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Angoulême 2010 : Un programme et une sélection sous pression

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 6 décembre 2009                      Lien  
Vendredi matin, l’équipe du Festival international de la BD d’Angoulême présentait son programme 2010 à la presse dans le cadre prestigieux de l’auditorium du Louvre. Cette année, ses dirigeants tentent une programmation « qui rassemble », mais les relations entre le Festival et la Ville d’Angoulême restent exécrables.

Le visage des responsables du Festival avait du mal à afficher un sourire. Ils avaient prévu le lancement de leur manifestation dans un lieu prestigieux : Le Louvre. Après le Musée de l’Homme et l’Olympia, c’est dans ce temple chargé d’histoire que le Festival présentait le détail de sa nouvelle édition.

Hélas, le « show » s’est trouvé quelque peu perturbé par la grève des monuments et institutions muséales de l’État qui avait lieu précisément de jour-là. [1]. Devant l’entrée de la Pyramide du Louvre par où arrivaient les journalistes, un groupe de syndicalistes tenait un piquet et avait manifestement envie d’en découdre avec des services de sécurité débordés. Toute la conférence de presse s’est déroulée dans cette clameur. La révolution grondait aux portes du Palais…

Le différend entre le Festival et les Institutions angoumoisines n’est pas éteint, loin de là. Tout est réglé pour cette édition, certes, (à 15.000 euros près), surtout suite à l’intervention du maire et du préfet de la région auprès des collectivités locales et de l’état, mais ils ont bougé sous la pression du scandale suscité par les organisateurs du Festival annonçant sa suppression, nous dit-on.

Ce n’est évidemment pas de nature à rendre sereine une négociation qui devrait redémarrer en février prochain (le contrat entre la ville et le festival échoirait en janvier). Pour l’heure, les parties invectivent et menacent.

Lors de la présentation à la presse, on a pu assister à une intervention de M.Denis Olivennes, le directeur du Nouvel Observateur que les organisateurs n’avaient pas présenté à la salle et dont bon nombre de personnes se demandaient à quel titre il intervenait. Les lecteurs d’ActuaBD savent qu’il est, depuis juillet 2009, le délégué général de l’association du Festival, nommé là précisément en raison de la négociation qui s’annonce difficile. Car, principales sources financières du Festival (plus de 1,5 millions d’euros sur un peu plus de 3 millions) les institutions régionales (Mairie, région, département, collectivités locales), considèrent que l’événement leur échappe globalement et veulent rétablir l’équilibre, notamment en ce qui concerne la gestion de ces sommes.

Comment ne seraient-ils pas offusqués par les propos de M. Denis Olivennes lors de la présentation à la presse qui énonce, droit dans les yeux, à l’adjoint à la culture du Maire d’Angoulême, M. Gérard Desaphy cette injonction comminatoire : « Si je peux vous aider à faire prendre conscience [du soutien et de la défense du Festival] à ceux qui n’en ont pas conscience, je vous aiderai ! » ? Du côté du Festival, on se plaint d’une guérilla sans fin dans « la presse locale » contre le festival qui justifierait cette escalade.

Angoulême 2010 : Un programme et une sélection sous pression
Denis Olivennes (à g., ici avec Franck Bondoux, délégué général du Festival) est intervenu comme délégué général de l’Association du Festival.
Photo : D. Pasamonik (L’Agence BD)

Bref, dans la perspective des régionales où certains voient dans cette polémique la main de Nicolas Sarkozy et de son instrument, le ministre de la culture M. Frédéric Mitterrand, contre une place socialiste où règne Ségolène Royal, on ne voit pas comment la crise ne pourrait pas perdurer. Il est certain que le feuilleton continuera l’année prochaine.

Dans la ligne des éditions précédentes

Dans la programmation du Festival, de révolution, il n’est point question. Que du contraire, on a eu l’impression d’un joli rétropédalage vers des choix moins élitistes et des parti-pris apparemment moins complaisants.

Si le spectacle vivant (les concerts de dessins, etc.) reste l’un des fers de lance du Festival, Benoit Mouchart revendiquant l’originalité de ces représentations qui présentent des « séquences d’images », contrairement aux spectacles dessinés d’un Vaughn Bodé par exemple, c’est d’abord parce que ses programmateurs veulent créer des « instants collectifs » dans lesquels la BD est célébrée.

