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Angoulême 2009 : Une sélection de qualité dédiée à la BD d’auteur

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 2 février 2009                      Lien  
Sur la base d’une présélection d’une cinquantaine de titres qui ne faisait pas l’unanimité, le jury mené par les présidents Philippe Dupuy et Charles Berberian a cependant distingué de très bons albums dans un palmarès quasi sans faute.

Ouverte pour la première fois le dimanche après-midi, la cérémonie des prix commença par un court concert de Brigitte Fontaine.

Animée par le trop exubérant Gilles Verlant, la soirée eut ses moments d’émotion avec notamment l’annonce du décès d’un des jeunes chauffeurs des voitures officielles du Festival, fauché après son service par un « putain de camion. » Il avait 19 ans. Il y eut aussi la chaleureuse adresse des fondateurs du Festival Jean Mardikian et Francis Groux en hommage à Claude Moliterni.

Aucun incident n’émailla cette cérémonie à laquelle Dupuy & Berberian prêtèrent leurs talents d’animateurs. Le palmarès qui en résulte est cohérent et fait la part belle à la bande dessinée d’auteur, les séries et le récit d’aventure classique en sont, on s’en aperçoit, quasi-absents.

Angoulême 2009 : Une sélection de qualité dédiée à la BD d'auteur
Dans un émouvant duo, Jean Mardikian et Francis Groux disent adieu à leur ami Claude Moliterni avec qui ils ont fondé le Festival d’Angoulême il y a 36 ans.
Photo : D. Pasamonik (L’Agence BD)

Passons sans plus attendre aux détails du palmarès :

Le Fauve d’or – Prix du Meilleur album de l’année  :

- Pinocchio de Winshluss (éditions Les Requins Marteaux).

Sur ActuaBD, Morgane Aubert écrivait récemment : « Voici une toute nouvelle interprétation totalement décapante du conte de Collodi ! Imaginez, Pinocchio n’est pas une marionnette en bois mais un automate : Geppetto, homme avide d’argent et de pouvoir en a fait un super-robot, un androïde militaire indestructible. Mais Pinocchio ne sera pas un pantin comme les autres. En effet, Jiminy cafard (et non Criquet), looser invétéré, vient de se faire jeter par sa belle. Il décide alors de s’installer dans la tête du robot, mais en voulant modifier les fils électriques afin d’y installer le câble, l’insecte fait tout disjoncter : dès lors, Pinocchio ne sera plus jamais une simple machine et se trouvera confronté à un monde terrifiant… Winshluss dépeint alors avec cynisme et de façon déjantée une humanité dépressive, pourrie et violente. »

Cette distinction devrait remplumer les Requins Marteaux qui vivent en ce moment, dit-on, une passe financièrement difficile.

Marjane Satrapi ravie de remettre le trophée à Winshluss, alias Vincent Paronnaud, avec qui elle réalisa le film "Persepolis"
Photo : D. Pasamonik (L’Agence BD)

Les essentiels

- Lulu par Étienne Davodeau chez Futuropolis

Comme l’écrivait David Taugis dans nos pages : « Lulu ne correspond à aucun cliché, et surtout n’a rien d’une aventurière ou d’une rebelle. À la fois raisonnable et rêveuse dans son escapade, elle apprend à se découvrir, notamment en tant que femme. La brève histoire d’amour qu’elle vit s’avère très émouvante. Quant à la petite tribu qui se constitue à ce moment-là, elle apparaîtra familière aux habitués de l’univers de Davodeau. Ses couleurs douces, les contrastes dans les scènes nocturnes sont de toute beauté. »

Etienne Davodeau reçoit un Essentiel pour "Lulu, femme nue" (Ed. Futuropolis)
Photo : D. Pasamonik (L’Agence BD)

- Martha Jane Cannary de Blanchin & Perrissin chez Futuropolis

Dont Nicolas Anspach a écrit dans nos pages : «  Les auteurs se sont sacrément documentés pour nous conter la vie de cette femme au caractère d’acier. […] Mathieu Blanchin a pris le parti d’illustrer ce récit avec un style nerveux et dynamique, usant tour à tour de l’esquisse ou d’une griffe plus réaliste selon les besoins du récit. Ce basculement de style régulier, tout en hachures et lavis, s’opère toujours pour servir la narration. Cette biographie est une réussite qui nous permet de découvrir l’une des figures les plus légendaires de l’Ouest sans sombrer dans la caricature, ce qui n’était pas gagné d’avance ! »

Mathieu Blanchin et Christian Perrissin recevant l’Essentiel 2009 pour "Martha Jane Cannary" (Futuropolis) des mains de Jean-Claude Mézières et Philippe Dupuy
Photo : D. Pasamonik (L’Agence BD)

- Le petit Christian Tome 2 de Blutch chez L’Association

Dix ans après le premier tome, Blutch reprend les péripéties du personnage qui incarne son enfance, avec ses notations incisives et drolatiques servies par un dessin virtuose. Le petit Christian arrive dans ce volume au seuil de la puberté. Un must.

