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Angoulême 2009 : Une visibilité pour les gays

Par Arnaud Claes (L’Agence BD) le 20 février 2009                      Lien  
L’association LGBT BD veut encourager la présence des lesbiennes, gays, bisexuels et transsexuels dans la bande dessinée. Elle organisait pour la première fois une table ronde dans le cadre du 36ème festival d’Angoulême. Reportage.

Animée par Jean-Paul Jennequin et réunissant notamment les Français Fabrice Neaud, Hélène Georges, Hugues Barthes et Pascal Hureau, l’Italien Massimiliano de Giovanni et l’Américain Tim Fish, cette table ronde avait pour thème « Les gays dans la BD ». Un sujet plutôt vaste, peut-être un peu trop, mais qui donna lieu à des échanges riches.

Jean-Paul Jennequin présenta d’abord en quelques mots l’association LGBT BD, dont il définit l’objectif simplement : faire que les gays soient aussi présents dans la bande dessinée que dans la réalité. Car le constat de la sous-représentation des personnages LGBT dans la BD franco-belge est largement partagé : sorti des habituelles références (Névé et Muchacho d’Emmanuel Lepage notamment), on cherche en vain un personnage de série mainstream gay.

Un débat tenta de s’engager entre Marco Lupoi, le directeur éditorial de Panini Comics, et Fabrice Neaud, l’auteur célébré du Journal (Ego comme X), le premier demandant : « - Y a-t-il des personnages gays dans les séries de BD franco-belge mainstream ? », le second retournant la question en « Y a-t-il des personnages hétérosexuels ? Comment se fait-il que l’on se pose la question dans un cas, et pas dans l’autre ? », partant dans un monologue sur le fait que, par défaut, en bande dessinée comme dans la société en général, toute personne qui ne définit pas explicitement son orientation sexuelle est considérée comme hétérosexuelle. Un discours certes fondé, assez caractéristique d’une posture de militant radical, mais qui invitait peu à l’échange… Pris dans un dialogue de sourds, Marco Lupoi quitta finalement la salle. Dommage.

Une bande dessinée asexuée ?

On rappela bien sûr qu’historiquement, la bande dessinée grand public reste marquée par son image de publication pour la jeunesse : beaucoup de personnages de BD sont avant tout asexués, ainsi Tintin sur lequel on n’en finit plus de gloser. Pourtant, rappelait Jean-Paul Jennequin, dans les années 1970, la bande dessinée, sortie de son carcan de publication pour enfants, avait vu une multitude de personnages féminins faire leur apparition, comme pour prouver que les héros étaient bien hétéros. Par ailleurs, dans la bande dessinée actuelle, y compris pour la jeunesse, les minorités ethniques sont de plus en plus visibles… Alors, pourquoi pas les gays ?

On peut poser la question de la nécessité d’une représentation des gays dans la bande dessinée. Hugues Barthe rappelait que 75 à 80% des suicides ou tentatives de suicide chez les adolescents (public visé par son album Dans la peau d’un jeune homo) sont dus à l’homophobie de leur entourage - que les adolescents en question soient homosexuels ou seulement considérés et rejetés comme tels. Pascal Hureau insistait également sur le besoin de pouvoir s’identifier à des héros positifs.

Angoulême 2009 : Une visibilité pour les gays
Le débat LGBT BD à Angoulême (de g. à dr.) : Jean-Paul Jennequin, Fabrice Neaud, Massimiliano de Giovanni, Hélène Georges...
Photo : Arnaud Claes
Hélène Georges, Xavier Lancel (traducteur pour Tim Fish), Tim Fish, Hugues Barthes et Pascal Hureau.
Photo : Arnaud Claes