La ligne du Festival reste, nous dit le directeur artistique, la mise en avant des « démarches d’auteurs, dans tous les domaines, du divertissement à l’avant-garde ». Le seul but du festival, martèle-t-il, est de « faire grandir la bande dessinée », trop longtemps cantonnée dans son statut de littérature pour la jeunesse.

Blutch en concert. Les "spectacles vivants" sont au coeur de la programmation du Festival.
Photo : D. Pasamonik (L’Agence BD)

On nous annonce pour la première fois une « cérémonie d’ouverture » à laquelle nous aurons l’occasion de voir, si les astres hollywoodiens nous sont favorables, les premières images du Tintin de Spielberg.

Innovation intéressante qui permettrait peut-être de compenser l’absence des « exclus » de la sélection : des albums « hors compétition » seront présentés au public. Là aussi, l’influence du festival du film à Cannes reste patente : on cherche à instituer des évènements parallèles, à l’exemple de la sélection « un autre regard » où avait été présenté le film de Riad Sattouf, « Les beaux gosses . »

Enfin une Web-TV, visible sur les sites FNAC et SNCF, rendrait compte du festival en temps réel.

Les prix seront légèrement reliftés (voir notre entretien avec Benoit Mouchart) avec un recul annoncé vers un retour au système des catégories : « Nous préférons réformer plutôt que de persister dans l’erreur », nous dit-il. Peut-être les réserves que nous émettions au sujet de la nomenclature des prix lancés en 2008 ont-elles porté leurs fruits…

Expositions

Les expositions sont l’autre moment fort du Festival.

- À tout seigneur, tout honneur, Blutch sera exposé, mais l’auteur a préféré montrer son « work in progress » plutôt que des planches finies « qui ne sont pas faites pour être exposées ».

- Concession à la BD « grand public » ? Le personnage de Turk & De Groot, Léonard le génie fera l’objet d’une exposition « ludique et familiale ».

- La traditionnelle exposition « Jeunes Talents » fête ses 10 ans en exposant les travaux des lauréats de ce concours très populaire organisé par la Caisse d’Epargne et dont le dépôt des candidatures était limité cette année au 13 novembre 2009.

- La Bande Dessinée russe est à l’honneur cette année. Pilotée par Dmitry Iakovlev que nous avions rencontré vous vous en novembre 2008. Le créateur du festival de BD de Saint-Pétersbourg présentera à la Maison du Papier huit auteurs russes de la nouvelle génération.

Dmitry Iakovlev (à g.), le fondateur du Festival de Saint-Pétersbourg, ouvre l’année de la Russie avec son exposition à Angoulême.
Photo : D. Pasamonik (L’Agence BD)

- Sous l’impulsion de Blutch, les dessinateurs d’humour seront mis à l’honneur. Le dessinateur Frédéric Poincelet s’emploiera à mettre en perspective les filiations de Luyas Williams et de Chris Ware ou encore de Charles Huard avec Blutch.

- Les Tuniques bleues et leurs auteurs Raoul Cauvin & Willy Lambill feront l’objet d’un hommage sur la place qui fait face à l’Hôtel de Ville, là où Boule & Bill et Les Schtroumpfs résidaient les années précédentes.

- Le « Manga Building » (anciennement Espace Franquin) accueillera une exposition One Piece avec comme morceau de bravoure une île au trésor en volume parsemée d’objets emblématiques. Ne rêvons pas : ici, pas d’originaux sur les murs, que des fac-similés.

- L’exposition sans doute la plus importante sera sans conteste celle du Musée de la bande dessinée, l’exposition Cent pour Cent dont notre collaborateur Thierry Lemaire vous a déjà longuement parlé précédemment.

- Le Musée des Beaux-Arts accueillera L’Expo Louvre où les visiteurs retrouveront les travaux exposés au Louvre et dont nous vous avions déjà parlé précédemment.

- Une exposition Fabrice Neaud prendra place dans l’Hôtel Saint-Simon. L’auteur du Journal (quatre volumes chez Ego comme X), lors de la présentation à la presse, disait «  y réfléchir encore  » (apparemment, il venait de découvrir qu’il en serait le commissaire) et évoquait « des photos noir et blanc de façades gothiques » qui côtoieraient ses travaux.

