Était-ce lié à au décès de Cavanna ? Le dessin que Willem réalisa laborieusement pour saluer l’ouverture du festival n’était pas des plus guillerets : un boucher, cigare au bec et armé d’une déboucheur, extirpait des bébés morts-nés du ventre d’une femme éventrée...
La vidéo de Tardi qui suivit (l’auteur d’Adèle Blanc-Sec était absent) continuait de plomber l’atmosphère alors que son exposition, forte de 500 originaux, était sans conteste l’événement-phare du Festival. Ce référent de la Grande Guerre en bande dessinée relatait le récit de sa grand-mère expliquant comment le grand-père de Tardi était tombé le nez dans les viscères d’un camarade de tranchée.
Une soirée de plomb
L’aspect international du festival se devait d’être mis en avant. quatre grands auteurs ont pu s’exprimer sur scène : l’Américaine Alison Bechdel, l’Anglais Pat Mills, le Chinois Li Kunwu & l’auteure israélienne Rutu Modan. Les thématiques évoquées (la guerre, la Shoah, la psychanalyse...) n’ont pas contribué à égayer le public.
Ce sont finalement quelques vidéos qui réchauffèrent l’ambiance. Tout d’abord celle Thierry Tinlot présentant les dessinateurs qui illustraient le Huffington Post, puis Darren Aronofsky, le réalisateur de Black Swan qui expliquait qu’il était en pleine post-production de son film Noé tiré de la bande dessinée éponyme paru au Lombard dont il est le scénariste. Le casting (Antony Hopkins, Russel Crowe, etc.) et la technicité de l’extrait présenté, relancèrent brièvement l’intérêt de l’assistance. Le studio parigo-angoumoisin Normaal emporta finalement l’adhésion avec son adaptation animée des Peanuts, le classique américain de Charles Schultz.
La fraîcheur de la jeunesse
La suite, constituée par les Prix Découvertes, apportait une salutaire brise d’air frais grâce à son introduction musicale, à l’autodérision de son présentateur et surtout la candeur naturelle de ses lauréats. Ils furent les ingrédients d’une cérémonie heureusement réussie.
Sans attendre, voici le palmarès :
Prix des Ecoles d’Angoulême : Hotel Étrange de Florian & Katherine Ferrier chez Sarbacane.
Prix des collégiens de Poitoux-Charente : Dent d’ours de Yann & Alain Henriet – Dargaud
- Prix des lycéens de Poitoux-Charente : Elfes T3 d’Olivier Peru & Stéphane Bileau – Soleil
Les Prix Découvertes ont également couronnés de jeunes talents, ainsi que le Prix Hippocampe pour les personnes handicapées, co-présidé par Patrice Devret & Margerin.
Enfin, le Prix Jeunesse a été attribué aux Carnets de Cerise T2 de Joris Chamblain & Aurélie Neyret chez Soleil.
Une récompense qui vient souligner un succès avéré puisque cet album s’est placé en quatrième position du top des ventes de Soleil en 2013, avec plus de cent mille exemplaires vendus.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
(par Charles-Louis Detournay)
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Photos : F. Rubis
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