Blutch recevant son Essentiel des mains de Georges Wolinski pour "Le petit Christian" Tome 2 (L’Association). A droite : Philippe Dupuy.
Photo : D. Pasamonik (L’Agence BD)

- « Spirou, le Journal d’un Ingénu » d’ Émile Bravo

Déjà couvert de prix (Prix RTL, prix des Libraires, etc.), il n’est pas étonnant que l’on retrouve l’ouvrage d’Émile Bravo dans ce palmarès. À son propos, les louanges, n’ont pas manqué, y compris dans nos pages où nous écrivions : « Bravo s’y prend à merveille pour décrire l’itinéraire d’un enfant qui entre dans l’âge adulte. D’autant que dans cet ouvrage, qui se situe au moment de la signature du pacte germano-soviétique, peu avant le dépeçage de la Pologne par les Nazis et les Soviétiques, décrit les négociations de la dernière chance entre des représentants du gouvernement polonais et un envoyé de Von Ribbentrop. Ces négociations qui ont lieu au Moustic Hôtel en présence du jeune groom et d’une jolie gamine de son âge membre du Komintern attirent la présence d’un journaliste aussi ambitieux que gaffeur : Fantasio le bien nommé. L’ensemble est un peu empreint de naïveté (toute l’Europe sait en effet à quoi s’en tenir avec le régime nazi depuis les accords de Munich) mais ce manque de réalisme est facilement compensé par un récit sensible et brillamment ficelé. »

Emile Bravo, déjà décoré comme un maréchal soviétique, reçoit un Essentiel pour "Spirou : Le journal d’un ingénu" (Ed. Dupuis)
Photo : D. Pasamonik (L’Agence BD)

- Tamara Drewe de Posy simmonds chez Denoël Graphic

Déjà Grand Prix de la Critique, Tamara Drewe, écrivions-nous dans ces pages, « … est le prototype de ces prédatrices urbaines dont le nez refait et les jambes interminables font tourner la tête des mâles de la bourgeoisie intellectuelle, Gentry comprise, en particulier quand cette amazone décide de se mettre au vert à la campagne dans une communauté de personnalités plus ou moins connues, retirées du monde afin de « créer en paix. » Cette fois, ce n’est pas Flaubert qui l’inspire, mais Thomas Hardy et son « Loin de la foule déchaînée » dont l’héroïne est une femme volontaire qui refuse la main de deux prétendants pour l’accorder à un troisième, un bellâtre un peu fade. Ici, on retrouve ce schéma : une femme et trois hommes. Tamara met en émoi cette communauté d’écrivains, montant en épingle leurs angoisses, leurs insécurités et leurs orgueils… […]Tamara Drewe est une réussite tant graphique que narrative . »

L’élégante Posy Simmonds, recevant un Essentiel pour "Tamara Drewe" (Ed. Denoël Graphic), a pu montrer à quel point elle s’exprimait dans un français parfait.
Photo : D. Pasamonik (L’Agence BD)

Essentiel Révélation

- Le Goût du chlore de Bastien Vivès chez Kstr/Casterman

Dans nos pages, David Taugis écrivait : « Comme dans son précédent Opus Elle[s], Bastien Vivès ne tient pas à tout éclaircir, surtout quand il s’agit de relations entre hommes et femmes. Surtout dans cette population entre deux eaux des 20-30 ans. La gaucherie émouvante du personnage principal -dont on ignore le nom du début à la fin- évolue de façon originale.  »

Sous l’oeil paternel de José Munoz, le jeune Bastien Vivès, Essentiel Révélation 2009, ne put retenir ses larmes.
Photo : D. Pasamonik (L’Agence BD)

Essentiel Fnac/SNCF :

- Mon gras et moi de Gally chez Diantre

Chronique décomplexée d’une jeune femme qui entretient avec son embonpoint une relation à la fois enjouée et conflictuelle. Une œuvre de la sympathique blogeuse Gally publiée par les toutes nouvelles éditions Diantre.

Gally (à droite) reçoit l’essentiel Fnac/SNCF pour "Mon gras et moi" (Ed. Diantre)
Photo : D. Pasamonik (L’Agence BD)

L’Essentiel Patrimoine

- Opération Mort de Shigeru Mizuki chez Cornélius

C’est la (légère) petite fausse note de ce palmarès. Pourquoi couronner un auteur déjà primé par un Fauve d’or il y a deux ans et qui jouit cette année d’une exposition au CIBDI, alors que de magnifiques éditions de Tezuka sont publiées chez Delcourt, une intégrale du Grand Duduche de Cabu chez Vents d’Ouest ou encore une intégrale des Peanuts chez Dargaud, pour ne citer que quelques exemples qui me passent par la tête en écrivant ces lignes et que nos lecteurs pourront aisément compléter ? Mystère.

Jean-Louis Gauthey (béquilles) recevant l’Essentiel patrimoine de Mizuki , "Opération Mort" (Ed. Cornélius)
Angoulême 2009. Photo : D. Pasamonik (L’Agence BD)

L’Essentiel jeunesse

Décerné jeudi dernier et aussitôt attaqué par les rumeurs, ainsi que nous vous l’expliquions. Dans nos pages, nous ne manquions pas d’écrire : «  L’adaptation de Sfar reste au premier degré. Les textes sont ceux de Saint-Exupéry, mais le dessin vagabonde, interprète, donne un éclairage aux zones d’ombre du texte. Il l’illumine parfois. C’est du Sfar, bien sûr, et du meilleur. Sfar a un petit garçon et l’on voit bien que les regards, les attitudes, les sentiments –comme ces larmes qui perlent souvent à l’œil- sont éminemment observés. Sfar réinterprète ce morceau de littérature comme l’on peut réinterpréter une œuvre musicale. Chopin par Gainsbourg n’enlève rien à Chopin. »

