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Angoulême 2016 : demandez le programme !

Par Charles-Louis Detournay le 19 janvier 2016                      Lien  
Séance exceptionnelle de présentation de l'univers d'Akira par Otomo lui-même, exposition mythique et/ou interactive, spectacle, dédicaces, remises de prix et nouvelle mouture du programme : voici un avant-goût de ce que vous réserve le 43e Festival d'Angoulême !

À moins de 10 jours de l’ouverture du 43e Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême, il est temps de s’arrêter sur les quelques grands moments marquants de ce week-end.

En effet, pour ceux qui ne voient à Angoulême que les bulles étouffantes où il est impossible d’avancer au travers des files de lecteurs qui attendent leur dédicace, rappelons que le FIBD brille par une très grande diversité d’événements, de spectacles, de rencontres et d’expositions, de quoi contenter les festivaliers de tous poils.

Soyons honnêtes, il est bien entendu impossible d’assister à l’ensemble de ces animations. Aussi, est-il conseillé de télécharger (ou d’imprimer) le programme complet heure par heure, que vous pouvez trouver ci-dessous, afin de s’assurer de ne pas passer à côté de vos centres d’intérêts. Nous vous avons réalisé une sélection de quelques événements marquants, et le FIBD a d’ailleurs produit une vidéo introductive de ces temps forts :

Un horaire chamboulé

Même si les différentes cérémonies ne peuvent accueillir la majorité des festivaliers, elles rythment l’ambiance de ces quatre jours dédiés à la bande dessinée, alimentant les conversations et souvent les prises de position. Fait notable dans l’agenda presque immuable du FIBD : le Grand Prix 2016 (auparavant annoncé dimanche midi) sera dévoilé dès mercredi soir, permettant ainsi de donner un coup de projecteur pour le début du festival, la cérémonie d’ouverture ayant disparu depuis quelques années.

Si la remise des Prix Découvertes a toujours lieu jeudi après-midi (incluant le Fauve Jeunesse), la cérémonie des Fauves en elle-même quitte le créneau du dimanche après-midi pour revenir au précédent timing du samedi soir. L’organisation avait auparavant placé cette cérémonie en toute fin de festival, histoire de clôturer l’événement et surtout de s’assurer que le public professionnel restait pour la totalité du dimanche après-midi. Un pari pas vraiment couronné de succès, et qui ne prenait pas en compte les attentes de la presse étrangère. Faut-il voir dans ce retour à la normale une nouvelle preuve d’internationalisation soulignée du FIBD ? De notre côté, on ne peut que saluer cette louable prise de conscience.

Au-delà du milieu professionnel, il y a donc fort à parier que les allées du festival seront alimentées par les différentes conversations autour de ces récompenses : jeudi pour légitimer (ou non) le Grand Prix 2016 annoncé la veille (et commenter le mode de scrutin finalement établi) ; le vendredi pour découvrir l’ensemble des Prix Découvertes ; et le dimanche pour aller ouvrir les albums et rencontrer les auteurs récompensés par les Fauves (huit prix), issus d’une sélection plutôt élitiste.

Otomo à l’honneur

Angoulême 2016 : demandez le programme ! À tout seigneur, tout honneur : Katsuhiro Otomo sera bien entendu glorifié pendant cette 43e édition du FIBD. Il n’y aura pourtant pas d’exposition de ses originaux ou de son univers. Ce sont 42 auteurs qui ont choisi de lui rendre hommage dans les caves du Théâtre d’Angoulême : Virginie Augustin, Bannister, Dominique Bertail, Matthieu Bonhomme, Aleksi Briclot, Francesco Cattani, Lorenzo Ceccotti, Merwan Chabane, Olivier Coipel, Luigi Critone, Simone D’Armini, Ludovic Debeurme, Benoît Feroumont, Manuele Fior, Juan Gimenez, Joël Jurion, Jean-Philippe Kalonji, Viktor Kalvachev, Nicolas Keramidas, Kim Jung Gi, Olivier Ledroit, Stéphane Levallois, Li-An, Liberatore, Julien Loïs, Vincent Mallié, Dilraj Mann, Stan Manoukian, Thierry Martin, Laureline Mattiussi, Hugues Micol, Timothée Montaigne, Nicolas Némiri, Vincent Perriot, Gloria Pizzilli, Victor Santos, Stan Sakaï, Otto Schmidt, Guillaume Singelin, Jirô Taniguchi, Lucio Villani et Vince.

