la-Vallée ---
Allée de la Ferme – Noisiel --- 77448 Marne-La-Vallée Cedex 2

Tarifs
Pass expo 5 € / 3 € - Pass 2 propositions de 8 € à 22 €

Y aller (au départ de Paris)
-  Transport en commun
RER A dir. Marne-la-Vallée, arrêt Noisiel (20 min. de Paris Nation)
-  En voiture
A4 dir. Marne-la-Vallée, sortie Noisiel-Torcy dir. Noisiel-Luzard

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