Face au micro de Thierry Tinlot, Thiery Laroche (Gallimard) vient retirer l’Essentiel Jeunesse décerné à Joann Sfar pour "Le Petit Prince"
Photo : D. Pasamonik (L’Agence BD)

A ces prix s’ajoutent :

- Le prix de la bande dessinée alternative qui revient au pro-zine DMPP
- Les Prix découvertes de la Caisse d’Epargne parmi lesquels Thimothée Bart, Arthur Pascal, Léopold Bensaïd et surtout Vincent Caut qui fait l’unanimité auprès des professionnels.
- Le Prix des écoles d’Angoulême décerné à Pico Bogue de Dominique Roques & Alexis Dormael chez dargaud
- Le Prix des collégiens de Poitou-Charentes pour Chinn T1 de Vervish, Fred, Escaïch & Bertrand chez Bamboo.
- Le Prix du strip à David Dupuis
- Le Prix Révélation Blog pour Lommsek
- Le Prix Jeunes Talents de la Région Poitou-Charentes : Marine Blandin
- Le Prix Jeunes talents à Clément Paurd

Enfin, le Prix Goscinny pour Groenland Manhattan de Chloé Cruchaudet chez Delcourt, dont nous vous avons déjà parlé.

Un palmarès copieux truffé de découvertes.

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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En médaillon : Winshluss, auteur de l’Essentiel du meilleur album 2009 : "Pinocchio" aux éditions Les Requins Marteaux. Photo : D. Pasamonik.

 
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39 Messages :
  • « Le Mozart de la bande dessinée, le dessinateur le plus talentueux … » Bientôt l’intérieur de la chapelle Sixtine sera recouvert de gesso, pour laisser le soin à Blutch de redessiner le voyage de Moïse.

    Il n’est pas question de contester le talent et la justesse d’un des auteurs les plus doué de la bande dessinée moderne. Mais de remettre en question un festival qui s’auto-congratule et favorise ses bons produits du terroir. Les livres nominés restent souvent prévisible, aucune audace n’est prise dans un festival qui finit par se complaire dans une attitude snobinarde .Pour preuve, des livres tels que ceux de Winshluss, Blutch, Posy Simmons ou Etienne Davodeau, sont loin d’être vendus à des prix abordable. Qui sont les lecteurs de ces ouvrages ?

    Le festival privilégie la récompense de BD dite « d’auteur » pour favoriser leurs distributions et leurs reconnaissances auprès d’un public bombardé de nouveautés.

    Sans le savoir, les auteurs de la scène underground se tirent dans les pattes : Le lecteur programmant un budget par mois, achètera moins de livre s’il le dépense dans la BD d’auteur (plus onéreuse) que s’il achetait des BD publiées chez des éditeurs de grosses distributions (prix plus accessibles).

    Certains comparent le festival d’Angoulême au "festival de Cannes de la BD", mais lorsqu’on se ballade sur la croisette, des blockbusters sont présenté hors compétition, les films présentés quand à eux, jouissent d’un panel multiculturelle venant des quatre coins du globe.

    A Angoulême, les Blockbuster BD sont tout simplement ignorés, les millésimes (à quelques exceptions près) sont bien franchouillard.

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    • Répondu par clem le 2 février 2009 à  18:44 :

      vous dites que ces livres primés sont chers, c’est faux ; 48 pages couleur à 10 euros(format des blockbusters dont vous parlez, et il y en a dans la selection de départ, le bouzard par exemple), c’est plus cher que 70 ou 80 pages à 16 euros ...

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      • Répondu le 2 février 2009 à  23:11 :

        Vous pouvez bidouiller les chiffres comme vous voulez, mais 16€ ce sera toujours plus que 10€.

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      • Répondu le 3 février 2009 à  01:20 :

        Voici une liste d’ouvrages avec prix indiqué, concernant les auteurs cités dans cet article :

        PINOCCHIO de Winshluss = 30 €
        La Beauté de Blutch= 25 €
        Tamara Drewe par Posy Simmonds =23,50 €
        Martha Jane Cannary, Tome 1=22€
        La boucherie de Bastien Vives =15,20 €
        Le Petit Prince par Joann Sfar=19 €
        Opération mort par Shigeru Mizuki=27 €
        Mon Gras et moi par Gally =16 €

        Si on parle de « Blockbuster »j’imagine qu’on pourrait en ratissant large, citer ce qui suit :

        Lucky Luke : L’Homme de Washington=9,45€
        Titeuf, Tome 12 : Le Sens de la Vie =9,40€
        Astérix, tome 33 : Le ciel lui tombe sur la tête : 8,90€
        Largo Winch, Tome 16 : La voie et la vertu=10,40€
        Lanfeust des Etoiles, Tome 8 =12,90€
        Le Petit Spirou, Tome 14 : Bien fait pour toi ! =9,45€

        En conclusion la différence de prix est frappante. On peu comprendre qu’un lecteur préfère investir dans des valeurs sûres à prix raisonnable, plutôt que de miser en des auteurs plus confidentiel dont leurs livres sont nettement plus onéreux

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        • Répondu par Sergio Salma le 3 février 2009 à  14:24 :

          Calculs dérisoires et pathétiques . Très intéressante démarche que d’associer les coûts de ces "marchandises" avec en filigrane une espèce de rigueur paysanne ; bondiou qu’c’est cher à c’t’heure ces machins ! Moi à ce prix-là j’achète 5 kilos de patates, ça au moins c’est nourrissant.

