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André Chéret ("Rahan / Domino / Gavroche") : « Le dynamisme de mon personnage, c’est ce qui me motive ! »

Par Jean-Sébastien CHABANNES le 11 septembre 2015                      Lien  
Il suffit de regarder posément les planches des aventures de Rahan pour réaliser à quel point André Chéret, 78 ans cette année, est un dessinateur hors du commun. Pensé au départ pour être un Gaulois, Roger Lecureux, le scénariste, préféra finalement en faire un personnage préhistorique.

Pour avoir beaucoup travaillé initialement pour des affiches de cinéma, André Chéret avait su développer le dynamisme de chaque image et c’est ce que l’on retrouve aujourd’hui dans chacun de ses dessins. Comme il l’explique lui-même, quand son scénariste dit qu’un personnage reçoit un coup de poing, c’est bien tout le poing en action qu’il représente... et avec un soin particulier pour y mettre toute la dynamique nécessaire.

Vous maitrisez incroyablement l’anatomie, mieux que certains dessinateurs de comics américains dont c’est pourtant la réputation...

Oui, et pourtant je n’ai jamais appris à dessiner, je suis autodidacte. Je me souviens un jour être allé à un cours de dessin. Une femme posait, nue (ce qui ne m’inspirait pas vraiment). J’ai commencé mon dessin par le doigt de pied et remonté mon trait, ce qui me semblait une façon correcte de faire... Le professeur qui se trouvait derrière moi m’a indiqué la porte ! Je crois qu’il n’avait rien à m’apprendre. Sa réaction ne m’a pas choqué, ce fut mon seul cours de dessin ! ( Rires ) Mais je dois avouer qu’au tout début de la création du personnage, je me regardais souvent dans un miroir : mains, pieds, muscles etc. Cela m’a beaucoup aidé pour la morphologie de Rahan ! ( Rires )

André Chéret ("Rahan / Domino / Gavroche") : « Le dynamisme de mon personnage, c'est ce qui me motive ! »

Vous maitrisez aussi le dessin des animaux, et dans des positions peu communes notamment dans les scènes de combats, y compris pour les animaux préhistoriques dont il n’existait pas à l’époque de représentation en mouvement...

L’anatomie d’un animal est finalement assez proche de celle de l’être humain. Je possède des livres sur les animaux préhistoriques, cela m’a aidé au début de la création de Rahan. J’aime que mon dessin exprime un certain dynamisme tout en respectant le scénario, les histoires s’y prêtant. La mise en page est très importante, c’est un travail de metteur en scène et j’adore le cinéma. Le trait doit être précis et efficace et cela représente en effet du temps et de la concentration. Mais mon style de dessin est inné, je suis né avec ! (Rires)

Que votre personnage soit sous l’eau, dans les arbres, en train de nager ou de se battre, vous avez réalisé des vignettes incroyables.

Oui, j’adore ça ! ( Rires ) J’aime dessiner Rahan de manière dynamique, avec une justesse de perspective même dans les ambiances sous l’eau. Si mon dessin est parfois « déformé » c’est pour donner plus de puissance et d’impact à l’action demandée. Le lecteur le ressent davantage et rentre dans l’action également. Même quand le héros nage. Vous savez, je suis encore un excellent nageur. Plus jeune, je nageait cent mètres sous l’eau : deux allers-retours de bassin !

Cette dynamique est visible dans l’organisation des planches mais aussi quasiment dans chaque vignette !

Effectivement, les scénarios de Roger Lecureux me permettaient de bien développer le dynamisme de mon dessin. C’est ce qui me motive, c’est vraiment ce que j’aime faire ! J’accorde beaucoup de temps au crayonné puis à l’encrage au pinceau et j’attache beaucoup d’importance à la mise en page. À tel point que mon scénariste se contentait juste de me donner comme indication (par exemple) : Rahan se bat contre un aigle. Et moi, je le dessinais dans le sens qui me semblait le plus percutant pour une scène de combat. Beaucoup d’action, c’est vraiment ma priorité !

(c) Chéret / Lecureux - Photo DR

Vous êtes allé jusqu’à placer la caméra dans l’œil de votre personnage et même dans l’œil d’un rhinocéros qui charge !

Oui, cela me plaît énormément ! ( Rires) J’aime dessiner des plans différents, plus cinématographiques, comme en effet la vision d’une scène de l’intérieur de l’œil ! Que ce soit l’œil de Rahan ou celui d’un rhinocéros. Toujours de l’action, du volume et de l’efficacité !

Une histoire comme « Les Larmes qui volent » est très représentative de tout votre talent graphique et narratif !

