Maria Kawaï a été renvoyée de son ancien lycée pour acte de violence. Elle débarque au lycée Totsuka où sa beauté subjugue aussitôt ses nouveaux camarades, mais il lui suffit de quelques minutes pour se faire détester. Car Maria fait preuve d’un discernement extraordinaire, mais n’a pas la langue dans sa poche. Capable de cerner la personnalité de son interlocuteur dès la première rencontre, elle assène ses vérités avec un calme et une froideur déstabilisante. Mais la jeune fille ne pense pas à mal, elle se déteste elle-même pour ce don, convaincue qu’elle est sale. Mais au fond, elle ne cherche qu’à être appréciée, pour pouvoir enfin s’aimer elle-même.
Akuma to Love Song n’est pas un manga très positif, puisqu’il est question d’hypocrisie et d’attitude faussement sympathique, mais il terriblement vrai. Car tout le monde ment, tout le monde calque son attitude sur celles des autres, tout le monde joue le rôle qu’on attend de lui et Maria va devoir apprendre à faire avec.
Le contexte aussi est intéressant. Des plus banals au premier abord, une école publique, figure habituellement bien ancrée dans son rôle de pédagogue et de sauveur de la jeunesse perdue, le décor jour ici un rôle fourbe et manipulateur, avec un professeur principal particulièrement méchant et vindicatif envers Maria et ses amis.
Chaque personnage entourant la jeune fille a un caractère propre et bien travaillé, qui commence à évoluer dès le premier tome. À commencer par l’héroïne elle-même, terriblement touchante.
Le dessin et la mise en page sont à l’image du manga : banals au premier regard, mais en fait très riches et plaisants à lire. Seul bémol : une narration, faite par un personnage différent à chaque chapitre, voire par deux voies dans certains cas, ce qui se révèle parfois un peu compliqué à suivre.
(par Stéphanie Francqueville)
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