          La bonne bande dessinée dite populaire (cap fatidique :10 euros) opposée à d’autres façons de penser l’édition. Curieux exercice.

          On ne mise pas. On n’investit pas. On ne place pas son argent quand on décide d’acheter un travail artistique, de visiter une expo. Ces raisonnements sont absurdes parce qu’ils risquent de tout niveler .

          S’il faut tenir compte de ces prix , il faut aussi rester raisonnable et quitte à raisonner , essayer de comprendre pourquoi certains livres coûtent un prix et pourquoi dans un autre réseau, presque une autre économie, les prix vont du simple au triple.

          Un gros succès 48cc recueille les faveurs de ceux qui comparent les prix. Alors que, chers amis, c’est justement là que les éditeurs gagnent plus d’argent. Un album qui est tiré à un grand nombre d’exemplaires, pour peu qu’il soit en même temps traduit, distribué dans plusieurs pays est un livre dont le prix de revient est beaucoup plus bas que le gros pavé noir&blanc dont l’éditeur ne peut envisager (sauf cas exceptionnel) un grand tirage puisque le réseau de distribution ne suivra pas.
          Sachez donc que là où vous pensez vous en tirer à bon compte, l’éditeur (et je ferais pareil à sa place) gagne autrement mieux sa vie.

          Le livre noir&blanc qui est vendu à 2 ou 3 fois le prix d’un 48cc comprendra non seulement un nombre de pages bien plus élevé mais aussi un aspect, un fabrication différente. Cette fabrication a elle aussi un prix. Le Chris Ware (Jimmy Corrigan)que j’ai payé 40 euros environ me plaît pour de multiples raisons et quand j’ai déboursé cet argent, je me suis pas dit"merde avec ça je me paierais 4 albums classiques !"

          Combien de personnes sont-elles choquées de payer un livre 10 ou 15 euros et n’ont aucun problème avec une revue qui coûte très souvent 4 à 5 euros ? Où est le souci ? Chacun va chercher du plaisir où il a envie et il serait assez incongru d’aller à ce moment confronter des objets qui n’ont pas à l’être. On brûle 1 euro et demi en parcourant une quinzaine de kilomètres en voiture . On achète de l’eau au prix du vin et nos cafés-crème si délicieux coûtent presque autant que 2 kilos de café.

          L’auteur d’un pavé de 300 pages ne va pas publier l’année suivante un autre pavé de 300 pages. L’auteur qui fait un 48 cc va certainement jouer le jeu d’une présence régulière.
          Faisons le compte, si on veut vraiment rentabiliser nos émotions, en calculant sur une dizaine d’années.
          L’argument de la couleur est un élément grotesque lui aussi. Je ne me suis jamais posé la question en achetant les Calvin&Hobbes; j’achète le bouquin , point. Pourquoi exiger la couleur ? Si le livre est parfait en noir et blanc( Blankets ou le Petit Christian) on ne va pas dénaturer l’oeuvre sous prétexte d’en donner plus. On a heureusement passé le cap de la colorisation des films . Plaquer un jus fadasse à tort et à travers pour contenter un public mal éduqué ou infantile c’est un jeu culturel bien dangereux.

          Les différences de prix relèvent aussi de raisons plus abstraites. Un magasin est aussi conçu avec différents espaces destinés à plusieurs tranches socio-économiques. On pourra classer certaines bandes dessinées dans le même rayon que des livres d’art ou de photographie. On "vise" alors une certaine clientèle, on est dans un circuit particulier ; résultat aussi d’une estimation de l’éditeur qui a eu envie de publier le livre en tentant de limiter les dégâts. Le placement de certains livres souffrant aussi d’un encombrement difficile.

          Une crise amène à se poser des questions . La raison reprend le pouvoir ; on achète sobre et efficace ; sans le savoir on joue le repli, on est moins enclin à faire des pas de côté. C’est bien dommage de constater de tels ravages dans les esprits.

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          • Répondu le 3 février 2009 à  15:09 :

            Monsieur Salma,

            Sur un plan éthique de l’amour de l’art, votre raisonnement est tout à fait compréhensible et justifié.

            Au risque d’être totalement réducteur : Un franc est un franc, un cent est un cent. L’argent est le nerf de la guerre.

            Je n’ai pas dits que ces livres ne les valaient pas, mais mes moyens ne me permettent pas de m’offrir sur un mois, un livre de Winshluss, Blutch et Mizuki. Il faut tout de même rester réaliste.

            Je réfléchis déjà à deux fois avant de me payer un pain à 2€12 alors qu’il coute 20cents à la fabrication. Une Bédé à 30€, ne ferait qu’amputer mon budget annuel.

            Vous avez les moyens monsieur Salma…Moi pas.

            Comprenez que les gens se dirigent déjà difficilement vers la bande dessinée, alors si en plus, ils se retrouvent face à des prix inabordable, ils vont d’abord faire passer leurs priorités au détriment d’un peu de détente.

            Vous êtes auteur et ce discours vous heurte ,je comprends tout à fait. Mais n’oubliez pas que l’on parle aussi de l’industrie du livre, et donc ces paroles dans un monde de consommation sont aussi justifiées que les vôtres, vous, amoureux du livre.

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            • Répondu par Sergio Salma le 3 février 2009 à  17:20 :

              Ce n’est pas une question de moyens. Je trouve aussi que la vie est chère malheureusement. La culture est un luxe, l’Etat ne fait pas de cadeau de ce côté-là ; j’aime l’idée de livres accessibles, j’y pense sans cesse rassurez-vous, que ce soit en tant qu’auteur mais aussi en tant que lecteur.