- C’est Blutch qui a voulu l’ exposition Bye-bye de Fabio Viscogliosi : ! (Ma Vie de garçon, au Seuil, Au Cœur du monde chez L’Association), prélude à un recueil de 400 pages à paraître à L’Association en 2010 : Da Capo.

- On ne devra pas rater l’exposition-happening des Belges de chez Frémok, Olivier Deprez, Vincent Fortemps, Dominique Goblet et Thierry Van Hasselt, avec la complicité du dessinateur italien Gipi, Match de catch à Vielsam. Il s’agit en effet d’un magnifique projet réalisé avec des artistes handicapés (Adolpha Avril, Richard Bawin, Jean-Jacques Oost, Rémy Pierlot et Dominique Théate) dans lequel ces 10 artistes se sont engagés avec cœur. Cela donne d’étonnantes images que l’on retrouve dans l’ouvrage publié par Frémok.

"Match de catch à Vielsam", une exposition du groupe Frémok
Photo : D. Pasamonik (L’Agence BD)

Plein d’autres expositions auront lieu, « in » et « off » festival.

Concerts et performances

Les « instants collectifs » sont de retour avec les « Concerts de dessin ». C’est Zep qui en a scénarisé le principe cette année. Blutch fera son spectacle crayons en main sur la musique de Irène et Francis Jacob. On notera que le Pass du Festival (entre 6 et 30 euros, selon le nombre de jours et l’âge) ne donnera pas accès à ces évènements spécifiques qui coûteront à chaque fois 8 euros supplémentaires.

Idem pour la « performance » de Bilal, Cinémonstre , un remix documentaire visuel des trois premiers films de Bilal qui prendra place au théâtre d’Angoulême avec Bilal sur scène qui interviendra graphiquement sur le film : il faudra vous acquitter de 18 euros supplémentaires.

La conférence Schuiten/Peeters a également lieu au théâtre. Elle explorera avec les auteurs les arcanes de leurs Cités obscures. A la différence des précédentes, cette prestation est gratuite et, pour cela peut-être, mais pas seulement, elle devrait remplir la salle de 700 places.

"La BD au Louvre" sera une exposition à... Angoulême 2010
Photo : D. Pasamonik (L’Agence BD)

La jeunesse a son « pôle »

C’est l’une des conséquences du déménagement du Musée de la BD : la bâtiment Castro laissera la place à un Pôle Jeunesse « en dur » qui lui sera entièrement dédié. Rencontres junior et jeunesse y auront lieu.

Le Pavillon Jeunes Talents, en revanche, reste en ville avec ses dizaines d’animations et expositions patronnées par la Caisse d’Epargne, la Région Poitou-Charentes, Magelis et le Haut Commissariat à la jeunesse.

Rencontres internationales

Des grands auteurs sont annoncés, parmi lesquels : Joe Sacco, Ivan Brunetti, Dash Dash Shaw, David Heatley, Kevin O’Neill et Alan Martin. On annonce aussi le Japonais Seiichi Hayashi et les Français Bilal, Floc’h & Rivière.

On ne saurait détailler ici tous les éléments de la manifestation (nous y reviendrons de toutes façons) mais retenez que la SNCF offre une réduction de 35% et de 50% le jeudi. Pour les hôtels, prenez de l’avance car tout est blindé ou alors apprêtez-vous à louer une voiture pour crècher à l’extérieur de la ville.

Vous pourrez peut-être trouver une chambre chez l’habitant en prenant contact avec L’Office du tourisme (Tel : + 33 (0) 5 45 95 55 55 – Site Internet).

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Code EAN :

Festival d’Angoulême du 28 au 31 janvier 2010.

Le site du Festival

Lire aussi : Benoit Mouchart : « J’aimerais que la bande dessinée et Angoulême soient fédérateurs. »

Lire aussi : Angoulême 2010 : Une sélection consensuelle pétrie de contradictions

[1Pour protester contre la perspective de suppressions d’emplois, le Centre Pompidou (fermé depuis le 23 novembre), Le Musée d’Orsay, Versailles, le Musée Rodin, les Archives nationales, l’Arc de Triomphe, la Conciergerie, les châteaux d’Azay-le-Rideau, la Cité de Carcassonne, mais aussi Le Louvre étaient ces derniers jours fermés au public.

