Jeudi dernier, Philippe Lavaud, le maire d’Angoulême n’était pas peu fier d’annoncer le début du chantier de la Très Grande Médiathèque de l’Image à Angoulême dans le quartier de L’Houmeau derrière la gare, avec comme objectif une ouverture à la fin de l’année 2013. Sur un terrain de 700 m², un grand bâtiment en 5 modules se lèvera et consacrera une bonne part de son activité à la BD, Angoulême oblige ! Une bibliothèque de 18.000 albums de bande dessinée sera mise à disposition du public, en concertation avec la Cité toute proche (qui conserve son propre fonds), les deux entités devant être au cœur d’un réseau qui coordonnera les 15 médiathèques et bibliothèques de l’Agglomération du Grand Angoulême faisant de cette région l’un des centres de l’image les plus denses au monde.
Ce volontarisme venant du premier magistrat de la ville se traduit également par un accord entre les organisateurs du Festival et ses principaux bailleurs de fond. Le maire a réussi son coup : celui de mutualiser une grande partie des coûts supportés par la Ville pour le Festival à l’ensemble de l’Agglomération du Grand Angoulême.
Tout le monde y gagne : Le Festival conserve son subside initial sauf que ce ne sont pas les mêmes qui paient, tandis que l’ensemble des 15 communes du Grand Angoulême se trouve mobilisé sur un projet enthousiasmant : faire de cette région LA capitale européenne de l’image.
Une clarification qui arrange bien aussi Gilles Ciment, le directeur général de la Cité de la Bande Dessinée et de l’Image qui, fait nouveau, ne fait pas partie de la table de négociation. Il est vrai que la structure avait tendance à passer pour "une boîte aux lettres", les subventions de la manifestation passant auparavant au travers des moyens accordés à la Cité.
Dernière négociation en cours
C’est d’ailleurs le dernier écueil qui subsiste : un accord est à trouver entre le FIBD et la Cité en ce qui concerne les moyens mis à la disposition du Festival par l’institution angoumoisine. Jusqu’ici, ils ne faisaient pas l’objet d’un accord en bonne et due forme. Ceci est en train de se régulariser sous l’autorité de la Préfecture et de la Direction Générale des Affaires Culturelles.
Il semble que des désaccords subsistent en ce qui concerne l’autonomie des moyens de financement. 9e Art+ désire en effet conserver l’exclusivité de la recherche des sponsors et demande à ce qu’on l’interdise à la structure angoumoisine.
C’est une demande exorbitante : le festival ne dure en effet que quatre jours tandis que la Cité étend son action toute l’année durant. En outre, d’autres festivals, comme le Festival de Cannes, font coexister d’autres manifestations (comme La Quinzaine des réalisateurs) qui ont une autonomie de recherche de financements (lesquels sont parfois différents des sponsors officiels et parfois même en concurrence).
Alors que l’état va être amené dans les années qui viennent à réduire son train de vie, il est juste que l’on laisse une institution aussi centrale pour la préservation du 9e Art la possibilité de trouver, comme tous les autres musées de France, les moyens de son financement sans restriction et dans la cohérence.
Comme le dit le maire d’Angoulême (Lire notre entretien) : « C’est au bénéfice du service public [que les partenaires] doivent travailler et non pour un égo ou un bénéfice personnel. »
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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Festival International d’Angoulême
Du 27 au 30 janvier 2011
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