Quotas

Puis on se divisa sur la question des quotas. Fabrice Neaud, qui refusait plus tôt de dresser une liste des personnages de bande dessinée gays, faisait remarquer sur un ton un peu fataliste que les quotas, « aux États-Unis, ça fonctionne »… Tim Fish, interrogé sur l’influence de Prism Comics (modèle revendiqué de l’association LGBT BD) sur la production de comics aux États-Unis, estimait que le premier impact avait été auprès des éditeurs, qui avaient constaté la présence d’un public nombreux aux premiers débats organisés lors du Comic-Con de San Diego, ainsi que de créateurs comme Phil Jimenez, et avaient fait évoluer leur politique. Les personnages gays, qui faisaient figure de gimmick dans les années 1980, sont désormais intégrés à l’univers des comics et ne sont plus un sujet en soi, ce qui était l’objectif, soulignait Jean-Paul Jennequin en renvoyant au site Gay League : en listant les personnages gays dans les bandes dessinées américaines, il permet de constater que leur nombre s’est accru de façon notable. Selon Tim Fish, ce phénomène a contribué à changer la façon dont les lecteurs hétérosexuels voient les gays.

Lisa Mandel recevant le prix Artemisia le 13 janvier dernier
Photo A. Claes (L’Agence BD)

Dans le public, Lisa Mandel, qui participa, comme Hélène Georges et Hugues Barthe, au fanzine LGBT Hercule et la Toison d’Or, intervenait alors pour dire que peut-être, la proportion d’auteurs homosexuels était assez faible en bande dessinée franco-belge, car ceux qu’elle connaît glissent toujours quelque chose dans leurs albums. Elle préfère personnellement faire apparaître ce sujet en toile de fond plutôt que le mettre au centre de l’histoire, ce qui est une façon peut-être plus efficace de le banaliser, et insistait sur le fait qu’un éditeur à qui on propose un bon projet le prendra parce qu’il est bon, qu’il comporte des personnages gays ou non. Enfin, pour elle, les éditeurs de bande dessinée spécialisés dans les albums gays publient trop souvent de mauvais bouquins.

Une exposition annoncée

Jean-Paul Jennequin défendait alors l’utilité de ces éditeurs en prenant pour exemple le cas de Ralf König, (seule) star de la bande dessinée allemande, dont les albums aux personnages et sujets explicitement homosexuels sont mis en avant dans toutes les librairies de son pays (preuve qu’histoires gays et succès commercial ne sont pas antinomiques) : au début de sa carrière et avant d’être publié par l’éditeur généraliste Rowohlt, König a publié chez des éditeurs spécialisés, où il s’est forgé son style. Les éditeurs de niche ont ainsi leur utilité, estime Jennequin, même s’ils ne doivent pas servir d’alibi aux éditeurs généralistes…

Au final, un débat un peu brouillon, mais animé – l’équilibre à trouver entre action militante et « banalisation » est un sujet délicat au pays de l’égalité républicaine (fantasmée sinon réelle)... L’association LGBT BD aurait souhaité dès cette année avoir son stand à Angoulême, et espère que cela sera le cas l’an prochain, de même qu’elle organisera d’autres rencontres et débats en vue de faire bouger un petit monde de la BD franco-belge encore marqué par des décennies de machisme. Une exposition au Centre LGBT de Paris est d’ores et déjà annoncée à partir du 13 mars prochain, qui se clôturera par un débat le 9 avril.

Caméra et montage : Bernard Joubert

(par Arnaud Claes (L’Agence BD))

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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En médaillon : le Schtroumpf coquet, seul personnage gay de la bande dessinée mainstream...?

Lire aussi sur ActuaBD : Homos en bulles, un article de 2005 de François Peneaud, cofondateur avec Jean-Paul Jennequin de l’association LGBT BD.

Visionner des extraits vidéo du débat sur le site de l’association.

 
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24 Messages :
  • De mémoire, dans la veine franco-belge, un des persos des "Colocataires" (Runberg/Christopher) et un des persos d’"Hostiles" (Runberg/Henrichon) sont gays.

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  • Si on cherche un peu, y’en a forcément pas mal d’autres non ?

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  • Angoulême 2009 : Une visibilité pour les gays
    20 février 2009 14:00, par mmarvin

    Dans un autre genre, Bob Marone, la version parodique de Bob Morane, ne cache pas son homosexualité ni sa vie commune avec Bill. Ni certaines de ses pratiques.