Merci, mais il ne faut pas oublier que le côté narratif vient d’abord de Roger Lecureux. C’était un scénariste talentueux. Ses histoires m’ont aidé à développer mon propre style de dessin qui s’est affirmé depuis toutes ces années. J’essaie toujours de dessiner de la façon la plus attractive. Un personnage qui court avec juste trois petits grains de poussière derrière, ça c’est Tintin ! Moi je soigne ma mise en page afin que la finalité, c’est-à-dire l’encrage soit plus aisée, plus souple au pinceau. Je pense avoir également une bonne mémoire visuelle, cela m’aide énormément. Je me souviens par exemple, quand je dessinais « Domino » (personnage évoluant au temps de la Régence), j’avais un carrosse à dessiner. Je me suis souvenu de celui de la Reine d’Angleterre que j’avais vu à la télévision. Et de mémoire, je l’ai reproduit !

(c) Chéret / Lecureux - Photo DR

Rahan s’adresse aux enfants mais c’est une série très réaliste et violente ! On y voit des hommes se faire tuer, un gorille mourir avec un poignard dans le cœur, un homme déchiqueté par des lions...

Rahan évolue au temps de la Préhistoire, croyez-vous que ce soit une période « sereine et non violente » ? Il est évident que certaines scènes sont plus fortes et plus sensibles. Mais j’essaie d’apaiser cette agressivité, par exemple en ajoutant une fleur ou avec un paysage plus bucolique… Ceci pour atténuer le côté sombre de cette période. D’ailleurs, il ne m’a jamais été reproché le côté violent de l’histoire ou du dessin. À la création de Rahan, en 1969, la rédaction du journal n’a jamais opposé de censure qui pourtant existait à l’époque ! Très naturellement, cet état de fait était accepté. D’ailleurs, pour l’anecdote, je connais des paléontologues, des scientifiques qui m’ont avoué : « Si je n’avais pas lu Rahan, je ne serais pas ce que je suis aujourd’hui ! » Vous voyez, par le réalisme de cette série (et malgré quelques anachronismes), j’ai réussi à susciter des vocations. C’est une belle récompense ! (Rires)

Domino avec Greg et Jean Van Hamme aux éditions du Lombard

Rahan a suscité des vocations mais il a aussi envoyé Tarzan aux oubliettes pour plusieurs générations de lecteurs francophones !

Lorsque je suis allé aux États-Unis dans les années 1960, j’ai rencontré Burne Hogarth, le dessinateur de Tarzan. J’ai été intéressé par l’homme mais moins par son dessin. Lui, a paru impressionné par le dynamisme du mien. Hogarth avait un dessin beaucoup plus académique, raide. Mon dessin est plus souple, je pense. Et puis Tarzan est un homme moderne évoluant dans un monde moderne alors que Rahan évolue dans la préhistoire ! Ce sont deux personnages différents, à ne pas comparer. Je pense que Tarzan est d’ailleurs encore dans la mémoire des lecteurs…

Ces deux-là n’ont aucun point commun mais est-ce que vous avez souffert d’une éventuelle comparaison Tarzan / Rahan ?

Absolument pas ! Ils ont juste le même « costume » ! (Rires) Ils évoluent tous les deux dans la nature mais ce n’est pas dans le même univers et ni à la même époque. La comparaison s’arrête là ! Il y a une histoire par exemple, où Rahan se lave avec du savon et même il se rase avec son coutelas. Vous ne verrez jamais ce genre de scène dans Tarzan. Non, en tant qu’auteur, je n’ai jamais eu à subir ce type de raccourci trop simpliste… Mais je sais qu’il y avait beaucoup de parents (de la génération Tarzan) qui achetaient Pif pour leurs enfants, qui regardaient Rahan et qui ensuite donnaient le magazine à l’enfant...

Une histoire comme « La Mort de Rahan » avait eu son petit effet à l’époque dans Pif !

Oui, c’était en 1977. « La Mort de Rahan » a été un épisode-phare du personnage ! 800 lettres d’enfants avaient été adressées aux éditions « Vaillant » pour demander la résurrection de Rahan. Bien sûr, Rahan n’était pas mort ! Roger Lecureux avait écrit cette histoire afin de sensibiliser les lecteurs de « Pif » et d’aborder le sujet de la drogue. Je me souviens la couverture du journal était noire avec le titre « La Mort de Rahan ». Le journal était paru sans gadget, comme pour marquer le deuil. À la fin de l’épisode, il était écrit « La semaine prochaine : Pour venger Rahan ». Les lecteurs eux, ils n’avaient vu et compris qu’une seule chose, c’était la mort de leur héros ! Bien sûr, Rahan était vivant mais beaucoup de lecteurs y ont vraiment cru et ont arrêté de lire le journal. Ce sont des choses que l’on m’a dites lors de rencontres dans des festivals, dans des salons et même encore aujourd’hui ! C’en est même dommage.