              Ce que je reprochais à cette liste de comparaisons c’est son aspect trivial et déplacé. Parce que tout cela est bien plus subtil que" livres chics chers contre livres classiques pas chers".

              Mes coups de coeur grèvent aussi mon budget, n’allez pas croire que mon raisonnement se fait hors des réalités économiques.

              J’ai appris aussi à être patient. Si vraiment c’est hors de ma portée, eh bien je m’en passe. Sans dénoncer ces pratiques puisque y ayant réfléchi, je constate simplement que tout cela est la conséquence de bien des paramètres.

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    • Répondu par Wandrille casse les prix le 3 février 2009 à  17:48 :

      Cher monsieur, j’ai publié il y a quelques temps des bandes dessinées à 2 euros, et je suis heureux de voir que, vous aussi, vous pensez que je mérite de recevoir le prix d’Angoulême.

      Afin d’être sûr de gagner, je vais bientôt produire des bandes dessinées au prix mirifiques de 1.5 euros, et, si la concurrence baisse ses prix, la maison ne reculant devant aucun sacrifice offrira ma bd GRATUITEMENT !

      A ce prix là, nous sommes bien d’accord que mon oeuvre mérite bien plus d’être primée que les ouvrages hors de prix de ces snobinards de Blutch ou Winschluss.

      Vous ne serez pas choqué j’espère de trouver quelques pages de publicité dans mon album, il faut bien vivre.

      Bravo en tout cas pour votre intelligent combat, les petits ruisseaux font les grandes rivières, un sou est un sou et à bon chat bon rat.

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  • Un palmarès dédié à la " BD d"auteur" ????????????

    Chez Didier, j’aimerai que vous précisiez ce que vous entendez par là ?? Car il y aurait d’après Ratier 1462 "auteurs " vivants de la BD dans l’hexagone !

    En quoi, donc, les "auteurs" primés à ce FIBD 2009, seraient -ils
    plus "auteur" que le reste de la profession ?

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    • Répondu par Pierre le 2 février 2009 à  12:27 :

      Tout à fait d’accord ! Quelqu’un comme Pellerin - pour n’en citer qu’un - est pour moi un auteur, n’en déplaise aux terroristes intellectuels en vogue...

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      • Répondu le 2 février 2009 à  15:45 :

        Tout à fait d’acord : même celui qui dessine "Sylvain et Sylvette"
        ou les "Martine" est un auteur !!!
        cette discrimination m’insupporte considérablement !

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        • Répondu par François Pincemi le 2 février 2009 à  19:39 :

          C’est très simple, il y a les auteurs qui font de la BD d’auteurs (albums autonomes, edités par de petites structures (Cornelius, L’assso) ou des editeurs généralistes qui tentent de prendre le train en marche (Gallimard, Actes Sud, seuil, Denoel, etc) . Il s’agit de livres qui échappent au format traditionnel des 44 pages couleurs, et que l’on trouve rarement dans les hypermarchés ou les maisons de la presse. Leurs auteurs ont de grandes ambitions, et un message à transmettre aux générations futures. Et puis il y a les auteurs qui publient des albums tout public, à vocation commerciale ou de divertissement, chez les grands éditeurs traditionnels (Casterman Dargaud Dupuis Lombard, plus Delcourt Soleil et Glénat). Ceux-là sont récompensés par de gros tirages, donc ils n’ont pas besoin d’articles élogieux dans la presse branchée, ni de distinctions honorifiques.

          Je plaisante un peu et schématise volontairement, mais, sans vouloir passer pour le vieux réactionnaire de service, je constate que les prix du FIBD ne récompensent cette année que les BD d’auteurs modernes à tendance indé. Donc il serait normal de préciser que leurs Prix ne concernent que cette tendance, et non l’ensemble de la BD dans sa diversité. J’apprécie Blutch (artiste virtuose), mais j’aime lire aussi l’Epervier ou la Mangouste (XIII), pour ne citer que ces deux exemples, mais il y eut en 2008 bien d’autres albums à la lecture fort sympathique. J’ai pu lire sur ce forum que les grands editeurs avaient de grands stands, il faut quand même savoir que la taille d’un grand stand s’apprécie en dizaine de milliers d’euros de location pour le weekend, et n’exprime pas la reconnaissance du Festival pour les éditeurs traditionnels, en aucune façon.

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  • Lost Girls d’Alan Moore, le chef d’oeuvre de l’année, sans aucune distinction ? C’est un scandale !

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    • Répondu le 2 février 2009 à  18:29 :

      Bien sur que c’est un scandale. Et d’autres grands oubliés pour ce festival : "Breakdowns" par Art Spiegelman ;"Amères saisons" par Étienne Schréder ; Château l’Attente par Linda Medley.

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      • Répondu par Guilhem GAUTRAND le 5 février 2009 à  12:38 :

        Chateau L’Attente faisait partie de la sélection officielle de la précédente édition du FIBD

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  • Donc Blutch a le droit d’être primé deux fois en une année, alors que Mizuki n’a pas le droit de l’être deux fois sur trois ans. Et puis bon encore heureux qu’un jury ne fasse pas que des choix politiques.

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    • Répondu le 2 février 2009 à  22:57 :

      Bien entendu, Blutch produit des nouveautés. Mizuki, c’est des vieux machins.