 
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35 Messages :
  • Avec son esprit famille et son sens de la camaraderie, avec ses sélections à la fois ambitieuses et chaleureuses, avec son équipe ancrée loin d’un intellectualisme désaxé, quai des bulles et aujourd’hui un vrai bon festival Bd.
    Mince !!! ça va être Angoulême !!!

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    • Répondu par Mimi le 7 décembre 2009 à  10:28 :

      Oui, il y a trop "d’intellectuels" dans ce pays, qu’on redonne le pouvoir aux vraies petites gens, aux familles, aux gens aimant les dessins des salons de coiffeurs et aux rieurs barbus et ventrus de la bande dessinée à Tonton. Assez de prétentions, assez de parisianisme, nous aussi nous avons nos cocktails et nous sommes une force. Je suis de tout cœur avec vous.

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      • Répondu par Sergio Salma le 7 décembre 2009 à  13:15 :

        Haha et si c’est les vraies petites gens qui feront l’opinion, virons les étrangers aussi. Elles sont super-sévères les petites gens. Si on leur demande leur avis, glups ! ça fait peur . Puis les vraies petites et bonnes gens regarderont dans les bibliothèques et décideront ce qui est sain pour leur progéniture, et donc bientôt on verra pas mal de titres brûlés sur la place du village. Ils se fieront à l’avis de leurs grands-pères ayant retrouvé leur pouvoir et les jeunots seront interdits de publication pour cause d’idées subversives et non-respect des règles de l’âge d’or( 4 bandes, dessins soit Franquin soit Hergé ou alors à la limite Jacques Martin ).
        Les libraires auront de nouveau de la place dans leur magasin. 80% des éditeurs pourront fermer boutique et le festival d’Angoulême sera supprimé, les journalistes sous contrôle. Bien sûr c’est l’Etat qui fournira l’infrastructure aux éditeurs qui se plieront à sa volonté . Les intellectuels seront parqués puis renvoyés , carte de presse supprimée et pénalités si récidive. Puis prison.

        Aah ! Enfin seuls. René, passe-moi le saucisson. Y en avait marre des intellectuels , comment qu’y disent ? Ah oui bobo. Tss.
        Dis René, j’ai vu que dans les illustrés à c’t’heure y avait des bulles . Tu penses pas qu’on devrait revenir au texte en dessous de l’image ? Allez, une loi , zou.
        I’reste du vin ? Ouaip, merci.

        Santé.

        Burps.

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        • Répondu par Francois Pincemi le 7 décembre 2009 à  19:25 :

          Je ne vois pas pourquoi l’opinion des petites gens aurait moins d’importance que celle des grands, on ne va pas rejouer l’odieux débat de la France d’en bas (le cochon de payeur), contre celle du haut (le critique ou professionnel, qui non seulement ne paie rien, mais en plus est rémunéré pour dispenser sa bonne parole !!).

          Il y a de plus en plus de mécontents sur les tares de ce système. Il y a deux ans, je me faisais insulter quand je parlais des bobos branchés, pseudo-intellos ou parisianistes. Alors que maintenant, j’ai l’impression d’être suivi ou approuvé par un certain nombre de lecteurs.... il y a bien sûr encore quelques auteurs branchés et pseudos critiques spécialisés pour tenter de défendre leur chapelle ou leur petit pré carré en jouant à l’âne Onime, mais tout de même quel changement d’ambiance !

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          • Répondu par serpico le 7 décembre 2009 à  22:21 :

            le fascisme en amont n’est absolument pas une création du peuple, Sergio Salama serait bien inspiré de se confronter à l’histoire avant de sous entendre de telle idiotie.Et l’exemple de l’Allemagne d’avant guerre nous montre que c’est par le haut que le fascisme a eté soutenu, entretenu et organisé, en raison d’une politique contre révolutionnaire et pour contre carrer des mouvements ouvriers à l’époque progressistes...Alors on peut parler de bd, on peut trouver l’intervention de mimi trés moyenne, ça n’est pas une excuse pour dire d’autres sottises.

            Ce qui peut favoriser le totalitarisme, c’est précisément quand les élites méprisent le peuple qui vote non contre le traité de Lisbonne en 2005 et qui se réjouissent que l’on esquive la démocratie pour s’assoir sur la majorité populaire.

