En 23 nouvelles graphiques, l’auteure japonaise ausculte de jeunes couples, souvent en situation de rupture, parfois simplement dans le doute, en passant par la jalousie ou la tromperie. Dialogues concis, silences, soudaines violences verbales, moments érotiques... On reconnaît bien là l’univers de Nananan, décliné depuis quatre albums pour ses traductions françaises.
Si son dessin demeure splendide et d’une finesse rare, l’inspiration patine légèrement. Les personnages manquent de relief, ont tendance à déteindre les uns sur les autres. Même si les dialogues évitent parfois les poncifs du genre, les couples qui évoluent dans Amours blessantes passent sans laisser beaucoup de traces.
Il est peut-être temps pour Nananan de changer de registre, ou bien de génération, afin d’éviter un enfermement dans la redite.
Pour autant, ses visages placides, et la magnificence noire de ses chevelures, de même que son utilisation subtile des trames ne peuvent laisser indifférent. On ne demande qu’à les retrouver avec des histoires plus fortes.
(par David TAUGIS)
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