Un catalogue sera vendu à cette occasion, regroupant l’ensemble des hommages, ainsi qu’une couverture inédite réalisée le maître en personne.

Le fait de ne pas réaliser d’exposition des œuvres d’Otomo ne signifie pas pour autant que le mangaka boude son public ! La preuve : il va lui-même donner une conférence de deux heures et demie dans le théâtre, et dévoilera selon son propre vœu les coulisses d’Akira. Ce point d’orge du festival se déroulera le samedi à 14h, un rendez-vous incontournable pour tous les fans ! L’organisation donne quelques détails complémentaires :

« Plutôt qu’une classique exposition, en effet, le mangaka a préféré offrir au public une rencontre au cours de laquelle il évoquera son œuvre. […] Une occasion unique d’explorer une œuvre culte sous la conduite de son auteur, soutenue par des images également choisies par le dessinateur en personne. »

« Pour offrir à cette rencontre un décor à sa mesure, le théâtre d’Angoulême s’habillera aux couleurs d’Akira, avec une iconographie spécifique déclinée sur la façade et dans le hall. À l’intérieur, dans la grande salle, une scénographie originale favorisera l’immersion des visiteurs dans des ambiances évocatrices de l’univers futuriste d’Otomo. Et en point d’orgue, le maître réservera une surprise au public, une marque de gratitude à ses fans français qui furent les premiers, dans le monde occidental, à s’enflammer pour son travail. Consolation pour ceux qui ne pourront pas assister à cet événement majeur : l’intégralité de la rencontre sera relayée en différé sur le site Web du Festival. »

Et pour tous les fans qui ne pourraient assister à cette représentation unique, un photo call Akira est mis en place pendant tout le Festival au sein du Quartier autour de la légendaire moto d’Akira, un authentique bolide conçu par une équipe de fans d’Otomo et spécialement acheminé du Japon pour la circonstance.

Les expositions populaires

S’il y a sans doute une grande exposition qu’il ne faut pas rater, c’est bien celle de L’Art de Morris qui rend hommage au créateur de Lucky Luke ! Exceptionnellement, cent cinquante planches et originaux seront présentés au public, à l’occasion des 70 ans de Lucky Luke, un anniversaire qui rythmera toute l’année 2016, et qui ne pouvait pas débuter plus qualitativement. Nous y consacrerons un reportage dans les jours qui viennent.

Autre grand maître, Pratt se dévoile grâce à ses influences littéraires dans une superbe exposition qui était auparavant passée par le Musée Hergé. On retrouve dans cette exposition des aquarelles d’Hugo Pratt (certaines sont devenues mythiques, mais d’autres sont moins connues car plus rares), mais aussi une quantité de planches et de couvertures qui n’avaient sans doute jamais été réunies dans le même lieu. Corto Maltese est naturellement mis à l’honneur : on le suit de la première planche où il apparaît dans La Ballade de la Mer salée, à l’ensemble de ses aventures. C’est l’occasion de remarquer le trait rapide pour des cases qui sont devenues des véritables images de référence pour le public, mais également de noter l’évolution dans le format des planches et la façon de les dessiner.