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  • Angoulême 2009 : Une visibilité pour les gays
    20 février 2009 15:38, par Gill

    Rien ne dit qu’il n’y a pas de nombreux personnages gays dans la BD, même ancienne !

    Leur particularité ne s’exprime simplement pas pour la simple raison qu’on ne les voit que dans le milieu professionnel-aventureux et non dans leur vie de couple ou de séduction. Ce qui tendrait à prouver que ce sont principalement les BD intimistes ou sociétales qui pourraient exprimer ou pas la présence d’homosexuels. Par ailleurs, l’affichage de l’étiquette "gay" (comme certains hommes politiques ou artistes) ne prend d’importance que pour contrer, bien souvent, des révélations inoportunes pouvant gêner (ou aider) leur carrière. Dans ce type de scénarios, donc, la préférence sexuelle en BD pourrait être révélée.

    Mais ces cas sont finalement assez rares (même dans la vie courante) : l’existence effective d’un certain pourcentage de gays sera toujours inférieure à son affichage (toujours en pourcentage) dans la sphère publique (BD y compris), car cette connaissance n’est pas indispensable à la pratique de telle ou telle activité (même celle de personnage de BD).

    ...sauf à vouloir raconter expressément la nature du "phénomène".

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  • Lisa Mandel...la proportion d’auteurs homosexuels était assez faible en bande dessinée franco-belge

    Je pense que Lisa se trompe, il y a sûrement la même proportion d’homos dans la bande dessinée franco-belge qu’ailleurs (même plus, comme souvent dans les milieux artistiques), mais peut-être que ça se cache plus, car c’est un milieu de culture beauf-machiste (ça tend à changer, mais c’est encore bien présent) et il est plus facile de taire son homosexualité ou sa bissexualité au milieu des blagues grivoises des banquets arrosés des festivals.

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    • Répondu par Philippe Chapelle le 25 février 2009 à  10:29 :

      On utilise là des termes ( beauf et machiste ) qui ne sont au fond que des clichés pour stigmatiser la BD franco-belge qui s’adresse, traditionnellement c’est vrai, avant tout à des "garçons", plutôt hétéros, ces mêmes garçons qui s’amusaient, enfants, avec de petites voitures, des camions de pompiers, ou des legos et meccanos, qui jouaient aux cow-boys, au mousquetaire ou à l’explorateur...et lisaient des BD où les héros étaient reporters, détectives, pilotes de course etc...
      Quel mal y a-t-il à ça, et de ce point de vue, quelle différence y a-t-il entre cette BD et le cinéma à grand spectacle, par exemple ?
      Qualifier de culture beauf machiste, indifféremment toute la BD franco-belge et mettre dans le même sac ceux qui la font ou ceux qui la lisent et les balourds qui font des plaisanteries de corps de garde en fin de banquet est injurieux et bête .
      On peut être hétéro sans être beauf ni machiste et je suis sûr que bien des homos prennent plaisir à lire du mainstream.
      Par ailleurs, on vit quand même une époque de foisonnement artistique extraordinaire, on peut en trouver pour tout les goûts, de la BD intimiste au divertissement sans prétention, et c’est très bien comme ça.
      Je trouve les propos mesurés et intelligents de Lisa bien plus intéressants que cette réaction très "politiquement correcte".

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  • Angoulême 2009 : Une visibilité pour les gays
    20 février 2009 16:20, par ActuaBD

    A la suite de l’usurpation de l’identité de M. Pincemi, nous avons supprimé le fil de sa conversation. Vous pouvez re-poster votre message dans la mesure où il participe sereinement au débat.

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  • Que je sache, le personnage au T-Shirt bleu sur la deuxième photo est Xavier Lancel..

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    • Répondu par ActuaBD le 22 février 2009 à  22:27 :

      Effectivement, nous avons corrigé cette erreur. Merci pour votre intervention.

      Répondre à ce message

  • Le schtroumpf coquet n’est pas gay, les schtroumpfs n’ont pas de sexualité.

    Tif et Tondu sont indiscutablement des héros gays, ce sont même des bears, ils partagent d’ailleurs la même chambre.

    Blake et Mortimer sont également de doux amoureux (Jacobs transpose là sa relation à Hergé).

