La littérature de gare a souvent été méprisée par les amateurs de "vraie" littérature, alors qu’y sont nés les plus grandes figures de la littérature populaire et... de la bande dessinée. Quand celle-ci passa en librairie, on continua de mépriser les productions en noir et blanc de petit format, d’autant plus justiciables qu’elles incarnaient la pornographie et la violence, ces perversions stigmatisées par la Commission de censure, parce qu’elles étaient sensées empoisonner l’esprit fragile de la jeunesse...
Nous vous avions évoqué récemment, dans les chroniques de Johnny Red et de La Grande Guerre de Charlie, ces récits de guerre signés des meilleures plumes de la bande dessinée anglaise, leur sens unique de l’exaltation du courage...
Les bandes dessinées de Commando font partie de la même troupe. Mais à côté des cadors du genre : les Patt Mills, les Colquhoun, les Pratt, les Tardi, seigneurs de la guerre dessinée, il existe une piétaille anonyme qui dessine ses pages sans les signer et qui pourtant ne démérite pas : les auteurs anonymes des récits de guerre de Commando qui, comme le souligne Jean-Marc Laîné dans la préface, continuent de produire jusqu’à aujourd’hui ces histoires pour le kiosque en Angleterre, affichant plus de 4 500 publications au compteur...
Ce sont les soldats inconnus de cette bande dessinée de genre.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.
Participez à la discussion