Outre l’incroyable qualité de l’échantillon rassemblé (plus de 140 œuvres originales), le parcours des figures littéraires chères à Pratt ne manquera pas de séduire le passionné. Le visiteur pourra aussi s’intéresser à l’interview filmée ou aux documents présentant des récits moins connus. C’est l’occasion d’en savoir plus sur certains auteurs déjà connus comme Stevenson, ou d’en découvrir d’autres, même si Pratt les avait distingués dans ses récits.

Photo : Charles-Louis Detournay

Tout aussi populaire, mais si elle ne visera sans doute pas le même public, l’exposition Lastman sera certainement plébiscitée par la foule des festivaliers. La série, récompensée au FIBD 2015, est en effet un modèle du genre : trois auteurs qui ne se tirent pas la couverture, mais tentent de donner le meilleur d’eux-mêmes dans des aventures denses et innovantes. Il s’agit sans doute d’une réelle innovation en franco-belge de ces dernières années !

Le visiteur pourra bien entendu découvrir les coulisses de cette création qui sort des normes. Ce sera également l’occasion de jouer au jeu Last Fight sur deux bornes d’arcades, ou de découvrir le pilote de la série télévisée très attendue, et réalisée par Jérémie Perin.

D’autres expositions mettront en perspective d’autres pans du neuvième art : l’hommage à JC Menu, l’exposition revisitant les œuvres artistiques de l’Histoire à la manière de la famille de Donald Duck, les coulisses du magazine Hibana et bien d’autres. Sans oublier, l’exposition consacrant l’immense Coyote : nous lui consacrerons un focus spécial.

L’affiche officieuse de l’exposition Lastman au 43e Festival d’Angoulême

Les spectacles

La vie angoumoisine ne s’arrête pas à la fermeture des bulles et des expositions. De nombreuses spectacles vous accueillent afin de découvrir le neuvième art sous un nouvel angle. Les concerts de dessins seront cette fois placés sous le signe de l’Asie, en lien avec le Grand Prix décerné à Otomo. Comme chaque année, c’est sur un scénario original que les différents auteurs internationaux viendront dessiner sur scène lors des représentations qui se donneront jeudi, vendredi et dimanche. Un scénario écrit à quatre mains par Bastien Vivès, qui s’inspire de l’univers des mangas, et Alfred, Fauve d’or du meilleur album 2014 pour Come Prima. Areski sera de nouveau fidèle au poste, en signant et en interprétant sur scène avec ses musiciens une composition originale inspirée de la B.O. d’Akira, l’adaptation au cinéma de la série culte d’Otomo.

Autre spectacle devenu une réelle signature du FIBD, le match d’impro réunira les habitués le vendredi au Théâtre d’Angoulême. Après s’être affrontées vaillamment l’an dernier, les équipes de Hero Corp et l’ADIV de Poitiers se retrouveront cette année pour une revanche qui s’annonce épique. Ce sont de nouveaux dessinateurs qui monteront cette fois sur scène pour les accompagner avec leurs crayons.

Les projections permettront également à certains héros de bande dessinée de prendre une nouvelle dimension : ce sera le cas de Paul au Québec, tiré de l’album de Michel Rabagliati, des films réalisés par Otomo (Akira, Steamboy, Opening, Ending et Stopper le travail !), de la série animée Tu mourras moins bête tirée la série sélectionnée et primée de Marion Montaigne, de clips dessinés par Alfred, ainsi qu’une série de documentaire Phylactère, une histoire de la bande dessinée, qui propose une approche thématique de l’histoire de la bande dessinée et révèle les spécificités de langage du 9e art.

Impossible bien entendu de retracer l’ensemble des activités du Festival ! Si vous désirez en savoir plus, ou si vous voulez suivre ce grand événement à distance, sachez que la rédaction d’ActuaBD s’est une nouvelle fois mobilisée pour vous faire vivre cette édition de l’intérieur. Comme le laissait deviner la formule consacrée par un célèbre mensuel de bande dessinée : « À suivre… »

(par Charles-Louis Detournay)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Code EAN :

43e Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême : du 28 au 31 janvier 2016.

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