En onze histoires de quatre pages, Romain Dutreix égratigne avec insolence les divers genres musicaux, pour le plaisir de nos zygomatiques. On y retrouve des fables historiques ou contemporaines, avec une bonne densité de texte pour construire l’ambiance de son propos :
La Blues Academy mutile ses chanteurs pour que le public les prenne en pitié
Le fantôme de Johann Strauss tente d’apprendre quelques accords à une bouse du violon
Une satire macabre des cours de musique orientaux ou comment réussir à TOUT prix
La dure vie des hommes-orchestres
Le rap dans les maisons de retraite en 2040
Les pauvres producteurs qui se saignent aux quatre veines pour découvrir de nouveaux talents
L’éducation des enfants de punks (no future !)
L’influence de la musique populaire dans les tribus reculées
Les chefs d’orchestres séniles, aidés par la technologie
La magie noire aidant à ressusciter nos anciennes idoles
L’influence de la musique à travers les âges, véritable parole de Dieu pour libérer les hommes
Bien entendu, les niveaux de ces petits récits est variable, mais globalement d’un très bon ton, avec une note maximale pour certains d’entre comme les vieux rappeurs, le producteur dépressif, le punk indécrottable et le récit final concluant en apothéose (ou apocalypse) ce réquisitoire à l’encontre de la musique par et pour le fric.
Il ne faut surtout pas s’y connaître en musique pour profiter du ton piquant d’Allegretto Deprimoso, au mieux connaître le nec plus ultra de nos stars planétaires, qui en prenne sérieusement pour leur grade. Bref, c’est drôle, critique, acide et un poil violent : un bon cru Fluide !
(par Charles-Louis Detournay)
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