Une jolie fille qui fuit son orphelinat, un ado rêveur qui connaît la ville comme sa poche. Forcément le jeune homme offre son bras à la demoiselle pour la protéger. Ensemble, ils partent à l’aventure dans une cité jamais nommée, balançant entre XVIème siècle et un univers à la Jules Verne. Et autour du charmant couple, des second rôles aux noms aussi farfelus que leurs allures respectives.
Avec ses dialogues lourdement gouailleurs, À l’Ombre des murs installe d’emblée une atmosphère chargée. On pense à La Guerre des boutons, à l’argot des années cinquante... Mais sans la poésie et l’humour en moins.
Ce parti-pris se marie mal avec des personnages centraux aux visages angéliques, aux traits lisses et presque surexposés. À chaque page, ce mélange des genres peine à sonner juste. Au contraire, il donne à l’histoire un aspect artificiel tenace.
Si les grandes cases teintées d’ocre de Marion Laurent rendent la lecture fluide, cette volonté de faire du style à tout prix gêne constamment l’attention et le déroulement de l’intrigue.
Un constat un peu désolant tant l’intention des auteurs semblait sincère : celle de réaliser un Roméo et Juliette dans les pas de Gavroche...
(par David TAUGIS)
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