André Chéret et son interviewer, Jean-Sébastien Chabannes
Photo DR

Est-ce que, par son dessin très réaliste, Rahan a été la série phare de Pif ?

Il est évident que Rahan a permis au journal de se développer et d’avoir un tirage plus important ! C’était en effet le héros réaliste de la revue… grâce aux scénarios et aux dessins conjugués. Les deux !

Votre scénariste vous a quitté : pourquoi ne pas avoir continué Rahan tout seul ?

Roger Lecureux est décédé en 1999. C’est son fils Jean-François qui a pris le relais de son père… ce qui ne semblait pas si évident. Il a réussi et les histoires continuent ! Il édite même les nouvelles aventures depuis. Moi je suis incapable d’écrire des histoires, je n’aime pas cela. Je préfère de loin les dessiner !

Pourquoi deux scénaristes, Greg et Van Hamme , sur votre série « Domino » ?

Haaa, Domino j’aime beaucoup ! ( Rires ) En effet, Greg a crée le premier album puis Van Hamme a écrit les quatre suivants. C’était une histoire humoristique (au temps de la Régence) mais dessinée de manière réaliste. C’était les débuts de Van Hamme comme scénariste et il trouvait que j’en « rajoutais » dans les maladresses et actions du personnage. Peut-être pensait-il que cela nuisait à son texte ? Il a arrêté. Et comme moi-même je dessinais beaucoup d’histoires de Rahan en parallèle, tout cela a fait que la série s’est arrêtée. Moi j’aimerais beaucoup continuer « Domino », créer un « nouveau » sixième album avec un nouveau scénariste. S’il y a une réelle demande des lecteurs, pourquoi pas ?

(c) Chéret / Lecureux

Qu’est-ce qui a amené à la réalisation d’un album one-shot centré sur le personnage de Gavroche ?

Cet album « Gavroche » a été réalisé en 1983 à la demande de la rédaction du journal et du scénariste Jean Ollivier. Il a condensé l’histoire d’après Victor Hugo et j’ai pris un réel plaisir à le dessiner ! Vous avez peut-être remarqué qu’à la première planche, Gavroche fait son apparition en arrivant dans le flou (la brume). Et quand il meurt à la dernière planche, il repart aussi dans le flou. Ce livre était une parenthèse dans mon travail mais cette adaptation a bien fonctionné auprès des lecteurs. Il y a eu aussi l’album « Yannick Noah » que j’avais réalisé sur un scénario de Claude Gendrot... mais c’est un autre concept. ( Rires )

Rahan a bénéficié d’un grand nombre d’éditions et de rééditions !

Oui et ce sont les éditions « Soleil » qui nous ont permis de relancer Rahan à la fin du procès ! C’était une collection de vingt-huit albums à couverture grise puis il y a eu une intégrale, la collection noire de vingt-cinq albums avec Rahan dessiné sur la tranche. C’est une très belle collection ! Puis il y a eu une collection intégrale noir et blanc, en grand format. Dix albums ont été réalisés. Sinon c’est Jean-François Lecureux qui, après le décès de son père, est devenu scénariste et éditeur des nouvelles histoires inédites de Rahan. À ce jour, onze albums sont parus aux « Éditions Lecureux » ainsi que cinq albums noir & blanc pour la collection Prestige.

Dessin de l’auteur réalisé pendant l’interview

En terme d’édition, il y a aussi eu bien entendu le journal Pif, mais aussi les trimestriels, les bimestriels, les nouvelles collections, la collection souple et noire avec le classeur chez Pif et la couverture en cercle. J’adorais d’ailleurs réaliser ces couvertures noires avec Rahan qui sortait du cercle. Et puis, il y a eu récemment un retour éphémère d’une histoire de Rahan dans le nouveau Pif. Les éditions Soleil n’avait pas souhaité à l’époque éditer d’aventure inédite de Rahan mais cette année, Soleil a édité « Les Fantômes du Mont-Bleu », un vrai album inédit de Rahan sorti en mars 2015 !

Combien de temps mettiez-vous à l’époque de Pif pour faire une planche de Rahan ?

Je me souviens je travaillais beaucoup la nuit ! À cette époque, je réalisais en moyenne trente planches noir & blanc par mois. Je crayonnais peu, je privilégiais le passage à l’encre au pinceau. Quand je repense à cette période, c’était fou ! Aujourd’hui, je continue à dessiner Rahan, je réalise une histoire de cinquante pages environ par an.