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  • Citation à remettre dans l’ordre : "Le Prix des collégiens de Poitou-Charentes pour Chinn T1 de Vervish, Fred, Escaïch & Bertrand chez Bamboo", il vaut mieux dire : "Le Prix des collégiens de Poitou-Charentes pour Chinn T1 de Fred Vervish & Bertrand Escaïch"

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  • je ne reviendrai pas sur le débat prix j’achete des BD et j’en prends à la bibliothèque. les BD d’auteur sont plus chères car les tirages plus faibles ; cela se comprend. ce qui me choque c’est qu’angoulème ait une sélection très limitée. autant annoncer qu’ils ne veulent primer que des BD alternatives on gagnera du temps ; il ya d’autres festivals très bien et au palmares plus équilibré, moins élitiste : saint malo par exemple très sympa et en prime on peut se loger !....

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    • Répondu par François Pincemi le 3 février 2009 à  22:42 :

      Bien d’accord avec vous. Il faudrait d’ailleurs mettre les initiales de ce Festival dans un autre ordre : FBDI par exemple (avec I comme indépendant). Cela n’a rien de péjoratif (il y a même un festival du cinéma indé aux States !!). Et Bruxelles et Paris (voire Lyon ou Lille) pourraient alors étudier la mise en place d’un Salon de la BD classique ou normale, non indé. Pas difficile, la plupart des éditeurs sont basés à Paris, et non à Angoulême. Les auteurs aussi, les acheteurs aussi. Cela résoudrait aussi les problèmes de gréves SNCF, de ville au bord de l’asphyxie, de manque d’hoteliers aimables, de vent et de neige.

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      • Répondu par Alex le 4 février 2009 à  00:53 :

        "Cela n’a rien de péjoratif (il y a même un festival du cinéma indé aux States !!)"

        Vous faites référence au "Sundance". Vous n’êtes donc pas sans savoir que ce festival est devenu une institution. Récupération ? Assimilation ? Todd Solonz et consors font des millions d’entrées de par le monde sans être des blockbusters attitrés de droit. Bobo-branché ? C’est tout à fait votre droit d’évaluer une oeuvre selon vos critères. Mais je ne pense pas que l’ostracisme soit une saine alternative. Comme le faisait remarquer un intervenant Tardi, Moebius en leur temps furent primés à Angoulême. C’était un évènement déjà. Ne nous privons pas de ces joies ; de ces surprises -ni de ces colères !

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        • Répondu par François Pincemi le 5 février 2009 à  00:13 :

          Bonsoir Alex. Je vous réponds puisque vous vous exprimez de façon civile et courtoise. Je faisais bien allusion au festival US de Sundance (la "danse du soleil", donc ; joli titre pour un festival qui a mis en lumière quelques petits films intimistes non dénués de qualité, à petit budget et surtout sans prétention. Donc leur vision constitue un spectacle réjouissant, et surtout c’est à mille lieues des niaiseries des gros blockbusters hollywoodiens).

          Vous l’avez sans doute deviné, je ne suis pas "fondu" d’indé, mais si l’on attire mon attention sur une ou deux réussites du genre, je veux bien tenter la decouverte, un peu comme j’ai fait dans la BD avec Sfar, Blain, Satrapi, etc. Il y a d’autres festivals du cinéma en France : film policier, film fantastique, film américain, animation, ces manifestations très ciblées ont une audience internationale et constituent un evenement pour les amateurs du genre., donc pourquoi ne pas le faire aussi pour la BD ? Il me semble que Japan Expo essaie de s’imposer comme la principale manifestation consacrée au manga, Lille Festival essaie de faire la même chose dans le monde des comics.

          Une manifestation basée à Paris aurait les avantages suivants : pas de frais de déplacements pour les grands auteurs (Dargaud Lombard Dupuis Delcourt ; Glenat et Soleil ont désormais des bureaux parisiens)), idem pour les petits domiciliés à paris ou en banlieue (l’Assoce, Cornelius, rackham, vertige etc etc) ; bon reseau d’infrastructures (autoroutes, aeroports et gares) et d’hotels-restaurants, immenses centres d’accueil pour un public nombreux et enthousiaste (Porte de Versailles, Palais des Congrés, Cnit à la Defense, ou Villepinte dans le gigantesque.

          Je n’ai rien contre Angoulême, mais il faut se souvenir qu’à sa création , le salon n’attirait que quelques milliers d’amateurs. Sa situation excentrée, et le manque d’espace gènent son véritable développement, de plus, le palmarés denote une certaine sympathie qui ne va pas avec le coté universel de la BD des editeurs historiques. Donc j’essaie de proposer des idées nouvelles, pour faire avancer les chose. ce sont les reactionnaires qui s’opposent à tout changement, moi je suis un reformiste !!

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          • Répondu le 5 février 2009 à  14:23 :

            pas de frais de déplacements pour les grands auteurs (Dargaud Lombard Dupuis Delcourt ; Glenat et Soleil ont désormais des bureaux parisiens)), idem pour les petits domiciliés à paris ou en banlieue (l’Assoce, Cornelius, rackham, vertige etc etc)

            Mais vous confondez auteurs et éditeurs, il doit n’y avoir que 5% des auteurs francophones qui vivent à Paris, pas plus, peut-être moins.

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      • Répondu le 4 février 2009 à  02:40 :

        Pas difficile, la plupart des éditeurs sont basés à Paris, et non à Angoulême. Les auteurs aussi, les acheteurs aussi.