    Il ne semble pas du tout incongru de penser que Tintin et Haddock sont ensemble, tout le laisse entendre d’ailleurs.

    Chez Alix et Enak il n’y a aucune ambigüité, le sous texte gay est évident depuis toujours.

    Je n’arrive pas à voir d’homosexualité chez Spirou et Fantasio, pourtant Fantasio au départ avait le profil type de l’homo. Peut-être Fantasio est-il homo, mais pas Spirou, il n’y a donc rien entre eux de sexuel.

    Corto Maltese est à coup sûr bissexuel, comme beaucoup de marins.

    Du côté féminin, vous avez oublié Jeannette Pointu, Wasterlain disait lui-même qu’il la voyait comme une lesbienne (au début de la série), elle a complètement changé et est devenue une pétasse à la Natacha sans intérêt, mais dans les premiers albums c’était bien une lesbienne.

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    • Répondu par François Pincemi le 21 février 2009 à  23:19 :

      Post anonyme (c’est plus facile), mais argumenté, donc voyons ce qu’il en est, par le détail :

      "Le schtroumpf coquet n’est pas gay, les schtroumpfs n’ont pas de sexualité."
      Oui en temps normal, mais ils ont été troublés par l’apparition de la Schtoumpfette, non ?)

      "Tif et Tondu sont indiscutablement des héros gays, ce sont même des bears, ils partagent d’ailleurs la même chambre."
      Je ne connaissais même pas l’expression bears, je suppose que dans votre esprit, c’est une catégorie d’homos gays dormant ensemble ? De mémoire, Tondu (le barbu chevelu) ne s’intéresse pas trop aux femmes (mais il a bien le droit d’etre asexué). Alors que Tif (le chauve) méprise les cageots, mais apprécie les minettes sexys (Amélie d’Yeu notamment), d’où le comique puisqu’il n’arrive pas à les séduire. On dit pourtant que les chauves sont de bons amants !°)

      "Blake et Mortimer sont également de doux amoureux (Jacobs transpose là sa relation à Hergé)."

      Une interprétation assez libre, me semble -t-il....

      "Il ne semble pas du tout incongru de penser que Tintin et Haddock sont ensemble, tout le laisse entendre d’ailleurs."

      Ah bon ? Pour ma part, je verrai plutôt un Tintin asexué (pour ne pas dire impuissant), et un Haddock amateur de femmes faciles(aussi capiteuses que le whisky, mille sabords !°) : pas la Castafiore, bien évidemment, mais on sait le genre de femmes que l’ont trouve dans les ports !!

      "Chez Alix et Enak il n’y a aucune ambigüité, le sous texte gay est évident depuis toujours."
      Effectivement, il m’a semblé que le sous-entendu était proclamé de façon audible !!!

      "Je n’arrive pas à voir d’homosexualité chez Spirou et Fantasio, pourtant Fantasio au départ avait le profil type de l’homo. Peut-être Fantasio est-il homo, mais pas Spirou, il n’y a donc rien entre eux de sexuel."
      Possible. Et il y a de toutes façons Seccotine et le Marsu entre eux !

      "Corto Maltese est à coup sûr bissexuel, comme beaucoup de marins."
      Je ne suis pas marin, je n’ai pas d’amis marins, d’où tirez vous vos sources ?? Hugo Pratt était un homme à femmes, son marin également AMHA.

      "Du côté féminin, vous avez oublié Jeannette Pointu, Wasterlain disait lui-même qu’il la voyait comme une lesbienne (au début de la série), elle a complètement changé et est devenue une pétasse à la Natacha sans intérêt, mais dans les premiers albums c’était bien une lesbienne."
      D’accord pour le coté lesbienne du début (petit pot à tabac), mais je ne vois pas ce que vous reprochez à Natacha, restée absolument troublante du début à la fin !!

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      • Répondu le 22 février 2009 à  16:43 :

        Je ne suis pas plus anonyme que vous et votre pseudo à la pirouette cacahuette ou jacadi.

