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Andersen au Centre Belge de la BD : Le conte d’un homme qui savait parler avec les images.

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 18 décembre 2004                      Lien  
Il est né il y a 200 ans, ce drôle de zigue. Il a laissé dans nos imaginaires un patrimoine inestimable puisque le « canon » officiel de ses œuvres dénombre 156 contes et histoires parmi lesquelles « les nouveaux Habits de l'Empereur », « La petite Sirène » ou « Le vilain petit Canard »... Le dessinateur danois Peter Madsen adapte ces jours-ci « L'Histoire d'une Mère » (Ed. Delcourt). Ses planches sont exposées au Centre Belge de la BD à l'occasion du bicentenaire de l'écrivain, un bien étrange personnage en vérité.

« Il était grand et mince, étrange et bizarre de gestes et de comportement. Ses bras et ses jambes étaient d’une longueur disproportionnée, il avait les mains larges et plates, et des pieds d’une dimension si gigantesque qu’il semblait logique que personne n’eût jamais songé à lui voler ses couvre-chaussures d’hiver. Son nez était de style dit romain, mais d’une longueur si disproportionnée qu’il paraissait dominer le reste du visage. Une fois qu’on l’avait quitté, c’était ce nez dont on se souvenait le plus clairement, tandis que ses yeux petits et pâles, bien cachés dans leur orbite derrière les paupières qui les recouvraient à moitié, ne faisaient pas grande impression...  » Ainsi William Bloch décrivait son ami Andersen dans ses Mémoires : sous les traits d’un « vilain petit canard » ou mieux encore, sous ceux d’un crapaud attendant désespérément le baiser d’une princesse. Ce qui n’est pas entièrement faux car Andersen resta célibataire sa vie durant et avait une telle hantise de l’amour physique qu’il fréquentait les prostituées sans même les toucher.

Un bon dessinateur

Il n’est pas étonnant qu’Andersen ait eu une telle fortune graphique après sa mort, de la mainmise de Disney sur la Petite Sirène aux innombrables versions illustrées de ses contes. « Parrain savait raconter des histoires, si nombreuses et si longues, peut-on lire en introduction du « Livre d’Images de Parrain » publié en 1868, il savait découper les images et dessiner, et quand Noël approchait, il prenait un cahier aux pages toutes blanches sur lesquelles il collait des images prélevées dans les livres et dans les journaux, et s’il lui en manquait pour ce qu’il voulait raconter, il en dessinait lui-même. » Et de fait, quand on regarde ses dessins, on constate qu’à l’instar d’un Victor Hugo, « Parrain » avait un bon coup de crayon.

Andersen au Centre Belge de la BD : Le conte d'un homme qui savait parler avec les images.
"L’Histoire d’une Mère"
par Peter Madsen d’après Andersen. (c) Delcourt.

Une adaptation originale.

Il aurait certainement apprécié l’adaptation du Danois Peter Madsen. D’abord, parce que L’Histoire d’une Mère (à paraître aux Editions Delcourt en Janvier) qui décrit une mère confrontée à la mort de son fils est l’une des plus touchantes de l’œuvre andersenienne. L’émotion va au plus profond des sentiments car elle évoque aussi bien la perte d’un être cher que la confrontation de chacun avec la mort. Ce récit avait fait l’objet d’une adaptation cinématographique de Claus Weeke en 1979, avec Anna Karina.

La version qu’en a faite Peter Madsen est magnifique, toute en lumières sourdes qui mettent en relief les volumes d’ombre. La magie du conte est là, dans ce halo de mystère. Ses originaux sont en ce moment sur les cimaises du CBBD à Bruxelles. On en profite tout en sachant que, dans l’œuvre immense de l’écrivain danois, d’autres joyaux semblables attendent, inépuisable trésor.

Peter MADSEN
Illustration pour "L’Histoire d’une Mère" adaptée d’Andersen à paraître chez Delcourt en Janvier 2005.

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Code EAN :

Bicentenaire d’Andersen : Histoire d’une mère - Histoire d’un passage

Du 14 décembre 2004 au 6 mars 2005

Au Centre Belge de la Bande Dessinée

20 rue des Sables à 1000 Bruxelles (Belgique)

Ouvert tous les jours (sauf lundi)
De 10 à 18 heures

Site internet du CBBD

Tel : +32 (0) 22.19.19.80 - courriel : visit@cbbd.be

 
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