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Angoulême 2017 : une alternative pour "sauver le Festival"

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 8 juin 2016                      Lien  
Alors que le médiateur nommé par la Ministre de la Culture, M. Jacques Renard, doit rendre sa copie à la fin du mois, ayant consulté toutes les parties concernées par le Festival International de la bande dessinée d'Angoulême, sept Grands Prix d'Angoulême et le délégué général des Gastronomades, Patrick Mardikian, fils du fondateur du FIBD, proposent une solution alternative pour sauver le Festival de la catastrophe.

On s’en souvient, à la suite de la dernière édition du Festival d’Angoulême, les auteurs et l’ensemble des éditeurs, les grands du "Bedef" comme les éditeurs alternatifs, avaient saisi le Ministère de la culture pour demander de débrouiller la situation du Festival International de la BD qui leur semblait inextricable. "Il faut prendre un peu de hauteur" plaidait Guy Delcourt, le représentant des grands éditeurs.

Depuis, la circonspection règne, chacun y allant de son sentiment pessimiste, n’attendant rien de cette médiation, sauf Franck Bondoux, sûr de son bon droit, certain que les conclusions du médiateur tourneront à son avantage.

En dépit d’une manifestation d’ "indignés", jusqu’à présent, l’inertie était de mise, les politiques (Mairie, Conseil général, Département, Grand Angoulême...) n’y voyant que des coups à prendre, les autres acteurs (Cité de la BD, éditeurs,...) se disant benoîtement que tant que c’était organisé professionnellement, l’affaire pouvait rester en l’état.

Sauf que la dernière édition avec ses incidents successifs a provoqué une réaction en chaîne. Le scandale a été international. La menace des éditeurs de ne plus venir l’année prochaine est désormais formulée très clairement, situation peu propice, on imagine, pour le recrutement de sponsors et de partenariats et qui fragilise encore plus l’institution.

Une situation de pourrissement qui inquiète de plus en plus les Angoumoisins qui ont bâti ce festival d’année en année, mais aussi les amateurs et les professionnels de la bande dessinée qui voient d’un mauvais œil cette déchéance qui nuit à l’image de la BD francophone dans le monde. "Si le festival d’Angoulême disparaît, les observateurs étrangers le traduiront comme une crise de la bande dessinée francophone dans son ensemble. C’est inacceptable." nous dit un éditeur. D’où la nomination d’un médiateur...

Angoulême 2017 : une alternative pour "sauver le Festival"
Patrick Mardikian, initiateur de la "Renaissance" et son père Jean Mardikian, fondateur du Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême
Photo : © Laurent Melikian

L’alternative Mardikian

S’il en est un qui observe cette situation avec attention, c’est Jean Mardikian, l’un des trois fondateurs du festival (avec Francis Groux et Claude Moliterni). Écarté voici quelques années de l’Association du FIBD, il n’a jamais perdu de vue ce qui est "son bébé".

Son fils, Patrick Mardikian, co-créateur du Festival du Film francophone’Angoulême (FFA) et délégué général des Gastronomades d’Angoulême était resté jusqu’à présent en dehors de la mêlée. Mais la situation n’a jamais été aussi critique. Aussi, ce professionnel de la communication et de l’événement a-t-il décidé d’agir. Soutenu par sept Grands Prix du Festival : Florence Cestac, François Boucq, André Juillard, Régis Loisel, Frank Margerin, François Schuiten et Martin Veyron, mais aussi par des spécialistes de BD reconnus comme le critique britannique Paul Gravett, co-commissaire à Londres de la fameuse exposition Comix Creatrix sur le 9e art au féminin, le scénariste et théoricien de la BD, initiateur des États Généraux des Auteurs, Benoît Peeters, le journaliste Laurent Mélikian, le traducteur de comics et ancien libraire Philippe Touboul, ou le spécialiste de la BD pédagogique et scénariste de BD Didier Quella-Guyot. L’idée est de créer un comité de pilotage élargi pour une "Renaissance".

Une action pérenne

" Nous, Angoumoisins, auteurs, Grands prix de la Ville, spécialistes de la bande dessinée et de l’événementiel, écrivent-ils dans un communiqué que nous reproduisons in extenso ci-dessous (en PDF), nous voulons travailler avec les éditeurs, les collectivités locales et les représentants de l’état à une édition 2017 qui peut être le début d’une renaissance.

Notre réflexion est nourrie de nos connaissances des métiers de la bande dessinée et de l’événementiel, de nos rencontres avec des acteurs de la profession, éditeurs, auteurs, libraires, spécialistes, élus, fonctionnaires, …

Nous voulons un événement et une action pérenne où l’esprit festif redevient une priorité. Nous voulons un rendez-vous qui projette la lumière sur toutes les tendances de la bande dessinée mondiale.

Nous voulons rétablir la confiance avec les partenaires privés, proposer des actions communes innovantes. Nous voulons un festival où les auteurs reviennent au centre de la réflexion, notamment par la revitalisation de l’Académie des Grands prix d’Angoulême et que le festival dynamise leur métier.

Nous voulons une sélection officielle établie dans la transparence et un palmarès clair pour le public et les professionnels. Enfin nous voulons que le festival insuffle une dynamique sur l’ensemble de l’année et qu’il porte le nom d’Angoulême bien au-delà des remparts. Nous voulons pour cela collaborer avec les salariés angoumoisins du festival, détenteurs d’une expertise indispensable et avec la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image, vivier incontournable de ressources et de compétences.

Nous sommes prêts à relever le gant pour un nouveau Festival avec l’appui de tous ceux qui mettent un prix particulier à cet évènement."

Pour la première fois, une alternative est proposée face à la "Solution Bondoux" que d’aucuns, comme François Schuiten ou Florence Cestac, jugent "usée", "à bout de souffle", pointant l’absence de direction artistique depuis le départ de Benoît Mouchart pour Casterman ou encore d’une direction de la communication déficiente.

Point important : cette nouvelle offre propose de reprendre le personnel existant de 9eArt+, lequel est l’ancien personnel du FIBD avant que le mandat ne soit confié à Franck Bondoux. Hier, les "hérauts de la Renaissance" ont dialogué avec des membres de l’Association du Festival, tous invités à une rencontre. Une conférence de presse avec la presse locale a même fait l’objet d’une vidéo-conférence qui a permis aux journalistes de converser avec Florence Cestac, François Schuiten et Paul Gravett.

Reste l’affaire du contrat reconduit tacitement jusqu’à 2027. Les services juridiques de la mairie auraient conclu à son invalidité. La partie de bras de fer continue, avec cette nouvelle donne : une autre direction du festival est possible. Le Médiateur de la République, qui a reçu ses initiateurs, ne pourra en ignorer l’existence.

Un autre Festival d’Angoulême est possible.

Angoulême, la Renaissance - Le communiqué (PDF)

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

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