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Angoulême 2014 - Quid de l’Asie ? 2/2 : Corée et Japon

Par Florian Rubis le 30 janvier 2014                      Lien  
Comme les années précédentes, plusieurs pays d’Extrême-Orient marqueront Angoulême de leur plus ou moins forte implication dans l’évènement. Continuons à en recenser quelques-unes des manifestations, à découvrir pour les festivaliers.

Derechef concernant les activités d’Akata, déjà abordées dans la première partie de ce tour d’horizon des activités relatives à l’Asie lors d’Angoulême 2014, les préoccupations chères à Dominique Véret le conduisent cette fois à y défendre son nouveau coup de cœur.

Celui-ci entre en résonnance avec la réimplantation de sa structure éditoriale, maintenant affranchie de Delcourt, depuis quelque temps dans les verts parages du Limousin. D’où son envie de publier le diptyque Moi, jardinier citadin, du Coréen du Sud Min-ho Choi.

Angoulême 2014 - Quid de l'Asie ? 2/2 : Corée et Japon
Une page de « Moi, jardinier citadin »
© 2014 Min-ho Choi & Akata

L’un de ses compatriotes, Yeon-sik Hong, se distingue dans une veine proche avec Histoire d’un couple (Ego comme X). Puisqu’il y narre un « retour à la terre » effectué avec sa compagne, à rebours de la tendance majoritaire dans sa péninsule natale, obnubilée par le progrès technologique.

« Histoire d’un couple » (couverture)
© 2013 Yeon-sik Hong & Ego comme X

Excepté Du Transperceneige à Snowpiercer, qui traite de la bande dessinée de Jacques Lob, Jean-Marc Rochette et Benjamin Legrand, ainsi que de son adaptation au cinéma par Joon-ho Bong, la Corée du Sud se signalera, surtout, par une autre exposition, collective.

Fleurs qui ne se fanent pas communique son point de vue sur le douloureux problème des « femmes de réconfort », qui subirent durant la Seconde Guerre mondiale les abus de la soldatesque impériale nippone. Ce sujet, et les procès retentissants suscités par lui, continuent de nos jours à entretenir le différend entre plusieurs pays asiatiques et un Japon qui peine à faire son examen de conscience à ce propos.

Le courage de ce choix de thématique d’exposition n’explique cependant pas à lui seul un positionnement au moins en apparence en retrait des éditeurs nippons, voire de leurs homologues francophones préoccupés de mangas. Ici, d’autres enjeux, plus économiques, prévalent.

Si l’on se place sur ce stricte plan là, alors aurait-il fallu peut-être saisir davantage l’occasion offerte par le regain d’intérêt actuel pour les comics, dopé par le succès des films de super-héros ? Parce que leur concurrence paraît orienter dernièrement ces éditeurs japonais vers de meilleures dispositions à l’égard de leurs marchés extérieurs importants, comme la France...

Atsushi Kaneko
© 2013 Thomas Berthelon

En dehors des sélections officielles de la sensation du moment, L’Attaque des Titans, de Hajime Isayama (Pika), de Cesare de Fuyumi Soryo (Ki-oon), de Goggles de Tetsua Toyoda (même éditeur) ou du plus ancien Opus (IMHO) de Satoshi Kon, les amateurs de mangas devront se rabattre sur des auteurs « alternatifs ».

Suehiro Maruo (New National Kid, Le Lézard Noir) a débuté en continuateur de Princesse Saphir d’Osamu Tezuka, avant de devenir un maître de l’ero-guro (genre mêlant érotisme et gore). Atsushi Kaneko (Bambi, IMHO ou Soil, Ankama) s’inspire de l’esthétique du punk-rock nippon ou de comics underground. Cela suffira donc à indiquer qu’ils méritent qu’on s’y attarde !

« Akira » T1 (couverture d’une édition française)
© 1991 Katsuhiro Ôtomo, Mash-Room Company LTD. & Glénat

Pour conclure, il semble incontournable de mentionner que cette année, Katsuhiro Ôtomo, qui a compté de manière si décisive dans la propagation du manga en Occident, est retenu parmi les trois finalistes en lice pour le Grand Prix.

« Akira » T2 (couverture d’une édition japonaise)
© 1985 Katsuhiro Ôtomo, Mash-Room Company LTD. & Kodansha

Une éventuelle attribution de la récompense suprême angoumoisine enfin à un Japonais de cette dimension pourrait changer la donne. À condition que le père d’Akira, éloigné de la bande dessinée par d’autres activités, joue le jeu de cette reconnaissance tardive...

(par Florian Rubis)

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