        Les bears sont des homos gros, poilus, barbus ou ai crane rasé, Tif et Tondu entrent parfaitement dans cette catégorie. Les allusions à la gente féminine sont tardives, elles datent de l’arrivée de Tillieux au scénario, et c’est par l’adaptation d’un vieux scénario de Félix qu’Amélie d’Yeu apparait, c’est plus par la circonstance qu’autre chose.

        De même que dans Blake et Mortimer les allusions à leur vie sexuelle hétérosexuelle sont de Vanhamme et Sente,très récentes donc, ils trahissent les propos ambigües de Jacobs.

        D’accord pour le coté lesbienne du début (petit pot à tabac),

        Voilà un raccourci particulièrement débile et homophobe, pour quelqu’un qui se déclare bi je vous trouve très mal informé, si vous croyez que les lesbiennes sont des "petit pot à tabac", vous ne devez pas en connaitre, ou en avoir dragué et vous prendre un vent sans soupçonner qu’elles l’étaient. La plupart des lesbiennes sont de très belles femmes très féminines, ce que vous dîtes laisserait penser que vous croyez que tous les mecs homos sont des folles tordues. Je veux bien croire que lorsque vous vous déguisiez en Corto Maltese avec un pantalon moulant vous aviez l’air d’une folle tordue François, mais la plupart des homos ne sont pas moins ou plus virils que les hétéros (parfois beaucoup plus pour certains).

        Malgré que vous vous soyez déclaré bi, vous ne semblez pas du tout connaitre votre sujet, et vous véhiculez des poncifs éculés.

        Oui, la plupart des marins étaient bi, par nécessité : homos en mer, entre hommes, et hétéros à terre. Lisez Jean Genet.

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        • Répondu par François Pincemi le 22 février 2009 à  18:16 :

          Désolé, Genet jamais lu Jean Genet !! Et je n’ai jamais dit non plus que j’étais bi, même si je veux bien étre bigame à la rigueur. C’est l’usurpateur de mon pseudo qui a prétendu l’étre, pour ma part, les femmes suffisent à m’occuper.

          Dans tous les cas, toute appréciation personnelle est sujette à la sensibilité de l’artiste, du lecteur et de l’époque où l’oeuvre a été conçue. Tif et Tondu ont été créés par Dineur pour Spirou en 1938. Tondu apparait dans la série littéralement hirsute, tout simplement parce qu’ il est retrouvé par Tif sur une ile abandonnée, suite à un naufrage. Le comique de la série vient du contraste, assez similaire à celui de Blondin et Cirage, me semble t’il. Je ne vois pas une famille aussi catholique que les Dupuis éditer pendant des decennies une série faisant la publicité de la vie libertine entre hommes dans un journal pour gamins. Tif et Tondu sont compagnons d’aventures et de voyages, et non gays. Exactement comme Jourdan, Libellule et Crouton, un trio masculin qu’il serait ridicule de tenter de faire passer pour homo. Et par pitié, n’élargissez pas vos fantasmes à Jerry Spring et Sancho, Valhardi et Gegene, Tanguy Laverdure, Prince et Jordan, Asterix et Obélix, et toute autre série basée sur l’action, destinée à la base à un public masculin d’enfants et d’adolescents.

          Si vous cherchez à élaborer des hypothèses plausibles, cherchez plutôt du coté de Walt Disney : de mêmoire, il me semble que Mickey n’habite pas avec Minnie, ni Donald avec Daisy. En revanche, ils ont des neuveux à domicile. Et Mickey passe beaucoup de temps avec son ami Goofy. Picsou est l’oncle de Donald si je ne m’abuse. Disney a supprimé les relations parentales directes. les parents des neuveux ne sont pas connus, cela signifie t’il qu’ils seraient de pere et mère inconnus ? Je laisse les théorichiens spécialistes des thèmes fumeuses étudier le dossier ; et les remercie déjà de nous faire part de leur savoureuses conclusions. Cordialement

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          • Répondu le 22 février 2009 à  23:01 :

            Du coté de Walt Disney vous êtes totalement hors sujet.