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          • Répondu le 7 décembre 2009 à  22:34 :

            Je ne vois vraiment pas ce que la montée du Front National vient faire dans une discussion sur la bande dessinée.

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          • Répondu par Alex le 7 décembre 2009 à  23:13 :

            Cher Onc’,

            Il n’y a pas foncièrement de changement d’ambiance. Ne vous réjouissez-pas, inquiétez-vous plutôt... Exemple : vous attaquiez FRMK, je lis un autre message sur ce site – comme quoi FRMK a toujours eu un dédain pour la BD. Je rêve ! FRMK édite les oeuvres de Barbier – vous savez pertinnement quelles sont leurs qualités. Ils éditent aussi entre autres les oeuvres de Marko Turunen, « jeune » dessinateur finlandais primé déjà dans son pays par un « life achievement ».

            Nous –moi- défenseur de la bd expérimentale et d’une lignée plus artistique sommes capable de reconnaître les qualités indéniables d’une planche de Lambil, mais d’où vient cet entêtement stérile à dénier les valeurs des productions plus expérimentales. Car pas de jalousie là-dessus, elle ne sont jamais récompensée –certainement pas en chiffres de ventes. Mais est-cela votre barême de qualité ?

            Je note dans la palmarès de cette année à Angoulême « Eightball » - un comix absolument merveilleux de D.Clowes. Problème...il date de 20 ans. Je sais Onc’ que vous racontez beaucoup de bêtises pour le plaisir même du débat –j’ai appris à apprécier vos interventions. Mais regardez, D.Clowes –qui a eu un film tout de même avec « Ghost World », une bd qui était partie tenante de son comix « Eightball »... 20 ans après en France. La sélection d’Angoulême est tiède –consensuelle ? Et peut-être est-cela son essence. Y’a t-il lieu à scandale ?

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            • Répondu par serpico le 8 décembre 2009 à  08:02 :

              visiblement vous ne comprenez pas. Pour ma part prétendre que le débat se situerai entre la bd populaire et la bd expérimentale, c’est être à côté de la plaque.
              Ce que je combat pour ma part c’est la pensée unique, et le hochement de tête commun au même moment.
              Un exemple, pour avoir étudié de près la corporation de conteurs dans la bretagne du 18 eme siecle, je peux dire que Sfar n’est pas un conteur, un poête oui, un artiste bien sur ! mais un conteur non !! mais qu’est ce que je lis depuis toutes ces années à son sujet...sfar est un conteur et il se proclame comme tel (parfois avec un style qui lui est propre), le tout relayé par la mass média comme des pantins...
              Or quand j’entends des choses aussi contestables, je suis en droit d’attendre des journalistes,penseurs qu’ils fassent leur job et pose le débat !! mais il ne vient pas justement...
              Je prend cet exemple parce que emblématique,j’aime Sfar mais en tant que chercheur éclairé je ne supporte pas la pensée unique...
              Et c’est cela que beaucoup condamnent.
              Vouloir limiter la chose ,à juste les populos contre les bobos , c’est faire preuve de peu d’étincelles.

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              • Répondu par valérie (conteuse) le 29 juin 2010 à  20:11 :

                Bonjour,
                je suis à la recherche d’un documentaire, mes informations sont peu précises,dont le sujet est "les confréries de conteurs ou corporations de conteurs, telles qu’elles existaient jusqu’au 19e siècle (si mes sources sont bonnes).
                Je lis que vous avez beaucoup étudié le sujet, vous êtes peut-être, enfin, la personne qui pourra me renseigner sur ce documentaire. Ce serait formidable..
                Merci d’avance
                valérie

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          • Répondu par xav le 11 décembre 2009 à  21:44 :

            tout à fait d’accord !!!!!!!!!!!!!!!!

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        • Répondu le 8 décembre 2009 à  05:14 :

          Excuse nous, Salma, de préférer contempler la ronde de nuit, plutot qu’un monochrome de Whiteman !

