Scientifique prometteur, Strig Feleedus vient d’être recruté pour mettre la dernière touche à un sérum permettant de modifier l’ADN. Suite à un accident impliquant sa découverte, le voilà transformé en un homme-chat-chouette, les deux animaux s’étant retrouvés mêlés, au sens propre comme au sens figuré, à l’incident.
Strig découvre alors un monde mystérieux composé de diverses créatures hybrides, félins en tête, appelés à s’opposer à un rat-garou qui n’est autre que son patron véreux. Celui-ci entend utiliser la vermine qu’il contrôle pour asseoir sa domination sur le monde et attend du sérum qu’il lui permette de se constituer... un harem à partir de souris !
Un pitch assez improbable donc, mais qui ne joue pas assez franchement la carte du second degré. Au contraire, la réappropriation de marqueurs archétypaux des récits de super-héros tombe à plat tant tout semble outrageusement souligné. L’ensemble glisse par conséquent davantage vers la caricature que vers l’hommage, quand ile en tombe pas franchement dans le grotesque,/ Seul le personnage de Catula, le vampire chat-garou, est à même de susciter notre intérêt.
Dans une longue préface justificatrice, qui donne déjà le ton avec lequel les personnages vont s’exprimer, Margaret Atwood nous explique en détail son projet, lié notamment à un message en faveur de la protection des chats. Le récit se trouve en effet émaillé de conseils issus d’une campagne de sensibilisation, "SafeCatSafeBird", financée par Nature Canada, soutien officiel du comic book.
Une intention didactique sans doute louable mais qui alourdit plus encore cette histoire déjà assez peu enlevée. On a ainsi davantage l’impression de faire face à l’une de ces maladroites publications pédagogiques qu’à une véritable bande dessinée.
Voilà qui contraste avec la stature d’une scénariste qui a le vent en poupe en ce moment avec l’adaptation à succès de son roman La Servante écarlate : The Handmaid’s Tale. Son nom ne manquera donc pas d’attirer des curieux qui risquent d’être surpris en découvrant le contenu du volume.
(par Aurélien Pigeat)
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"Angel Catbird" T1 : "Métamorphose". Par Margaret Atwood (scénario), Johnnie Christmas (dessin) etTamra Bonvillain (couleur). Traduction Isabelle Bauthian. Glénat, collection Log’In. Sortie le 3 octobre 2018. 112 pages. 12,50 euros.
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