        N’importe quoi ! "La plupart des auteurs et des acheteurs sont à Paris !!!!!!!", Voilà une vision totalement faussée de la réalité.

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        • Répondu le 4 février 2009 à  09:05 :

          La plupart des auteurs et des acheteurs sont à Paris !

          "c’est pas faux" Kaamelott TM

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      • Répondu le 4 février 2009 à  08:58 :

        "Le salon de la bande dessinée normale". Je note...

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      • Répondu le 5 février 2009 à  00:17 :

        "Un salon de la BD normale" pour les gens normaux ? C’est ça que vous voulez ?

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        • Répondu par François Pincemi le 5 février 2009 à  14:14 :

          Ce que je voudrai, trés sincérement, c’est un salon de la BD où les grands éditeurs traditionnels (Dargaud Dupuis Lombard Casterman) et les classiques modernes (Soleil Delcourt Glénat Audie Humano) auraient également quelques récompenses honorifiques, qu’ils ne soient pas seulement là pour sponsoriser le festival par la location de couteux stands et attirer le grand public.

          Quand je vois le palmarés de cette année, j’ai l’impression que les albums primés ne sont pas VRAIMENT représentatifs de la BD dans son ensemble ni dans son volume ; je peux reconnaitre que ce sont sans doute d’excellents albums de la sensibilité indé. Merci encore à Gilles Ratier pour son précieux travail qui permet de voir où vont les préfèrences du public réel, celui qui achète les albums que les libraires proposent. Je suis satisfait de voir le Spirou de Bravo récompensé (un prix vaut mieux que rien, n’est ce pas, Dupuis ?), mais il me semble avoir souvenance que Trondheim et Bravo ont longtemps partagé le même atelier parisien il y a quinze ans environ....

          Il me semble que d’autres festivals BD (Blois, St Malo, St Gilles) jouent un peu moins la carte de la "branchitude". Mais ces excellents festivals n’ont ni l’audience, ni les retombées médiatiques du FIBD, ce que je trouve déplorable.

          Je ne fais que donner mon point de vue de collectionneur lecteur de BD (depuis bientôt cinquante ans, tout de même, il faut le préciser, je ne suis pas né de la dernière pluie !), j’imagine que je vais encore me faire lyncher par les adeptes de la pensée indéunique sur ce forum, mais je commence à avoir l’habitude et je sais que je ne suis pas le seul à penser de la sorte.

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          • Répondu le 6 février 2009 à  14:32 :

            " mais il me semble avoir souvenance que Trondheim et Bravo ont longtemps partagé le même atelier parisien il y a quinze ans environ...."

            Il me semble aussi que Trondheim prépare un Spirou dans la même collection que son copain Bravo. Comme quoi, la frontière entre "Nouvelle BD" et "BD Normale" est une ânerie.

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  • Angoulême 2009 : Une sélection de qualité dédiée à la BD d’auteur
    4 février 2009 20:05, par Catherine Williquet

    Et revoici le bon vieux "élitiste" qui revient invariablement après la liste des lauréats d’Angoulême comme la musique du marchand de glace quand le printemps revient. Si ce palmarès est élitiste, alors Cannes ne prime que des films abscons et le prix Nobel de Littérature n’est réservé qu’à des écrivains prétentieux que personne ne lit.

    Il me paraît évident que la vocation d’un prix est de récompenser les oeuvres les plus créatives (créative ne veut pas dire inaccessible) et je ne vois dès lors pas l’intérêt d’aller récompenser la énième resucée de "La Quête de l’Oiseau du temps", le nouvelle BD qui déchire avec plein de flingues ityphalliques et de greluches à gros seins genre "je fais ma superproduction hollywoodienne avec des cases et des bulles" ou une déclinaison, dans un style post-Greg, des déboires humoristique d’un corps social sous forme de gags en une planche façon blague pour fin de repas de communion quand tout le monde est déjà bien bourré. Cauvin ou Van Hamme n’ont jamais eu le Grand Prix d’Angoulême. Claude Zidi ou Luc Besson n’ont jamais repmporté d’Ours d’or et Marc Lévy ou Paul-Loup Sulitzer peuvent encore attendre longtemps avant d’apparaître dans un autre palmarès que celui des meilleures ventes. Je n’ai aucun mépris pour tous ces gens, c’est juste que leurs créations n’apportent rien de ce qui n’existe pas déjà.

    "Pinocchio", "Le Petit Christian 2" ou "Opération mort" sont des bouquins qui peuvent amener de nouveaux lecteurs vers la bande dessinée (des lecteurs pas des collectionneurs compulsifs) et notamment ceux qui s’enfuient quand ils entendent le mot "bédé" qu’ils assimilent aux produits standards interchangeables qui fleurissent sur les rayonnages de la Fnac.

    Le problème avec les "fans de BD" autodéclarés est qu’ils considèrent comme élitiste tout ce qui n’est pas un avatar plus ou moins direct de la bande dessinée franco-belge d’après-guerre.

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    • Répondu le 4 février 2009 à  21:32 :

      Chère Catherine, sachez qu’en France, la Fnac est le premier vendeur de BD indépendante, merci !

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      • Répondu le 5 février 2009 à  02:00 :

        Alors disons "qu’ils assimilent aux produits standards interchangeables qui fleurissent sur les rayonnages de Carrefour et Auchan".

