On le sait, L’Association traverse des turbulences depuis le 10 janvier 2011. Nous avions déjà évoqué dans nos pages la grève de leurs salariés suite à une suppression de 3 à 4 postes sur les 7 salariés de l’entreprise à compter de février 2011. Le personnel de l’Association reproche notamment à ses dirigeants un manque de dialogue constructif au sujet sa gouvernance.
En dépit de la grève, les salariés sont quand même venus tenir le stand de L’Association au FIBD d’Angoulême. Seulement voilà, aucun des livres de l’éditeur ne sont à disposition sur les tables et les présentoirs : ils ont été remplacés par des tracts rappelant les revendications des salariés grévistes.
L’un d’eux nous déclare : « Nous avons pris de notre temps pour monter le stand, comme si rien n’était. Nous avons porté des caisses de livres que nous avons mis au centre du stand ou sous les tables. Nous voulions assurer une présence et sommes prêts à travailler normalement si la direction fait preuve d’une bonne volonté et s’engage fermement à satisfaire nos exigences. »
Les salariés demandent :
1. Que les raisons économiques de ces licenciements soient justifiées. Les salariés font part de leur étonnement car les documents comptables prouvent que la structure est saine et ne justifie pas cette décision.
2. Dans le cas où les difficultés financières seraient avérées, des solutions autres que les licenciements devraient être étudiées pour arriver à des économies d’échelle. Les salariés demandent à en discuter.
3. Les salariés dénoncent la structure opaque de l’entreprise et notamment le fait que le mandat du directeur éditorial J.C. Menu, reste flou..
Ils précisent dans leur communiqué : « La situation nous paraît suffisamment grave pour que soit remis en marche un processus démocratique qui fait défaut à l’Association depuis plus de cinq ans. […] Nous exigeons conformément à l’article 13 des statuts que l’Assemblée Générale (AG) annuelle obligatoire soit convoquée sans délai ».
Les salariés veulent que l’AG ait connaissance d’un rapport financier et comptable sur la situation de l’entreprise et qu’un nouveau conseil d’administration soit élu.
Les salariés dénoncent aussi le fait que le Bureau de L’Association a réuni une Assemblée Générale Extraordinaire le samedi 22 janvier dans le plus grand secret, sans convocation de tous les membres quinze jours à l’avance comme les statuts l’exigent.
On apprend dans un communiqué du comité de soutien aux salariés de l’Association, distribué le 25 janvier 2010 que cinq membres de l’entourage du bureau avaient pour intention de modifier les statuts de l’Association dans un but qui reste inconnu. L’information ayant filtré, un groupe constitué de salariés, d’adhérents et d’auteurs, se sont pointés à cette réunion pour s’informer sur ce qui se « tramait ». L’arrivée du groupe aurait interrompu la manoeuvre et des questions ont été posées au bureau dans un climat de tension électrique.
On le voit le dialogue entre Jean-Christophe Menu et les salariés est des plus houleux. Le Festival International de la BD devenant l’occasion pour ces derniers de mettre leurs problèmes sur la place publique.
(par Nicolas Anspach)
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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