Quelle devait être l’histoire de Ly-Noock au final ? Le mystère reste entier comme ses transformations en panthère…

Ly-Nook est une héroïne un peu fantastique avec certains pouvoirs en effet. L’histoire partait de la Gaule pour aller jusqu’en Égypte et découvrir l’évolution des civilisations, comme ceux qui possédaient l’eau chaude par exemple. Concernant ses transformations, le lecteur aurait dû avoir des explications dans les albums suivants, comprendre pourquoi la panthère se muait en Ly-Nook.. Mais la fin de l’histoire ne peut-être révélée faute de nouvelles parutions, l’éditeur ayant décidé d’arrêter !

Pourquoi cette interruption ? Vous n’avez pas envie de la reprendre et d’achever l’histoire ?

C’est l’éditeur « Joker » qui a décidé d’interrompre comme je viens de le préciser et oui c’est vraiment dommage car il était prévu cinq albums. Mais nous n’avons pas envie, le scénariste et moi-même, de replonger dans un éventuel conflit ! La reprise de cette série n’est vraiment pas d’actualité et la création de nouvelles aventures pour Rahan me suffit, ça continue à me combler.

Photo : DR

La série Rahan à la TV a aussi été un franc succès. Chaque épisode restait très fidèle des histoires originales que vous aviez dessinées !

Effectivement, le succès du dessin animé crée en 1987 par « France Animation » a été réel car il est en effet resté fidèle aux histoires crées par Roger Lecureux et moi-même. Ce à quoi nous tenions beaucoup ! Je me souviens du moment où nous nous sommes rendus compte que Rahan « parlait » ! C’était bizarre, l’émotion a été grande. La voix du héros était juste. À tel point que ça n’a heurté aucun lecteur, aucun téléspectateur quand la diffusion a été programmée. La musique avait été composée par Vladimir Cosma (excusez du peu) et collait parfaitement à l’action des histoires. Le générique était dynamique et original. Cette série est sortie en cassette VHS mais jamais en DVD. Les verra-t-on un jour ? Pour le moment, notre priorité à Jean-François Lecureux et moi-même est de proposer la réalisation d’un film avec acteurs et peut-être aussi un jeu vidéo sur Rahan…

Connaissez-vous Tarao, le fils de Rahan dessiné par Marcello ?

Non. Je sais que Marcello a reçu un texte pendant la période conflictuelle de notre procès. Personnellement, moi, j’aurais refusé ! Mais tout cela correspond à une période lointaine et pas très agréable. Je préfère ne plus en parler. Ce que je peux dire, c’est qu’heureusement j’ai gagné mon procès contre les éditions Vaillant. Correctionnel, Civil, Prud’hommes et Cassation me reconnaissant tous auteur graphique du personnage de Rahan, permettant ainsi que nos droits d’auteurs soient reconnus et protégés ! Ça vaut pour les photographes, musiciens, chanteurs etc.

Domino dans Tintin
(c) Le Lombard

Pour le grand public votre nom n’est associé qu’à celui de Rahan : est-ce que c’est pénible depuis le temps ?

Non, ce n’est pas pénible du tout ! C’est une vraie reconnaissance de mon travail. Mes lecteurs sont nombreux en dédicaces et chacun me raconte une histoire de Rahan qu’il a en mémoire et qui lui sert de référence. Aujourd’hui, je retrouve même un lectorat d’enfants de sept-huit ans qui découvre Rahan grâce à leurs parents. Le dessin de Rahan reste moderne et les histoires véhiculent de véritables valeurs. Je suis agréablement surpris de voir que mon personnage intéresse toujours les jeunes et moins jeunes.

Domino, Rahan, Ly-Noock... : vous n’inventerez plus de nouveaux personnages ?

Ce n’est pas d’actualité mais par contre, je vais continuer à dessiner une histoire créée par le scénariste Jean-Michel Charlier. Ça s’appelle « Michel Brazier » et c’était paru dans Spirou en 1977. J’avais dessiné déjà quarante-cinq pages et son fils, Philippe Charlier, désire continuer l’œuvre de son père. La suite de l’histoire présentera quatre albums au total et le premier sortira fin 2015 aux éditions « Fordis Books and Pictures ».

Quels sont vos projets... vous avez parlé d’un film ?

Il y a le dernier album de Rahan qui est sorti en mars 2015 aux éditions Soleil. Quant au film, ce n’est plus un projet. Il semblerait que nous ayons trouvé une production pour adapter Rahan en film : un film avec de véritables acteurs, pas en images de synthèse ! Rien n’est définitif encore mais j’espère que cette production se réalisera vite, c’est mon vœu le plus cher !

Propos recueillis par Jean-Sébastien Chabannes
http://pabd.free.fr/ACTUABD.HTM

Gavroche
Dessin de Chéret

Voir en ligne : Rahan.org

(par Jean-Sébastien CHABANNES)

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