All-New Uncanny Avengers T1 – Par Gerry Duggan, Ryan Stegman & Carlos Pacheco – Panini Comics

Après le départ de son créateur, le scénariste Rick Remender, de l’éditeur Marvel pour ses titres indépendants, le titre Uncanny Avengers a été confié fin 2015 à Gerry Duggan, scénariste qui poursuit une populaire et longue route ces dernières années auprès de la série Deadpool. Charge à lui de respecter le cahier des charges post-Secret Wars : intégrer les inhumains dans l’équation de l’équipe Unité [1] et aussi, y faire briller son personnage désormais fétiche, Deadpool.

La tension couve entre X-Men et inhumains au sein de l’équipe Unité...

© Marvel

En effet, une large partie de cet album est centrée sur l’intégration de Deadpool dans les rangs des Avengers : comment un assassin psychopathe et peu fiable pourrait faire partie des plus puissants héros de la Terre ? Est-ce que le mercenaire disert possède une fibre suffisamment altruiste pour aider son prochain et devenir un véritable héros ? Beaucoup d’Avengers en doutent, à commencer par Spider-Man qui quitte dès les premières pages de la série cette nouvelle équipe pour désapprouver le choix de Captain America d’intégrer ce sulfureux nouveau membre...

Ce choix de mettre en avant Deadpool au sein des Avengers peut se défendre, à condition que son exécution suive : si la série nous avait jusqu’alors habitué à des drames terribles et captivant sous Rick Remender, elle danse désormais assez maladroitement entre comique débridé et propos sérieux sous la plume de Gerry Duggan.

Ce mélange des genres n’est pour l’instant pas très fascinant : la première intrigue contre un nouvel inhumain dévoué corps et âme à la nature est assez convenue, le retour du principal antagoniste de la série (Crâne rouge, disposant du cerveau du fondateur des X-Men Charles Xavier) est quant à lui traité comme un jeu du chat et de la souris où l’équipe Unité des Avengers paraît composée de membres bien incompétents. En soi, ce premier album est peu relanvant à nos yeux... Et quand on ose la comparaison avec les intrigues précédentes proposées par Remender, les amateurs pourront légitimement avoir des regrets.

Deadpool est probablement comme le lecteur, ravi de voir son grand ami Cable tenter de sauver cette nouvelle série.

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Des regrets, le lecteur pourra en nourrir lorsqu’il découvre le traitement des personnages : très peu correspondent aux canons que l’on peut attendre d’eux, rares même sont ceux qui nous semblent bien écrits. Pêle-mêle, on retrouve un Deadpool pas assez fou-furieux ou pas assez héroïque pour être marquant, une Malicia qui tente très maladroitement d’être la leader de cette nouvelle équipe (alors qu’elle possède un bagage de leader important chez les X-Men depuis ces précédentes décennies !), un vieux Captain America manipulateur des masses, une Torche humaine assez transparente parmi le casting... Beaucoup de déceptions peuvent ainsi vite survenir à la lecture de cet album. Relevons néanmoins une utilisation intéressante de Cable, le fils de Scott Summers (Cyclope, leader des X-Men) voyageant dans le temps afin de le corriger, et qui ici apporte un souffle bienvenu au titre, notamment son intrigue.

Le bilan graphique n’est pas mieux, selon notre ressenti de travail des dessinateurs Ryan Stegman et Carlos Pacheco. Même si le niveau du titre s’améliore avec le passage du second, ce premier album de la nouvelle série All-New Uncanny Avengers ne nous apparaît pas comme un incontournable du moment comme son titre le laisserait supposer a priori, tout au plus une lecture réservée en priorité aux amateurs de Deadpool qui retrouveront la plume appréciée de Gerry Duggan.

Attendons de voir si le second tome confirmera ou infirmera cette première impression très mitigée... Après tout, le premier album Uncanny Avengers signé par Rick Remender en 2012 nous avait lui laissé un sentiment aussi peu enviable, avant de laisser place à des albums incontournables de ces dernières années.