La mise en oeuvre de cette bande dessinée mérite quelques explications. Pour répondre à la sollicitation de son éditeur, Jimmy Beaulieu a imaginé de remanier une série d’histoires courtes publiées de manières confidentielles au Canada. Adepte de l’autoédition, Beaulieu voit ainsi une occasion de montrer des travaux initialement parus dans des tirages microscopiques outre-atlantique, au public Européen. L’auteur reprend le principe d’un manga à quatre mains publié il y a quelques années par Frédéric Boilet et Kan Takahama : Mariko Parade [1]. Il s’agit donc d’une suite d’histoire courtes reliées entre elles par un fil rouge narratif. Dans le cas d’A la faveur de la nuit, ce lien sera une conversation entre deux filles, qui attendent un complice de cambriolage, tard le soir sinon tôt le matin.
Cette précision faite, on comprend mieux l’aspect un peu décousu de cet album qui mêle fantasmes, mélo, sentiments et érotisme. Beaulieu, qui a déjà réalisé quelques beaux albums dans cette tonalité, imagine donc un livre à la manière d’un disque de pop. Les séquences s’enchaînent comme des morceaux musicaux, parfois au plus près de l’histoire principale, parfois dans un registre diamétralement opposé (l’apparition d’un golem ou d’une horde de motardes cannibales a de quoi surprendre).
Malgré les défauts inhérents à l’origine même du livre, A la faveur de la nuit dégage quelque chose de séduisant. Un parfum léger, mais très entêtant, souligné par une mise en couleurs au crayon tout à fait délicieuse.
(par Morgan Di Salvia)
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A propos de Jimmy Beaulieu, sur ActuaBD :
[1] Une compilation elle-même inspirée des anciens recueils Mickey Parade)