Les auteurs n’ont pas réellement construit l’essentiel de leur carrière dans les comics Mainstream. Habitués à travailler avec des grands de la bande dessinée anglophone comme Garth Ennis, Mike Mignola ou James Robinson, ils sont plutôt orientés violence ou métaphysique.
Cet album, qui marque leur première collaboration, regroupe bien leurs exigences et leurs thèmes respectifs. Oublions donc les collants, les slips rouges, les identités secrètes et les Batmobiles.
Là, il est plutôt question de frères et d’amis qui prévoient de s’acheter un bateau pour s’évader de temps en temps de leurs soucis quotidiens, de relations de longue date chargées de tendresse et de non-dits, et d’un évènement qui va retourner leurs vies.
Un immeuble explose, des centaines de morts et l’un des frères, Éric, se relève avec des pouvoirs extraordinaires.
Et c’est dans le traitement de ce qui suit la naissance d’un super-héros que John Arcudi et Peter Snejbjerg se démarquent de leurs prédécesseurs. Quand en règle générale, les questions tournent autour de la couleur de la culotte, des responsabilités et de la protection de ses proches contre les gros méchants, les personnages vont ici être préoccupés par d’autres aspects qui découlent de cette nouvelle vie. Comment gérer la célébrité, la relation avec ses proches et surtout comment rester humain quand on ne sait plus trop ce que l’on est devenu ?
Les réponses à ces questions font mouche.
Les choix des personnages marquent un vrai souci de réalisme et, par la même, sont une vraie source de surprise pour le lecteur.
Une réflexion sur le mythe du super-héros d’une belle crédibilité qui promet d’en étonner plus d’un par sa radicalité.
(par Mathieu Drouot)
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