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      • Répondu par François Pincemi le 5 février 2009 à  14:17 :

        "en France, la Fnac est le premier vendeur de BD indépendante"

        Formidable. Avec combien de magasins déjà ? Je suis certain que la Fnac est aussi le premier vendeur en France de Titeuf ; XIII et Winch, les comics et les mangas...

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    • Répondu par Sliver le 5 février 2009 à  09:02 :

      Les "fans de BD" autodéclarés ?? Bah, ça vaut bien les "stars BD"
      autoproclamées par l’intelligentsia bobo !

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      • Répondu le 6 février 2009 à  08:40 :

        Quand on voit que certains auteurs du palmarès justifient le chois du jury sur leur blog, ouah, ça fout la trouille !!!!!!!!!!!!!

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    • Répondu par LC le 6 février 2009 à  11:07 :

      Les déboires humoristique d’un corps social sous forme de gags ?

      Ah ça n’a pas l’air d’être votre tasse de thé, ça !!!!
      Et bien sachez que, étant en train de créer une série sur les plombiers, il faut AMHA autant se creuser la tête pour les gags que pour faire une série rapide sur son "gras", son humeur du jour, ses états d’âme, ses petits riens ....

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  • Parlons JUSTEMENT des prix.
    6 février 2009 06:49, par Gutemberg

    Pour avoir travaillé dans l’imprimerie je vais vous rappeler quelques évidences :
    Un album noir et blanc (pas à la Robial de luxe, avec trente six noirs) ne nécessite qu’un passage couleur, sans problème de répèrage, contrairement à un album quadri qui nécessite une autre machine, un autre "conducteur" de machine, du répérage, plus de "passe" -cad de feuilles gâchées-

    Au passage les albums "indé" sont sur de plus petits formats, c’est à dire que là où un A4 va créer sur une feuille un cahier de 16 pages, il va être possible d’en mettre le double sur un plus petit. Et donc ? et bien le tirage indé va utiliser le même nombre de feuilles, moins de calages, pour plus de pages, mais au prix imprimé, c’est bien l’indé qui est beaucoup plus cher "au kilo". Et le papier couché pour la couleur est aussi plus cher que le papier pour le noir et blanc.

    D’autre part, retranscrivez les prix en francs. Il y a eu de l’inflation, donc comptez 7 francs pour un euros aujourd’hui. Et là vous verrez, que oui, beaucoup de revues à 5 euros sont très chères, mais qu’acheter un album noir et blanc à 126 F (18e) 154 F (22e) ou 175 F oui, 175 F ! (25e), n’est pas un geste qui aurait été fait aussi facilement avant l’euro (à moins que votre pouvoir d’achat et votre salaire ne se soit aussi décuplé avec l’euro, non ? comme c’est étrange...).

    L’euro a donc fait beaucoup de bien au prix de la bd, surtout pour les indé. Ouais, je sais le Kebab aussi a explosé à 35 F !

    Mais je trouve des albums couleur d’occases, moins des indé, et encore moins des Kebab... : )

    En lisant les différents messages, je me dis que je vais aller faire un tour à Saint Malo que je n’ai pas encore visité en tant que Salon.

    Mais j’avoue que les prix accordés à Angoul, les distinctions ne m’émeuvent plus ces derniers temps, tout cela devient tellement politiquement correct.

    J’ai vu Satrapi qui dédicaçait et ça se bousculait pas au portillon... étrange non ?

    Cordialement.

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    • Répondu par réginald le 6 février 2009 à  15:18 :

      Etrange en effet. Je suggère d’ailleurs que désormais les prix d’Angoulême soient remis au prorata du nombre de dédicaces exécutées par l’auteur pendant la durée du festival.

      Et tant qu’on y est, toutes les remarques constructives postées à la suite de cet article me font penser qu’il serait grand temps, dans un souci d’équilibre et d’œcuménisme, de repenser dans ce sens les lieux et manifestations dédiées aux arts plastiques. Expurgeons les musées des Van Gogh et autres Modigliani, ces artistes qui n’intéressent personne. La preuve, ils n’ont pratiquement rien vendus de leur vivant. Réhabilitons Folon que les bobos méprisent car il a eu le malheur de bien se vendre. Voilà un peintre qui ne se prenait pas la tête et ses douces créations s’intègrent harmonieusement dans tous les types d’intérieurs.

      Repensons aussi, au passage, nos catégories littéraires. Il est bien certain que Guy des Cars est un auteur qui mérite davantage de considérations que Marcel Proust. La preuve : « A la recherche du temps perdu » : 2400 pages de divagations nombrilistes pour les snobs, vendu 39€. « L’Impure » : du grand roman populaire écrit simplement, idéal pour se détendre après une journée de travail, 373 pages, vendu 6,80€ en version poche.

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    • Répondu par wandrille le 9 février 2009 à  12:02 :

      Pour un mec qui a travaillé dans l’imprimerie, c’est fou comme on oublie vite ce petit détail du tirage qui fait qu’un livre tiré à 10 000 exemplaires sera beaucoup moins cher à rentabiliser qu’un livre tiré à 800 dont le cout de production représentera un quart de la valeur finale, là où chez la grosse machine, ça ne représentera pas 5% du prix final qu’on pourra écraser facilement au passage pour multiplier l’achat coup de coeur du portefeuille... d’autant plus s’il s’agit d’un livre facile d’accès et qui trouvera un lectorat tout conquis... tandis que l’ovni aura bien de la chance si le libraire en prend trois... Alalala, c’est terrible hein, ce qu’on peut oublier quand on est de mauvaise foi.

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