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        • Répondu par Zecid le 8 décembre 2009 à  05:49 :

          Ces e-bobos ont cependant tout compris, car point besoin de s’emmerder la B...
          à faire du chiadé, utiliser la perspective, chercher des décors ou respecter les proportions d’un corps humain, un lettrage correct, ou même une colorisation
          en adéquation avec l’ambiance

          eux, comme ils font de l’art, et ben, z’ont pas besoin de tout ça, donc, même s’ils savent pas faire, ben c’est pas grave

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          • Répondu par mimi le 8 décembre 2009 à  09:28 :

            En voilà du débat. Moi j’en ai assez des bédés mal dessinées. Je veux du bien fait. Je veux de l’art, et l’art c’est BIEN FAIT. J’en ai marre que ces messieurs de Paris nous prennent pour des idiots chaque année, avec leur sélection prétentieuse et élitiste. Par exemple, je ne suis pas parti pris, je n’ai rien contre une certaine modernité : Maître Davodeau, qui n’est pas dans la sélection, j’adore, il dessine BIEN. Lui aime le peuple, c’est un vrai de vrai, proche de nous, les petites gens souvent qualifiées de mauvaises, il pourrait être ministre de la culture, il changerait beaucoup de choses dans ce pays. J’aime aussi Frederik Peeters qui en remontre à tous ces prétentieux au niveau du dessin bien fait. Mais au milieu de tout cela, que de nullités ! Ou sont les bandes dessinées de mon enfance ? Des bobos riches à millions, qui s’engraissent sur le dos de pauvres gens qui ne savent pas ce qu’ils font, voilà ou est le 9e art. Heureusement que nous avons actuabd, ce superbe site, pour exprimer notre philosophie bédéphilique, ou messieurs Pasamonik et collègues nous portent toujours une oreille attentive. MERCI et amitiés d’en bas

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            • Répondu par LC le 8 décembre 2009 à  11:46 :

              Just my two cents, élevé aux Buscema et Frazetta, je propose pour calmer tout le monde deux catégories, qui ne se chevaucheraient pas :

              La bande dessinée, ou on pourrait caser tout ce qui est lisible, les susnommés cités plus haut, + les Gir, Uderzo, Franquin, Tillieux, Chaland, ....

              et la bande déféquée : Pour le reste ; histoires nombrillistes, vite et mal torchées sur la gaz, bancale et tordue, bref tout ce qui est encensée par - Pincemi © -
              le Monstre, Télédrama, les inrocks, laberation ....

              Ainsi, plus de polémiques !

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              • Répondu par LC le 8 décembre 2009 à  14:28 :

                Je trouve très désagréable que quelqu’un me pique mon pseudo pour écrire des conneries.

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                • Répondu par Oncle Francois le 8 décembre 2009 à  17:38 :

                  Je vous comprends bien, ayant déjà vécu la même mésaventure. Il suffit de signaler l’usurpation d’identité (de pseudo dans votre cas) à actuaBD, qui prendra les mesures nécessaires. J’en profite pour signaler que je ne suis absolument pas l’auteur des posts signés mimi.

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  • Angoulême 2010 : Un programme et une sélection sous pression
    6 décembre 2009 15:10, par Maitre Capello

    nous y reviendront

    AIE !

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  • 18 euros en plus du prix d’entrée du Festival pour voir le film "cinémonstre" de Bilal ?! Mais c’est le double et un poil plus d’une place de cinéma en grande salle ! C’est tout juste le prix promotionnel d’un DVD en édition simple sans casi bonus. Le comité du FIBD se fout de la gueule du monde !
    J’ai vu CINEMONSTRE au festival de Sollièsville, er je n’ai rien payé ! C’était GRATUIT ! Et on a eu droit une excellente discussion avec BILAL après le film. Et c’était GRATUIT !
    On était en plein air, le film projeté sur une bâche attaché à un mur un peu pentu. Bien au frais de l’été ! Ha ça on ne l’a pas à Angoulême !

    De plus, CINEMONSTRE n’est pas un film documentaire, mais c’est un FILM à part entière. Bilal a remonté un film (avec les copies dont il disposait) , créée une histoire d’amour basée sur ses trois films. Comme une sorte de "Mashup" pour parler dans un vocabulaire américain. Mais ça n’a rien d’un documentaire ! le FIBD n’a pas vu le film.

    Je me demande combien de personne pourront voir les premières images du Tintin de Spielberg & Jackson ! À mon avis, la place doit être chère payée !