            Et si je ne parle pas de Gil Jourdan,Jerry Spring, Valhardi, Tanguy et Laverdure ou Asterix, c’est parce qu’il n’y a chez eux aucune ambigüité. Il n’y en a pas non plus dans les romans Bob Morane. Mais le zazou excentrique qu’était Fantasio pose question, et pour Tif et Tondu ça me semble encore plus clair.
            Vous semblez oublier que le grand séducteur, homme à femmes s’il en est Rock Hudson s’avéra être, à l’étonnement du monde entier, homosexuel.
            Rangez vos certitudes.

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      • Répondu par mmarvin le 22 février 2009 à  16:45 :

        La difficulté avec la bd est que l’on a tendance à toujours vouloir transposer nos questions et nos coutumes dans une réalité qui n’en est pas forcément pourvue.

        L’absence de sexe dans les bd européennes est au départ une obligation afin de "préserver les enfants" de ces influences malsaines.

        Laisser en vente libre des livres de contes pour enfants ou il est question d’abandons massifs, de meurtres conjugaux et de fillettes égorgées devait faire partie du même principe de précaution mais bon passons...

        La vision de ces héros asexués des années 50-80 est en totale contradiction avec ce qui est désormais. Et donc on a tendance à voir quelque chose que l’on sens caché mais qui n’est en fait pas là tout simplement. On s’imagine alors à une quelconque pseudo autocensure et on voit le mal là ou il n’y a que le vide de l’asexualisme forcé. D’ou l’idée que l’on se fait de voir Tintin se taper le Capitaine alors que si il n’y a pas de femmes dans ces bd, c’est parce qu’elles étaient considérées comme trop dangereusement perverses pour nos chères têtes blondes...

        Ah oui, un "bear" désigne un homosexuel musclé et/ou corpulent et poilu, au comportement masculin affirmé. Genre métrosexuel, mais pas tapette quoi.

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        • Répondu par xavier lancel le 22 février 2009 à  21:45 :

          Je confirme que je suis bien moi, avec un tee shirt bleu SCARCE, et pas Didier Eberlé. Je ne faisais pas partie de la table ronde, j’étais juste là pour traduire éventuellement à Tim Fish les interventions.

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    • Répondu par Alex le 22 février 2009 à  18:44 :

      Pour Blake et Mortimer, Spirou et Fantasio, Tintin et Haddock, Tif et tondu et plus encore les Schtroumpfs je pense que leurs rapports sont moins homosexuels qu’ "homosocial" (terme anglais-cf la définition du Webster : http://www.merriam-webster.com/dictionary/homosocial)

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      • Répondu par François Pincemi le 23 février 2009 à  00:29 :

        On en apprend des choses sur ce site. Je viens d’apprendre la signification de bear et d’homosocial.
        Je suis bien d’accord avec les thêmes développés par Alex et Mmarvin, qui semblent en désaccord avec les thèses développées par l’anonime qui semble voir des gays partout dans la BD, ou presque.

        Je lui conseille d’aller regarder de prés les albums de Wolinski, Lauzier, Veyron, Vuillemin, il risque d’y trouver son bonheur, et ce sont des auteurs talentueux et droles (à défaut d’etre gays, mais qui sait ?).

        Je ne comprend toujours pas l’interet de l’association qui organisa le débat : mettre plus de gays dans les BD ? mais que je sache, de nombreux gays des deux sexes se promènent, travaillent, vivent sans montrer ostensiblement leur préférence. Et ce sont les auteurs qui mettent en scène les personnages qu’ ils veulent, dans la necessité de l’histoire !

        Pour finir, je reste tout de même étonné par le faible nombre de BD de qualité (lisez"à forte audience" !!) mettant en scène des gays, alors que de nombreux films ont battu des records d’audience sur ce thême : la Cage aux folles (3 films, je crois), Pédale douce, Gazon maudit, un film de Blier avec Depardieu et Blanc, notamment. C’est la preuve que le public peut accueillir avec enthousiasme des oeuvres mettant en scène des gays. Pourquoi n’en est il pas de même en BD ? Telle est la question que je me pose.

