Une dizaine d’années s’est écoulée depuis la croisade vengeresse et meurtrière de Pearl Jones et Skinner Sweet, les deux représentants de la nouvelle race de vampires américains, à l’encontre de leurs cousins européens. La première vit désormais de manière recluse dans la campagne qui l’a vue naître en tant qu’humaine, hébergeant et protégeant des enfants aux crocs acérés issus des minorités vampiriques persécutées, alors que le second vit une vie de voyou et de pillard le long de la frontière mexicaine pour pouvoir entretenir sa mauvaise réputation.
Un certain événement s’apprête pourtant à bouleverser l’équilibre des forces lorsque l’étrange créature que l’on surnomme le Marcheur gris, et que l’on soupçonne être l’origine du Mal, apparaît aux yeux de Pearl et Skinner et fauche sans distinction apparente toute sa sinistre engeance.
La dernière aventure des vampires américains débute avec force et fracas et annonce d’ores et déjà une menace considérable pour la suite de notre voyage à travers l’Histoire des États-Unis. Relancé pour l’occasion sous l’appellation American Vampire : Second Cycle, Scott Snyder et Rafael Albuquerque sont de retour après une pause d’une année sur leur bébé horrifique publié au sein du catalogue Vertigo de DC Comics.
L’histoire prend directement place après les événements du tome cinq, rappelons que le sixième livre n’était autre qu’une anthologie d’histoires annexes invitant pour l’occasion toute une galerie de scénaristes et d’artistes, et cherche à sommairement synthétiser les intrigues de la première partie et en présenter les personnages, dans l’objectif de se montrer directement accessible pour ceux qui prendraient le train en cours de route.
De ce que l’on retire de cette seconde partie, nous nous étonnerons surtout d’une entrée en matière beaucoup plus explosive que ce à quoi Snyder nous avait habitué sur ses précédents albums, où le principal ingrédient du titre reposait sur un développement très riche de son univers, au détriment parfois d’un rythme un peu lent.
Ici, la messe est dite, les accessoires sont posés et il est temps d’accélérer le cours des choses et de songer à la finalité de cette histoire. Un changement de ton qui surprend et intrigue à la fois, mais qui réussit également à dégager une vision cauchemardesque essentielle à ce genre de récit, incarnée pour l’occasion par la prestance d’un adversaire plus effrayant encore que les monstruosités qui nous servent de protagonistes principaux.
American Vampire, l’une des dernières séries longues de Vertigo Comics, continue de se montrer très inspirée grâce à toute une panoplie d’idées intéressantes soulevées par ses auteurs. Une révision originale du mythe du vampire, à l’image de ce que Snyder nous a concocté en revenant sur celui des sirènes aux côtés de Sean Murphy dans The Wake, ou de ce qu’il nous présentera d’ici peu et toujours chez Urban Comics en donnant sa propre interprétation des légendes de sorcières avec Wytches en collaboration avec Jock.
(par Marco ZANINI)
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