    Attention, cher visiteur d’Angoulême ! Tu vas au Festival, ut payes ton entrée à la journée plein pot casi le double d’une place de cinéma à 1/2 tarif à 11h00, et tu n’auras pas accès à quasi tout ce programme ! il faut payer en plus, réserver en amont... ! bref. prévoir un budget aussi coûteux que ce tu vas peut-être dépenser en album.

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    • Répondu le 6 décembre 2009 à  20:41 :

      Le fameux entartreur belge a t’il prévu de faire une prestation à Angou ? Et si non, y a t’il du goudron et des plumes pour mes membres du jury ??

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  • Angoulême 2010 : Un programme et une sélection sous pression
    7 décembre 2009 14:43, par Un peu d’humour

    Le festival ne débat de rien sauf de la BD elle-même, comme une pyramide de pouvoir évaluée sur le nombre de ventes et la faculté à créer des sphères d’influences auprès d’un grand nombre de pseudo-journalistes culturels soumis à l’air du temps, sans contradictions pourtant essentielles, ni grands débats.
    Le festival d’Angoulême est majoritairement tiède, confortablement installé dans son consensus.
    Simplifions le programme par : "Ouverture du traditionnel supermarché des illustrés pour débiles, fin janvier, à Angoulême, venez nombreux ! Ne manquez pas l’élection du Grand Neuneu, le dimanche soir !"

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    • Répondu le 8 décembre 2009 à  05:20 :

      Et pendant ce temps à Angoulème, les neuneus neuneutaient ...

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      • Répondu le 8 décembre 2009 à  17:42 :

        le bobos boboïsent surtout à Paris, hormis le dernier weekend de janvier. Mais les zozos zozotent toute l’année et partout sur le territoire.

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  • Quelle magnifique affiche de festival BD !°)
    7 décembre 2009 19:34, par Francois Pincemi

    Non seulement, on ne reconnait pas le style de Blutch, mais je ne reconnais même pas les personnages évoqués. Je comprends l’intention du grand artiste : vouloir faire penser que la BD est une sorte de jeu de morpion auquel on pourrait jouer sur un tableau noir, quelle idée astucieuse et amusante ! Il est vrai que j’aurai du mal à imaginer une affiche mettant en scène Blotch et le petit Christian, deux tentatives d’autobio ou de mise en scène imaginaire. Mais bon, ces deux personnages ne sont pas très connus du grand public (moi, j’ai la collection complète de ces séries à deux tômes !°).

    Pour revenir à l’affiche, je n’y connais pas grand chose, mais un de mes libraires m’a dit y voir des hommages à plusieurs grands noms du comics : Ware, Clowes et Spiegelman, notamment. Qu’en pensez vous ?

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    • Répondu par Alex le 8 décembre 2009 à  00:34 :

      Vous avez bien raison, cette affiche accumule les références. Et vous les avez très bien cernées. Elle n’est pas très réussie, trop statique-mais je ne voudrais pas en faire une énième attaque contre le festival. Dans la perspective que le festival se doit d’être reconnu internationnalement -il serait peut-être bon de faire travailler les "grands prix" en conjonction avec de vrais "designers". Ca pourrait être intéressant. Le logo même du festival devrait être revu, c’est très 80´s. Je critique, je critique mais c’est en fait assez passionnant de réfléchir aux multiples voies qui nous permettraient d’améliorer ce festival. Il nous appartient un peu aussi, à nous les amateurs de bd.
      Donc, pourrions faire ici une liste de doléances ? Nous pourrions l’envoyer aux organisateurs et combler la brêche entre l’amateur éclairé et les organisateurs. Je suis conscient de la naiveté de cette opération, mais un véritable dialogue entre l’amateur et le festival est nécessaire à mon avis à ce point.
      Actua BD, svp... pourriez-vous ouvrir votre espace pour que nous discutions de l’avenir de ce festival-qui est le notre mais nous échappe semble-t-il...

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      • Répondu par Oncle Francois le 8 décembre 2009 à  10:49 :

        Cher Alex, puisque vous dites "Vous avez bien raison, cette affiche accumule les références. Et vous les avez très bien cernées.", merci de les expliciter aux deux débutants qui n’y connaissent pas grand chose (je n’ai fait que citer le commentaire de mon libraire favori qui s’y connait assez bien en trucs récents US) ; pour ma part, je prefère me spécialiser en Franquin, Tillieux, Hergé et Peyo ! Et j’ai déjà assez de mal avec certains français branchés, ce n’est pas pour me farcir en plus la lecture approfondie de leurs collègues de l’undergraoumpf des tristes comics indés.