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        • Répondu par mmarvin le 23 février 2009 à  13:50 :

          Hum en matière de cinéma les films "gays" ne sont pas très bien vus dans le milieu en fait. A l’exception de "gazon maudit", les comédies françaises de genre ne jouent en fait que sur les stéréotypes les plus consternants de la folle tordue ou de la travestie la plus dévirilisée au possible. Ces films sont faits pour que les hétéros se sentent virils en comparaison et qu’ils puissent rigoler grassement des pédales, sans penser une seconde au jeune adolescent qui ne sait rien du monde gay réel et qui s’imagine devoir obligatoirement se déplacer dans des fêtes avec des robes fuseau rose à paillettes si jamais il décidait d’assumer son attirance. Seule exception notable au désastre filmique, l’exxxxxxcelllllent "Priscilla, folle du désert", un film australien qui ne se cantonne pas au maquillage mais qui offre un panel très varié d’émotions qui va de l’amour à l’homophobie totale. Un régal.

          Pour ce qui est du faible nombre de héros gays dans la bd... La réponse est plutot à chercher du coté des éditeurs je pense. Il y a évidemment Ralf Koenig. Mais beaucoup d’auteurs de bd gay (mais pas forcément porno...même si il en a énormément) sont plus des amateurs et soient manquent encore de métier pour passer pro, soient se refusent à faire dans la "folle" pour contenter les beaufs.

          Et puis en fait, sont-ils en si petit nombre que cela ? Les homosexuels ne représentent au final que 8 ou 10 % de la population totale. Il ne faudrait pas grand chose pour atteindre ce chiffre dans la bd.

          J’en profite d’ailleurs pour mettre quelques liens.

          Tout public (sans sexe ou juste abordé, non montré) :
          http://straightahead.comicgenesis.com/
          http://www.bearwithme.us/
          http://www.latanieredepoppo.com/

          Il existe d’autres sites mais ceux la sont porno, mais facilement trouvables à partir des liens ou de mots clés comme "Logan comics".

          Répondre à ce message

        • Répondu le 23 février 2009 à  14:01 :

          Pour ce qui est de la Cage aux Folles, reste à savoir si c’est un film gay ou homophobe :/

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        • Répondu le 23 février 2009 à  21:42 :

          mettant en scène des gays, alors que de nombreux films ont battu des records d’audience sur ce thême

          Mettre en scène des gays n’est pas un thème, pas plus que de mettre en scène des hétéros.
          On peut très bien mettre en scène des gays sans que ça est aucun rapport avec l’histoire racontée (comme dans Tif et Tondu par exemple).

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  • Il n’y a pas raison de parler de "BD gay" si on ne parle pas de "BD hétéro".

    Plus jeune je lisais Spirou.
    Je me rappelle de deux histoires, une de JKJ Bloche où Jérome passait à l’acte avec sa copine Béa (Béa ?), et l’autre c’est La nuit du chat de Frank Pé avec Brousaille que découvrait l’amour avec Catherine. Tout cela était tout à fait charmant et je n’ai jamais entendu parler de ces albums comme des bd hétéros, alors que si ces héros avaient rencontré l’amour avec des personnes du même sexe (ou même ensemble ahahah !), on aurait à coup sûr parlé de BD homosexuelles.

    Deux poids, deux mesures.

    La plupart des homos réclament bien plus le droit à l’indifférence que le droit à la différence.

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  • Angoulême 2009 : Une visibilité pour les gays
    9 octobre 2020 19:42, par Malik

    Quoi de plus homophobe que de prétendre qu’un personnage fictif (Schtroumpf coquet) serait homosexuel... En se basant sur le fait qu’il soit efféminé ? C’est là reprendre les pires clichés homophobes les plus gerbant qui soit.

    Pas besoin d’être efféminé pour sucer des queues, pas besoin de sucer des queues pour être efféminé.

    Penser le contraire relève de l’homophobie la plus crasse.
    Il n’y a jamais eu aucun rapport entre homosexualité et féminisation.

    Le Schtroumpf coquet est d’ailleurs tout autant amoureux de la schtroumpfette que les autres Schtroumpfs.

    Ras le bol de lire des conneries

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