Panaït Istrati (1884-1935) est un écrivain roumain de langue française que Romain Rolland surnomma « le Gorki des Balkans ». Fils d’une blanchisseuse et d’un contrebandier tué alors qu’il est encore enfant, c’est un vagabond affamé de littérature qui apprend plusieurs langues : le turc, le grec et le français et qui tombe en sidération devant notre langue en lisant ses grands classiques.
Produit de cet Europe cosmopolite du tournant du siècle, Istrati voyage constamment, multipliant les petits métiers misérables et acquérant petit à petit une réputation littéraire un peu oubliée aujourd’hui.
Honni par les Communistes pour avoir dénoncé, sept ans avant le voyage en URSS de Gide, les horreurs du régime soviétique, détesté par les nationalistes pour son « cosmopolitisme », Istrati enchaîne quelques romans et de bon nombre de nouvelles qui sont autant de témoignages pénétrants d’un dialogue entre Europe et Orient, hérité de Byron, encore empreint de romantisme.
Partant d’une chronique nécrologique infamante parue dans L’Humanité qui entendait bien faire payer à l’écrivain sa dénonciation du stalinisme, une journaliste suit son parcours homérique autour de la Méditerranée. Il en résulte un récit passionnant où l’humain prend une place centrale et exaltante grâce au miroitement d’une écriture envoûtante.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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