        "J’en pense que ton libraire doit fumer ds trucs pas clair ! Intemporalité transitionnelle dans la BD a été le thème de conception

        Chris Ware, Clowes, Spiegelman réunis en hommage sur cette affiche ????????????????????????????????????????

        Il était à jeun ton libraire, Pincemi ?"

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      • Répondu par Oncle Francois le 8 décembre 2009 à  18:22 :

        Il me semble reconnaitre en haut à gauche la Zoé (d’Arthur et Zoé de Weissmuller ??), le chien Scooby Doo (dessin animé de Hanna Barbara, sans doute ?), et Filochard (en bas à droite). Et un Mickey méconnaissable au centre, sans doute pour éviter des problèmes avec la Disney Corp.

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    • Répondu le 8 décembre 2009 à  05:04 :

      J’en pense que ton libraire doit fumer ds trucs pas clair !
      Intemporalité transitionnelle dans la BD a été le thème de conception

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    • Répondu le 8 décembre 2009 à  05:38 :

      Que si un des pinpins de mon agence fait ça, je le vire, car c’est invendable à un client "normal"

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    • Répondu par XXL le 8 décembre 2009 à  05:51 :

      Chris Ware, Clowes, Spiegelman réunis en hommage sur cette affiche ????????????????????????????????????????

      Il était à jeun ton libraire, Pincemi ?

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    • Répondu le 8 décembre 2009 à  07:54 :

      Cette affiche est l’œuvre du Mozart de la BD (je reprends les termes lus sur ce site il y a un an). Là, il s’agit certainement d’une œuvre précoce. Du Mozart de la BD enfant ou bébé ? Je demande l’avis d’un expert !

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      • Répondu le 8 décembre 2009 à  12:18 :

        Le Mozart de la BD ? La comparaison est osée, audacieuse, même !
        Vous parler bien de W.A. Mozart, ou d’un autre Mozart, maurice ou Gérard ????

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        • Répondu le 8 décembre 2009 à  19:11 :

          W.A. Mozart comme le grand Wilbur Abraham Mozart, évidemment !

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  • Ah ah. C’ est vraiment marrant de se rendre compte que pour la sélection d’ Angoulême, c’ est comme pour l’ équipe de France. Il y a 60 millions de sélectionneurs-prétendants, chacun étant persuadé qu’ il ferait bien mieux que celui qui est en poste .
    Ne croyez pas que je me moque de vous, au contraire cela prouve que chacun est passionné et c’ est plutôt bon signe.
    ( Et entre nous, on me la filerait à moi l’ équipe de France, je ferai quand même un peu mieux que Domenech...)

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    • Répondu par Richard le 13 décembre 2009 à  00:54 :

      Et la passion dépasse la raison. C’est peut-être justement là que le bas blesse...
      La BD est un art (autoproclamé 9ème par feu Morris si ma mémoire est bonne) ; soit. Mais elle est aussi un divertissement.
      J’ai l’impression de lire les mêmes discours depuis plusieurs années : "bobos parisianistes" vs "vox populi".
      Arrêtons ces mascarades : Angoulême est un gouffre financier ! La place des BD n’est pas sur un podium, si ce n’est celui d’une librairie (et sans le macaron ou le bandeau genre "vu à la TV"). Qu’elles soient « bien » ou « mal » dessinées, grand public ou intimistes, coloriées ou noir & blanc, sérielles ou uniques, elles n’en demeurent pas moins liées avant tout à des choix personnels, qu’ils émanent des auteurs ou des lecteurs. Quelconque aréopage d’exégètes est de ce fait, et selon moi, arbitraire (et je ne parle pas que de BD).
      Angoulême, ça sert à quoi ? Qu’on parle de BD pendant un petit mois ? Qu’on ravive chaque année des débats stériles ? Qu’on se prenne la tête pour des Prix dont, finalement, tout le monde se fout (à part les auteurs eux-mêmes, finalement les premiers intéressés mais rarement entendus) ?
      Qu’on se le dise...?!

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