Point positif par rapport au premier tome : un fil rouge commence à se déployer et on sent que le passé du héros et la nature de l’organisation des kiriishi ont à voir l’un avec l’autre, et devraient prochainement directement se télescoper. On le voit précisément à travers la mise en place d’antagonistes à l’intérieur même de l’ordre auquel nos héros appartiennent.
Constante satisfaisante également : les créatures et les décors font l’objet, au niveau du dessin, d’un soin réel de la part de Motoki Koide, comme ce village élaboré à partir de l’imagerie de l’ancien quartier de Kowloon, à Hong-Kong. De même, les combats demeurent dynamiques et immersifs. Par contre, du côté des personnages, notamment dans les scènes de dialogues ou de transition, cela nous a paru graphiquement très limité, voire, parfois, bâclé.
Mais le principal souci demeure quand même encore le manque d’originalité du tout, qu’il s’agisse de la caractérisation des personnages ou des situations mises en scène. Le manga ne décolle vraiment que lorsqu’il s’écarte de la ligne de conduite "shonen" de base dans laquelle il ne parvient pas à se démarquer, à se forger une identité propre.
Il gagne en intensité en s’assombrissant, en proposant des adversaires troubles et cruels, ou des monstres véritablement effrayants. Espérons que dans les prochains tomes le mangaka s’autorisera davantage à développer son action à travers de tels écarts tout en les gérant de manière habile.
(par Aurélien Pigeat)
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